Révision constitutionnelle : Le vent de la contestation souffle fort

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17 juin 2017. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bamako contre un référendum sur un projet de révision de la Constitution prévu le 9 juillet. © Habibou KOUYATE / AFP (photo archives)

Sous l’impulsion du mouvement « An tè, A Bana. Touche pas à ma constitution ! », la fronde contre le projet de révision constitutionnelle prend de l’ampleur. Ainsi, des marches de protestation d’envergure ont été effectuées à  Bamako et dans plusieurs grandes villes de l’intérieur du pays (Sikasso, Mopti…). Hors du pays, à Dakar, Paris et Washington, la diaspora malienne a fait de même.  Le but de toutes ces manifestations est d’exiger du pouvoir en place le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle.

Bamako, 17 juin 2017 : Plusieurs centaines de milliers de personnes battent le pavé à l’appel du mouvement « An tè, A Bana », une plateforme qui regroupe plusieurs associations de la société civile, des syndicats et partis politiques qui entendent s’opposer par tous les moyens à cette révision constitutionnelle qui projette de transformer la République en Monarchie…

Plusieurs points cristallisent leur colère contre ce projet de révision. Il s’agit, entre autres, de la disposition concernant la désignation du président de la Cour constitutionnelle. En effet, au lieu d’être désigné par les membres de la Cour, le président de cette institution sera, si la révision de la Constitution est acceptée, nommé par le président de la République. Or, le président de la Cour constitutionnelle compte parmi ses prérogatives, la responsabilité de proclamer les résultats définitifs des élections. « IBK » est donc soupçonné de vouloir, par cette mesure, préparer sa réélection en 2018.

Autre motif de la colère des Maliens ? La création d’un Sénat et surtout la désignation de ses membres. Si deux tiers d’entre eux étaient élus au suffrage universel indirect, le dernier tiers serait désigné par le président de la République. Une répartition qui permet au chef de l’Etat d’accroître la représentation des autorités traditionnelles, notamment du Nord, au sein de cette seconde chambre. Mais bien que la majorité parlementaire ait annoncé que des lois permettraient d’encadrer cette mesure, rien n’empêchera, de fait, le président de nommer qui il veut.

Mopti, 21juin, 2017 : Plusieurs associations de jeunes se sont regroupées pour organiser une marche contre le projet de nouvelle Constitutionnelle  en clamant haut et fort leur  opposition et se disant  déterminer à obtenir l’abandon du  projet de révision. Pour ces jeunes, le Mali à l’heure actuelle n’a pas besoin d’un référendum, mais plutôt de sécurité. Et à Mopti et dans beaucoup de localité du nord et du centre, l’insécurité est devenue le quotidien des populations à cause de l’incapacité du régime à sécuriser le pays.

Sikasso, 22 juin 2017 : Après Bamako, Mopti ce fut au tour de Sikasso de protester contre la tenue du vote du referendum sur la révision constitutionnelle. Plusieurs associations et mouvements composés des jeunes issus de toutes les couches à Sikasso ont marché  dans les rues  de la ville pour  réclamer le retrait du projet et scandé des slogans hostiles au régime.

Paris, 23 et 26 juin 2017 : Des centaines de manifestants des mouvements « Trop c’est trop » et « An Tè, A Bana » ont protesté contre le projet de révision constitutionnelle devant l’ambassade du Mal en France. Les manifestants brandissaient des banderoles hostiles au régime, et les slogans forts étaient : «IBK, dégage ! », «Touches pas à ma Constitution !», «NON à la monarchie ». Les manifestants se disent décidés à amplifier le mouvement de contestation jusqu’ au retrait “pur et simple” du projet.

En outre, les Maliens du Canada à travers un mémorandum le 17 juin 2017, à l’instar des autres maliens de l’extérieur comme la France, les États-Unis et autres,  ont exprimé leur rejet du projet  de révision. Un projet qui est une atteinte grave  aux  acquis de notre démocratie, clairement exprimés dans cette constitution du 25 Février 1992 estime AN TE A BANA CANADA! NE TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION

Le Mouvement de contestation entend maintenir la pression pour le retrait du projet de révision constitutionnelle, en organisant d’autres manifestations. Ainsi une marche est prévue à Kayes le samedi 1 juillet  qui débutera au niveau de la tribune  pour rallier le gouvernorat. A Paris, une marche est au programme ce même samedi, tandis  qu’à  Bamako la plateforme prévoit un meeting avec une mobilisation sans précédent ce même samedi sur l’avenue du Mali à l’ACI 2000. Lors de  ce meeting «  An  tè, A Bana  réclamera le retrait pur et simple du projet de constitution  et non un simple report décidé par le gouvernement.

Mémé Sanogo

Mohamed Sylla

 

 

 

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