La Plateforme «An tè, A bana : Touche pas à ma constitution !» qui regroupe plus de 100 associations de la société civile, des organisations syndicales et une quarantaine de partis politiques, organise demain samedi 1er juillet 2017, un grand meeting à la place du cinquantenaire de Bamako sis à Hamdallaye ACI 2000 pour exiger le retrait pur et simple du texte en sa forme actuelle. Ce meeting annoncé, est la suite d’une marche gigantesque organisée le samedi 17 juin dernier par la même organisation contre le referendum constitutionnel du 9 juillet 2017 reporté sine-die. Les organisateurs du meeting promettent la même mobilisation qu’à la marche. D’ailleurs, une assemblée générale se tiendra ce vendredi pour peaufiner les derniers réglages. «Il faut que les autorités comprennent que la mobilisation ne faiblira pas tant qu’elles ne reviendront pas sur leurs décisions», a indiqué la présidente de la Plateforme «An tè, A bana : Touche pas à ma constitution !», Mme Sy Kadiatou Sow, contactée par le Républicain, hier dans l’après midi.
Le projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992 initié par le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été voté par l’Assemblée nationale le 3 juin dernier. Pour barrer la route à cette tentative de révision constitutionnelle, la Plateforme «An tè, A bana : Touche pas à ma constitution !» est née pour exiger le retrait pur et simple du texte adopté par les députés de la majorité présidentielle. Cette plateforme a organisé plusieurs activités contre la révision de la constitution de 1992 dont la marche gigantesque du samedi 17 juin dernier. Elle projetait une autre marche prévue pour le 1er juillet prochain.
Ayant «certainement» pris au sérieux le mécontentement de la population contre cette réforme constitutionnelle, le conseil des ministres du Mali du mercredi 21 juin 2017 a décidé de reporter à une date ultérieure le référendum qui était initialement prévu pour le 9 juillet prochain. Qu’à cela ne tienne, la Plateforme «An tè, A bana : Touche pas à ma constitution !» continue sa lutte. Elle organisera demain samedi 1er juillet 2017, un grand meeting à la Place du Cinquantenaire sis à Hamdallaye ACI 2000 de Bamako en lieu et place de la marche.
Selon la présidente de la Plateforme «An tè, A bana : Touche pas à ma constitution !», Mme Sy Kadiatou Sow, contactée par le Républicain, hier dans l’après midi, le meeting du samedi aura bel et bien lieu. Pour preuve, dit-elle, une assemblée générale se tiendra ce vendredi pour peaufiner les derniers réglages. Selon elle, la mobilisation ne fera pas défaut. «Il faut que les autorités comprennent que la mobilisation ne faiblira pas tant qu’elles ne reviendront pas sur leurs décisions», précisé l’ex ministre Mme Sy Kadiatou Sow.
Une bonne partie de la population malienne est contre cette révision constitutionnelle. Selon la Plateforme, au regard de la recrudescence de l’insécurité qui existe actuellement partout au Mali, le moment n’est pas propice pour engager une révision constitutionnelle au risque de violer l’article 118 de la constitution de 1992 qui stipule qu’«aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire».
« Non seulement il n’y a pas eu de concertations autour de l’élaboration du projet de loi mais le nouveau texte renforce les pouvoirs du président de la République et fait de lui un «monarque». Parmi le «Front du NON» à la révision constitutionnelle figure : l’opposition Républicaine et démocratique, le Collectif des associations musulmanes du Mali, les organisations syndicales comme la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), une bonne partie de la société civile malienne, une frange de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP) et bien d’autres.
Pour rappel, les députés de l’opposition ont attaqué le texte devant la cour constitutionnelle le 14 juin pour inconstitutionnalité. Lors d’une conférence de presse animée le 10 juin dernier à la Maison de la presse de Bamako, l’opposant Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), ancien ministre des affaires étrangères indiquait que cette tentative de révision constitutionnelle divise le pays.
Outre Bamako, Sikasso et Mopti où des manifestations ont eu lieu, Kayes et Koulikoro se mobilisent fortement contre le projet de révision constitutionnelle. L’antenne régionale de la Plate-forme a, ainsi, été mise en place dans la première région de Kayes. Ce vendredi à Koulikoro, une grande marche pacifique est organisée par la Plateforme «An tè A Bana : Touche pas à ma constitution» contre cette réforme constitutionnelle. Aussi à Paris (France) et New York (Etats-Unis d’Amériques), le vendredi 23 juin dernier, les Maliens ont manifesté devant leurs représentations contre le projet de révision constitutionnelle.
Aguibou Sogodogo