« Toutes les civilisations ne se valent pas » Cette petite phrase lâchée par le ministre français de l’intérieur, Claude Guéant, a choqué et nourri une polémique dans son pays. Notamment au niveau de l’opposition et de certaines associations de défense des droits humains qui s’insurgent contre la Droite. Le mot est effectivement choquant mais mérite néanmoins qu’on s’y arrête quelque peu car révélateur du complexe de culpabilité de ce qui le brandissent comme arme électorale.
Au pouvoir, la Gauche a longtemps encouragé, soutenu et excusé la pratique et l’expansion de la tyrannie, de la dictature et de la répression dans de nombreux pays du globe, en particulier d’Afrique. Les survivants du « pré carré » et de la françafrique continuent d’ailleurs à martyriser leur peuple auquel ils dénient les droits les plus fondamentaux. Entre autres, au Congo, au Gabon, au Cameroun, au Tchad.
Toutes les civilisations se valent-elles ?
Si la pratique a perduré dans la chiraquie, donc avec la Droite, force est de reconnaitre que Sarkozy, depuis son élection, est en train d’y mettre un terme.
Quant aux associations, à l’image de SOS racisme que Harlem Désir a longtemps dirigé, leurs animateurs et protégés viennent essentiellement de pays où ils ont fui des discriminations institutionnalisées. Dans ces pays, il y a même pire.
Le 6 février est institué Journée internationale de lutte contre les mutilations sexuelles. C’est en Afrique qu’on compte l’essentiel des victimes des mutilations génitales féminines permise par une culture barbare, inique, rétrograde et criminelle que rien ne justifie. C’est également dans ce continent qu’ont cours les mariages précoces et forcés « grâce » auxquels des gamines sont cédées, pour des intérêts sordides, à des vieillards croulants et libidineux qui s’accrochent à leurs privilèges au nom de traditions périmées. C’est toujours en Afrique que les intellectuels se précipitent vers le pouvoir pour s’enrichir et appauvrir leur peuple qui les a élus.
Toutes les civilisations se valent-elles ?
C’est l’Afrique qui fait régulièrement la Une de l’actualité. Pas seulement parce que ses pays vivent au quotidien la misère, la faim, l’accaparement des terres, la corruption, la délinquance financière, la mal gouvernance, le chômage, le sous-développement, etc., mais en raison des atrocités qui y sont commises tous les jours. En raison du caractère négatif et perverti de certaines cultures qui veulent encore maintenir et perpétuer des pratiques comme l’esclavage et la discrimination raciale. Au Mali, au Niger, en Algérie ou en Mauritanie, entre autres, il suffit d’un simple petit tour dans certaines de leurs régions pour se persuader que certaines traditions ont la vie dure parce que voulues et entretenues par quelques mentalités surannées. Pas partout, heureusement, car un autre tour dans certaines régions du Mali, par exemple, comme celle de Kayes, peut surprendre par les réalisations qui y sont faites par la diaspora. Tous les Maliens de l’extérieur contribuent à l’économie locale de leurs terroirs (par l’envoi de milliards de FCFA par an) et à la modernisation des villes et villages par la construction de centres de santé, d’écoles, d’infrastructures marchandes, et la fourniture d’eau potable et des équipements d’assainissement. Tous les Maliens de l’extérieur vont ailleurs chercher de l’argent afin d’aider les parents et amis restés au pays et participer au développement local. Tous les Maliens de l’extérieur sauf les Touaregs. Eux s’expatrient uniquement pour se procurer les moyens d’acheter des armes et de déstabiliser le pouvoir établi, quel qu’il soit. Ceux du Mali comme les Touaregs du Niger, de l’Algérie, du Burkina Faso, de la Mauritanie ou d’ailleurs. Et ils le font par amour voire par passion, dérisoirement car sachant qu’ils ne pourront jamais conquérir le pouvoir par les armes ou imposer la création d’un Etat indépendant dans lequel ils seront toujours minoritaires. Pire, à supposer même qu’ils parviennent à ériger leur Azawad, comment feront-ils pour se développer eux qui sabotent les actions de développement de deux agences, d’un PDDRN, d’un PSPSDN, de 39 projets et programmes de développement ayant mobilisé plus de 800 milliards de FCFA ?
Cette civilisation belliqueuse et belliciste peut-elle valoir une culture pacifiste ? Non, loin s’en faut. En réalité, le ministre français a raison: pour certaines civilisations, un plan d’ajustement culturel s’impose.
Cheick Tandina