Réussite de la transition au Mali : les universitaires s’invitent dans le débat

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La Faculté des Sciences administratives et politiques (FSAP) a lancé, ce mercredi 24 février, un Colloque inter-universitaire de deux jours. Sous le thème : « les défis et priorités des organes de la transition : regards croisés des universitaires, les partis politiques et les organisations de la société civile».
-maliweb.net- « Un évènement qui parle Mali. Une messe scientifique pour poser les jalons d’un Mali nouveau », a indiqué Pr Cheick Amala Touré, Doyen de la FSAP, dans son mot de bienvenue. L’initiative du colloque, explique-t-il, vient des étudiants de la promotion baptisée « Pr. Makan Moussa Sissoko », du nom du constitutionnaliste et ancien ministre du Mali. Le mot d’ouverture du Colloque a été prononcé par Pr Bréhima Kassaye, vice-recteur de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques.
Vers la 4e République ?
« Histoire des constitutions du Mali de 1960 à nos jours ». Tel était le thème de la leçon inaugurale exposée par Pr Makan Moussa Sissoko dans un amphi bondé d’étudiants, d’universitaires, dont le président de l’Université des sciences juridiques du Bénin, des diplomates représentant l’Ambassade du Canada et l’Union européenne, des hommes politiques, dont le maire du district de Bamako Adama Sangaré.
« Dans la culture politique du Mali, on n’a jamais accepté un pouvoir faible », entame le constitutionnaliste. En 60 ans, explique-t-il, le Mali a connu trois constitutions et deux ordonnances constitutionnelles. Pour mieux comprendre les assauts contre le pouvoir au Mali, il faut connaître la conception du pouvoir au Mali qui s’appuie sur des ressorts anciens de l’Empire du Mali. « Le coup d’Etat a toujours été présent au Mali (ancien et moderne), chaque fois que le pouvoir a été faible, il a été dégagé », a rappelé le constitutionnaliste.
La première constitution de 1960 avait semé les germes de la contestation en faisant du parti présidentiel, l’organe unique de gestion du pays. Après le coup d’Etat de 1968, la constitution sera abrogée, le Comité militaire de Moussa Traoré a régné pendant 10 ans. Il a ensuite légitimé son pouvoir par une constitution en 1974. Mais la même erreur de « parti unique » a été reprise. « Le président décidait de tout, mais il n’avait aucune responsabilité devant l’Assemblée nationale qu’il pouvait cependant dissoudre », a indiqué Pr Sissoko.
En 1992, le Mali est passé à la 3e république avec une nouvelle constitution. Il y a eu deux tentatives de coup d’Etat non consommé. Chaque fois, en mars 2012 et août 2020, la constitution est restée en place. « Nous avons une constitution solide, mais qui doit être amendée », conseille Pr Sissoko. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, tous les Maliens sont en rébellion contre l’Etat, il suffit de regarder la circulation de Bamako pour s’en rendre compte ».
Pour un Mali meilleur, le professeur de droit constitutionnel propose deux solutions. D’abord, un système électoral fiable. « Quand c’est une minorité qui élit le président de la République, il y a un problème », assure le conférencier. Aussi, Makan Moussa préconise la réhabilitation des autorités traditionnelles. Elles existent, dit-il, c’est vers elles qu’on se retourne quand il y a des problèmes », conclut le chercheur.
Les débats promettent d’être houleux durant ces deux jours, notamment avec la présence du Dr Choguel Kokala Maïga qui n’a rien raté du passage sur Moussa Traoré. A l’issue du Colloque, un rapport sera produit et remis à « qui de droit ».
Mamadou TOGOLA/maliweb.net

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