Réussite de la transition politique : Des actes essentiels à poser en 2023 pour refonder l’Etat

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Cette année (2023) marque une phase importante dans le processus de refondation de l’Etat amorcé par les autorités de la Transition à partir de la rectification du 24 mai 2021. Selon le chronogramme, sont en effet attendus cette année le référendum constitutionnel (entre mars et mai), l’élection des conseillers des Collectivités territoriales (entre mars et juin), les législatives (entre juillet et novembre) et surtout la convocation en octobre prochain du collège électoral pour la présidentielle dont le premier tour est programmé pour février 2024. On peut alors dire que des actes politiques posés en 2023 vont essentiellement dépendre la réussite de la Transition.

«Quand on atteint le fond du trou, la seule chose qui puisse encore nous arriver c’est de remonter à la surface» ! Le rappel est du Pr. Dioncounda Traoré, président de la Transition de 2012 à 2013.  Acculé par la presse à l’occasion de la 18e Conférence nationale de l’Adéma-PASJ, tenue le 17 décembre 2022,  c’est ce que l’ancien président de l’Assemblée nationale a fini par lâcher. Et d’ajouter en rassurant, «on ne va pas couler». Certes, mais pour ne pas chavirer, des efforts titanesques nous attendent en 2023. En effet, notre conviction est que de la rigueur des actes posés dans le sens de la refondation cette année va essentiellement dépendre la réussite de la transition en cours. Et cela d’autant plus que 2023 est une année charnière car très chargée.

Le chronogramme étant connu, le défi c’est de s’engager dans sa mise en œuvre en ayant conscience que le temps n’est pas notre meilleur allié si nous voulons réellement tenir nos engagements à l’égard de la communauté internationale. Déjà la mise en œuvre des recommandations (517 traduites en 627 indicateurs) des Assises nationales de la refondation (ANR) permet aussi de progresser dans les réformes envisagées pour l’habillage institutionnel du «Mali Kura».

C’est déjà un acquis que l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) soit en place (malgré la controverse qui a jalonné le processus) et ses membres connus depuis le 12 octobre 2022 à travers un décret du président de la Transition. Il s’agit de l’organe unique de gestion des élections. Déjà la veille, 11 octobre 2022, le président Assimi Goïta avait reçu le projet de la nouvelle constitution du pays de la Commission chargée de sa rédaction.

Le document a essuyé les critiques, les attaques… L’acharnement a été tel que certains avaient visiblement (sciemment ou inconsciemment) oublié un précieux détail : il s’agissait d’un avant-projet ! Donc un document soumis à l’analyse des forces vives de la nation pour mettre en évidence ses forces et ses faiblesses afin de mieux l’enrichir dans le sens de l’attente nationale. Et le 19 décembre 2022, un décret présidentiel a mis en place une commission chargée de la finalisation de ce projet de constitution. Il lui a été assigné la mission d’examiner et, le cas échéant, d’amender l’avant-projet de constitution.

Comme le dit si bien l’une de nos influenceuses, «nous n’avons pas la même vision ni la même appartenance politique, religieuse ou ethnique. Mais, nous avons en commun ce qu’il y a de plus grand: la République. Et elle mérite qu’on mette de côté nos ambitions égocentriques». Aujourd’hui, aucun Malien n’a intérêt à ce que la transition s’enlise ou qu’elle échoue dans les réformes indispensables pour le changement tant souhaité et attendu par la grande majorité de la population malienne.

Il est donc indispensable que tous les acteurs s’entendent sur l’importance des actes à poser cette année et que chacun donne le meilleur de lui-même pour faire prévaloir le consensus et la transparence autour des réformes et des scrutins censés les valider. Que les acteurs politiques et de la société civile comprennent une fois pour toute que l’enjeu est la stabilité et l’émergence du pays pour les générations futures.

Naby

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