Retour triomphal de Ras Bath au bercail 

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“Modifier la Constitution du Mali avant le 31 décembre 2017, c’est l’engagement que les dirigeants maliens ont pris avec la communauté internationale”, dit Ras Bath

Le jeudi 03 août était attendu à Bamako Mohamed Youssouf Bathily dit RAS BATH. Il est arrivé en fanfare et fut accueilli en porteur d’espoir de la jeunesse. Pour l’occasion, un énorme dispositif sécuritaire était posté à l’aéroport Modibo Kéïta de Sénou. Il n’y eut aucun débordement. Et le nouveau guide spirituel de la jeunesse malienne fut escorté de l’aéroport jusqu’à la bourse du travail pour un meeting grandiose.

Dès son arrivée à Bamako le jeudi 03 août, sans aucune escalade, de l’aéroport Mohamed Youssouf BATHILY alias Ras Bath se rend directement sur l’esplanade de la bourse du travail. Où, un public impatient l’attendait. Là, Ras Bath dénonce la mauvaise gestion du pays par le gouvernement, les magouilles entre les leaders religieux et les dirigeants et réaffirme sa position face au projet de révision de la constitution de 1992. Le meeting a été organisé par la plateforme AN TE ABANA dont il est l’un des porte-paroles.

Avant l’arrivée du chroniqueur sur le lieu du meeting, des responsables des partis politiques et de la société civile dont Tièbilé DRAME du PARENA, l’Honorable Amadou THIAM d’ADP-Maliba, Dr Madou Diallo de l’URD, Nouhoum Togo du PDES, Souleymane Koné des Fare An Ka wuli, Djiguiba Keïta dit PPR du Parena, le Secrétaire général de la CSTM Camarade Hamadoun Amion Guindo, l’artiste Master Soumi, Etienne Fakaba Sissoko, les leaders du Mouvement “Trop c’est trop” Amara Sidibé et Amadou Beïdy Daou, entre autres.

Pour l’occasion, de nombreux leaders qui composent la plateforme AN TE ABANA ont prononcé des discours. Ils ont tenu des propos très virulents à l’égard du Président IBK. Le retrait du projet de révision de la constitution a été le point saillant de toutes les interventions. Certains sont allés loin, M. Ibrahim KEBE, leader d’une association de la société civile membre de la plateforme dira que : ” le peuple a confié le pouvoir à IBK. Le peuple veut qu’il retire le projet de révision de la constitution. S’il ne retire pas le projet, le peuple va lui retirer le pouvoir”.

A son arrivée sur le lieu du meeting, Ras Bath n’a pas pu accéder au podium. Tous les passages étaient bloqués par la foule. Les deux rangs de sécurité ont cédé face à l’agitation du public. Il a prononcé son discours, debout, à l’arrière du pick-up qui le transportait. A sa prise de parole, Ras Bath adresse ses salutations aux différentes associations de la plateforme AN TE ABANA, à certains leaders des partis politiques de l’opposition et au public qui a fait le déplacement. ”Le public qui est là aujourd’hui, est sorti avec une seule idée. Il sent que sa dignité et ses coutumes sont en train d’être piétinés. Il montre que nous ne sommes pas nés esclaves et nous ne serons pas des esclaves de quelqu’un, ça c’est fini”, ainsi Ras Bath campe le décor.

Puis, sur le sujet du projet de révision de la Constitution de 1992, Ras Bath précise que les gens qui s’opposent au projet ne le font pas par passion ou par plaisir. Qu’ils sont guidés par l’amour de leur patrie. Après, il se penche sur les conclusions de Me CECALDI. L’avocat français que le ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum TAPO, avait consulté sur le sujet du projet de révision de la constitution. Ras Bath déclare que : “Me CECALDI a affirmé que : la mouture du projet de révision de la constitution qui se trouve sous la main du gouvernement est différente de celle qu’il a examinée. Celle que le gouvernement a présentée au public n’est pas bonne. Les Maliens ne doivent pas l’accepter… pour Me CECALDI, le problème c’est quoi ? Les dirigeants maliens ont pris un engagement avec la communauté internationale de modifier la constitution avant le 31 décembre 2017. Et la communauté internationale observe le Mali en ce sens”. Pour Ras Bath, cela signifie que tout est planifié pour que la constitution puisse être modifiée.

Ensuite, il dénoncera la coupe des primes des militaires qui se trouvent sur le théâtre des opérations par leurs chefs. Si nous dénonçons les vols des primes des militaires au front, explique Ras Bath, ils nous disent que ce n’est pas le moment. Est-ce que c’est le moment de nous voler ?, se demande-t-il. “En trois ans, 800 milliards de Franc CFA ont été donnés à l’Honorable Karim KEÏTA et à Tièma Hubert COULIBALY pour qu’ils achètent des armes, des véhicules, la nourriture et les formations aux soldats maliens. Il y a deux mois les soldats maliens à Gao ont crié qu’ils n’ont pas à manger. Où est parti cet argent ? On nous dit que ce n’est pas le moment de parler de ça”, précise Ras Bath. Si le vieux n’a pas eu honte de voler dans la mosquée”, déclare-t-il, ” son enfant n’aura pas honte de l’appeler voleur ”. Après, il demandera au public : comment appelle-t-on quelqu’un qui vole ? ” Le public scande ”Voleur”. ” Comment appelle-t-on un vieux qui vole ? Voleur. Comment appelle-t-on un Général de l’armée qui vole les primes des soldats au front ? Voleur…”

Enfin, il évoquera les pratiques de certains leaders religieux. ” Nous avons compris maintenant. Etre un bon musulman, ce n’est pas avoir les cheveux blancs, ça ne se limite pas à porter des grands boubous non plus. Certains leaders religieux sont des commerçants et ils travaillent avec le gouvernement. Nous avons dévoilé leur projet. Il y a des leaders religieux qui ont des agences de voyages et aussi des marabouts qui ont des agences de voyages. A l’approche des fêtes de tabaski, le gouvernement leur donne des marchés. Donc, eux ils n’ont aucun intérêt à ce que le gouvernement tombe. C’est pourquoi, ils n’aiment pas notre lutte. Ils se cachent derrière le grand boubou pour dire qu’ils sont des marabouts. Ils disent qu’ils ont des talismans. Or, ils n’ont rien. En réalité, ils travaillent à l’ombre avec le gouvernement. Le pays est pris en otage par ces gens”, affirme Ras Bath.

A la fin de son allocution Ras Bath scande : ”A bas le référendum !” Le public reprend : ”A bas le référendum.  A bas la révision constitutionnelle ! A bas la révision constitutionnelle.”

A l’initiative du chroniqueur, le public entonne l’hymne national avant de se disperser.

Sory Ibrahim TRAORE

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