Suite à l’attaque de la pharmacie Franc Debo de Kanadjiguila et d’une autre à Mamaribougou par des bandits armés, le maire par intérim de la commune rurale de Mande, Moussa Camara, a animé, le mardi 9 janvier dernier, une conférence dans les locaux de la mairie. C’était l’occasion pour lui de s’exprimer non seulement sur ces attaques, mais aussi sur plusieurs autres sujets dont l’insécurité grandissante dans la commune de Mandé, l’incapacité du gouvernement à installer les autorités locales suite à l’annulation le 16 mars 2017 de l’élection du maire Um-Rda, Moussa Camara.
Aux dires du maire, la pharmacie Laya a été attaquée deux fois en l’intervalle de deux mois. Donc, l’attaque de la semaine dernière n’est pas le premier contre de cette pharmacie.
S’agissant des malfrats, le maire intérimaire a affirmé qu’ils n’ont pas été encore identifiés, mais ce sont des professionnels car ils étaient cagoulés et détenaient des armes lourdes. “Une fois dans la pharmacie, ils ont mis les vendeurs à plat ventre et ont procédé à leur opération. Donc leur mode opératoire prouve que ce sont des professionnels”, a-t-il expliqué.
Le maire Camara a mis à profit cette conférence de presse pour inviter les plus hautes autorités à prendre toutes les dispositions afin de protéger les personnes ainsi que leur bien. Pour lui, cette situation ne doit pas être prise à la légère. Le maire nous a confié qu’au cours de l’attaque contre la pharmacie de Kanadjiguila, il n’y a pas eu de morts, mais seulement un blessé dont la situation n’est pas critique. En ce qui concerne les dégâts matériels, ceux-ci sont estimés à plus de trois millions de francs Cfa. Il a saisi l’occasion pour inviter l’État à opérationnaliser la gendarmerie de Ouezzindougou dont la construction du bâtiment a déjà pris fin depuis quelque temps. “Notre gendarmerie est déjà construite. Le Commandant de brigade (CB) est nommé, mais nous n’avons vu personne pour le moment. Nous demandons l’opérationnalisation rapide de cette gendarmerie”, a-t-il insisté.
Évoquant la gestion de la mairie, le conférencier a expliqué les différentes manœuvres politiciennes de certains hommes politiques et de la société civile qui ont conduit à l’annulation de son élection le 16 mars 2017. Aux dires de l’élu de l’Um-Rda, avec l’intérim, les choses ne peuvent pas bouger car l’actuelle équipe ne gère que les affaires courantes. ” Depuis l’annulation de notre élection, nous sommes en train d’assurer l’intérim alors que l’intérim ne peut que gérer les affaires courantes. Nous n’avons pas la capacité d’organiser les sessions. On ne peut pas prendre les grandes décisions “, a précisé le maire intérimaire de la commune du Mandé. Quant à l’installation des autorités locales afin de mettre fin à la période intérimaire, le conférencier n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer l’immobilisme et le désintérêt de l’État à installer les autorités intérimaires afin que les lignes commencent à bouger dans la commune de Mandé. “L’État malien a oublié la commune du Mandé. En principe, 15 jours après l’annulation, l’État devait installer les autorités intérimaires, mais nous ne les avons pas vues jusqu’à présent “, a-t-il dénoncé. À le croire, même si on reprenait les élections à plusieurs reprises, son parti l’emporterait car 24 des 25 villages sont acquis à sa cause. Et de poursuivre que les chefs de villages et les imams ont signé des pétitions envoyées à qui de droit pour nous soutenir. Pour terminer, il dira qu’il compte en finir avec les problèmes fonciers dans sa commune. “Il y a des problèmes fonciers dans presque tous les villages de la commune de Mandé, mais ceux-ci peuvent être résolus. Je vais appeler les vieux des différents villages de ma commune pour discuter des problèmes fonciers”, a-t-il promis.
Boubacar PAÏTAO