En Afrique, deux enfants sur cinq connaissent un retard de croissance. Cela signifie qu’ils n’ont pas eu accès aux bons aliments et que leur croissance physique et mentale est endommagée de façon irrémédiable. Au rythme actuel, environ un million d’enfants supplémentaires risquent de connaitre des retards similaires chaque année, au cours de la prochaine décennie. C’est un million d’enfants condamnés à ne pas profiter de leur potentiel physique, émotionnel et intellectuel.
Le retard de croissance peut entraîner des complications de santé mortelles qui deviennent un fardeau à gérer pour les systèmes de santé nationaux, il réduit aussi la productivité, et empêche de nombreux enfants de terminer leurs études chaque année. Tout comme les enfants, les adultes qui souffrent de malnutrition gagnent en général au moins 20% de moins en moyenne que ceux qui n’en souffrent pas. La malnutrition et le retard de croissance dans l’enfance ont des effets dévastateurs qui durent toute une vie.
Ce sont des millions de tragédies individuelles – pour chacun des parents qui souhaitent que leur enfant ait la possibilité de profiter pleinement de leur potentiel. Mais, c’est aussi une catastrophe économique mondiale, notamment pour traiter le retard de croissance de chacun de ces enfants –ceci est d’une logique économique imparable.
Qu’est-ce que cela signifie sur le plan économique? Prenez le Nigeria, l’une des économies les plus dynamiques du monde, son économie devrait croître de 7% l’année prochaine. En 2006, la Banque mondiale a estimé que la malnutrition peut entraîner une perte de pas moins de 2-3% du PIB national. En Afrique, comme le montre un récent rapport, la malnutrition peut coûter jusqu’à 16% du revenu national. La malnutrition menace ainsi la croissance impressionnante que nous observons dans de nombreux pays africains.
Actuellement, le coût direct de la malnutrition infantile est estimé entre 20 et 30 milliards $ par année. Si les dirigeants de ce monde renforçaient leurs interventions nutritionnelles, en investissant un peu plus de 9 milliards de dollars par année, cela permettrait de sauver la vie de 1 million d’enfants. Avec la collaboration des gouvernements nationaux et des partenaires internationaux, cet objectif n’est pas seulement possible mais réalisable dans la pratique.
Les Ministres des Finances de l’Union Africaine se réunissent à Abuja cette semaine au sujet de retard de croissance chez les enfants. Mme Jasmine Whitbread, Présidente du Conseil d’Administration de Save the Children International va prendre, ainsi elle se réjouie de faire partie de la discussion sur la façon de mettre fin au retard de croissance en Afrique. S’intéresser au retard de croissance est la bonne chose à faire, c’est aussi un investissement financier intelligent. Le développement durable des économies africaines dépend étroitement du potentiel de ses citoyens. Sans engagement et sans action pour répondre rapidement et efficacement au problème de malnutrition infantile, une génération entière de potentiels leaders, enseignants ou encore d’entrepreneurs risque d’en subir les conséquences.
Les interventions directes, la protection des familles vulnérables à la pauvreté, ou faire de sorte que le système alimentaire mondial produise des aliments plus nutritifs, sont quelques-unes des voies possibles pour commencer à réduire le risque de millions d’enfants face à la malnutrition.
La lutte contre la pauvreté ne peut plus être considérée comme un problème strictement social. Cela concerne, tous et chacun à différents niveaux afin d’atteindre les objectifs fixés. Pour être couronnée de succès, la lutte contre la malnutrition doit être un travail d’équipe entre les gouvernements, la société civile et les entreprises. C’est pourquoi d’ailleurs toute l’équipe de Save the Children à travers Mme Jasmine Whitbread, Présidente du Conseil d’Administration de Save the Children International sont à pied pour éradiquer cette question de Retard croissance chez les enfants
Mariétou Konaté