Figure de proue de la contestation, le président du Groupe parlementaire VRD s’est plié à nos questions. Situant les choses concernant la révision constitutionnelle, il a révélé les dessous du vote de la loi controversée à laquelle l’opposition a opté pour le Non.
Une affaire de bon sens
C’est ce qui devrait prévaloir aux yeux du député de l’URD. Le peuple n’a pas été assez impliqué et la majorité ne peut ignorer l’absence de l’administration à travers l’essentiel du territoire. A titre d’exemple, il a cité la zone allant de Ségou à Taoudéni indiquant : « 132 des 142 localités sont sans sous-préfets ». Une absence évidente de l’Etat qui n’est pas idoine pour évoquer un projet référendaire.
La situation en cours est donc le résultat d’un forcing pour lequel il faudrait savoir garder raison pour éviter tout malaise social. Une façon de dire que le coup est déjà parti et que le Mali aurait pu s’éviter cela.
Violation continue de l’article 118
L’honorable Mody bat en brèche l’argument de la majorité stipulant qu’aucune force étrangère n’occupe le Mali. Il a rappelé que le 13 mars 2012, ATT fut débouté par la Cour Suprême pour les mêmes raisons. Seulement que l’ancien Chef de l’Etat avait un Mali unifié et toutes les régions administrées par l’Etat.
Par contre, le bilan d’IBK n’est pas reluisant pour le patron de la VRD. Sous l’actuel locataire de Koulouba, certaines régions sont tombées et l’armée ne couvre pas le territoire national. Kidal reste l’exemple connu de tous !
Réponse à Moussa Coulibaly
Lors des restitutions du pouvoir, le député Moussa Coulibaly insistait sur une chose : l’opposition a proposé 43 griefs parmi lesquels 93 ont été validés. Une situation qui devait contraindre les amis de Mody N’diaye à s’abstenir lors du vote pour l’élu de de l’UDD.
L’honorable Mody répond que la majorité avait de son côté 175 amendements dont 9 qui ont été rejetés par l’opposition. Et de rappeler que c’est le droit de chaque député d’apporter des amendements à un texte quand cela s’impose. Il n’a pas caché que les députés de la majorité ont supprimé 8 articles portant sur la décentralisation poussée. Occasion manquée de mieux promouvoir la régionalisation en plus du fait que le document présenté était truffé d’erreurs d’orthographe voire de grammaire.
Mobilisation totale de la plateforme
Le 15 juillet 2017, la plateforme « AN TE A BANNA » opposée à la révision constitutionnelle sera dans la rue. Seulement ce sera un mouvement synchronisé avec plusieurs villes du monde à travers la diaspora. L’honorable Mody a lancé un appel au président IBK afin qu’il retire définitivement le projet controversé vu la sensibilité du front social.
Rappelant que le Sénat est à l’origine de plusieurs divergences, l’élu de Baraoueli précise : « dans l’accord on ne dit pas de créer mais de diligenter sa mise en place ». Autrement dit, le principe était acquis sauf que le pouvoir pense formaliser un marché de dupes avec le peuple. La mobilisation reste de mise au niveau de l’opposition et de la plateforme du NON qui ne comptent rien lâcher.
Idrissa Kéita