La grève illimitée des magistrats découle d’un bras de fer très tendu entre les deux syndicats des magistrats et le Gouvernement. Si le Gouvernement à travers le ministre de l’Economie et des finances prend une décision de retenir le salaire des magistrats grévistes, les magistrats quant eux ont fait des révélations sur les malversations financières effectuées au sommet de l’Etat notamment à l’hôtel des finances.
Etant donné que les magistrats font du chantage pour avoir gain de cause et en même temps ils prouvent aux maliens qu’ils sont les complices de toutes les malversations financières, les corruptions, les détournements de fond public au sommet de l’Etat.
Depuis le mois de juillet 2018, les deux syndicats à savoir le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont déclenché une grève. N’ayant pas reçu de réponse favorable à leur doléance de la part du Gouvernement, les magistrats ont procédé avec la grève illimitée la fin du mois d’août passé. Et jusqu’à présent il n’y à pas eu de compromis entre les grévistes et le Gouvernement. Il est claire comme l’eau de roche que ces grèves des magistrats ont causé beaucoup de conséquences sur les affaires de citoyens paisibles. Et pourtant, les hommes en robes noires avaient dit que leur grève est pour une bonne cause. Car, cela leur permettrait de mener à bien leur mission régalienne en rendant la justice saine, sans laquelle rien ne saurait être garantit dans un pays. Vus aujourd’hui d’un mauvais œil par certains maliens, qui pensent que les magistrats sont les premiers corrompus du pays. La preuve est qu’aux tribunaux le seul roi est l’argent. Ce qui fait que les magistrats n’ont pas assez de crédibilité aux yeux des maliens. Ce fait vient d’être confirmé par la réponse des syndicats des magistrats à la lettre du ministre de l’Economie et des finances, Dr. Boubou Cissé.
En effet, le 19 septembre passé, le ministre Dr. Boubou Cissé dans une lettre demande à Mme la Directrice des finances et du matériel du Ministère de la justice et aux Directeurs régionaux du budget et du District de Bamako de prendre les dispositions nécessaires et diligentes en vue de l’établissement des ordres de recettes sur les salaires, de septembre, des magistrats grévistes. Cette décision n’a pas été appréciée par les magistrats.
Du coup, les magistrats exigent la lumière sur 3 500 000 000 de Francs CFA évaporés curieusement dans la nature à l’hôtel des finances à l’occasion du soit disant dédommagement d’un opérateur économique consécutive à la crise au nord du pays. Selon le communiqué des magistrats, ladite opération, intervenue dans le cadre d’un marchandage de gré à gré entre le ministre des Finances et l’opérateur économique en question, est intervenue en violation des règles élémentaires applicables en la matière. A leur dire, ils ne demandent au Gouvernement que deux milliards de Francs CFA par an pour donner de satisfaction à leurs doléances. En plus de cette révélation, les magistrats menacent de faire d’autres révélations de malversations financières et détournement de fonds public qui impliquent plusieurs personnes au sommet de l’Etat.
A cet effet, on se demande pourquoi les magistrats qui sont censés veiller contre la corruption, attendent ce moment pour faire cette révélation. Ils oublient qu’ils ont désormais perdu la toute petite crédibilité que les maliens leur portent. Ils ont affirmé à travers ce communiqué qu’ils sont les complices de toutes les malversations financières, la corruption et les détournements de fonds public que l’Etat a connu et continuera de connaître. Et que leur lutte est loin d’être une cause de la nation mais plutôt une lutte pour leurs intérêts personnels. En tout cas, la lumière doit être faite sur cette affaire.
B. KONE