Les résultats du 5ème round de l’enquête Afrobaromètre sur la perception de la gouvernance et de la démocratie au Mali ont été disséminés le samedi 23 mars, à l’hôtel Olympe international. Le sondage réalisé au Mali par le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a été réalisé du 16 au 31 décembre 2012. Un échantillon de 1200 personnes a été questionné à travers l’ensemble du pays exception faite des régions du nord. Il révèle que 66% des sondés jugent la situation économique mauvaise, 62% préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement, 43% ont exprimé leur confiance au président intérimaire même si 75% des sondés pensent que le pays s’oriente dans la mauvaise direction.
Depuis un an déjà, le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire, doublée d’un coup d’Etat militaire. Cette situation a ébranlé l’évolution pacifique du pays vers le renforcement de sa démocratie chèrement acquise. L’enquête Afrobaromètre réalisée du 16 au 31 décembre dernier, donc bien avant le début de la guerre, est le 5ème du genre depuis le démarrage des enquêtes par cette organisation qui couvre désormais 32 pays. Elle cerne les perceptions des citoyens sur les causes et les conséquences de la crise ainsi que sur les voies de sortie de crise.
Les résultats ont été disséminés par une équipe du GREAT dirigée par le professeur Massa Coulibaly en présence d’éminentes personnalités comme Cheibane Coulibaly de l’Université Mandé Bukari, le coordinateur de la cellule d’analyse et prospection, Oumar Boiré ainsi que le professeur Djibonding Dembélé.
Selon les résultats, la majorité des sondés (62%) préfèrent la démocratie à toute autre forme de gouvernement. Cette préférence est en baisse de 10 points par rapport à la précédente enquête. 82% continuent de privilégier ” le choix des dirigeants par des élections régulières, ouvertes et honnêtes ” plutôt que par ” une autre méthode “.
Cependant, une proportion importante estime que la démocratie n’est pas seulement les élections mais que l’Etat doit créer des emplois et assurer leur sécurité. Par contre 66% des sondés jugent la situation économique mauvaise, le manque d’argent, est la chose la mieux partagée par les sondés (91%).
S’agissant des causes de la crise, 31% des citoyens l’attribuent au manque de patriotisme des dirigeants contre 17% à la faiblesse de l’Etat, 10% aux terroristes étrangers et également 10% à l’incompétence de la classe politique. S’agissant des institutions de la République, 43% font confiance au président intérimaire, 42% à l’Assemblée nationale et 67% à l’armée. Curieusement, la crise a provoqué une sympathie envers l’armée. Cependant, 75% des sondés estiment que le pays va “ dans la mauvaise direction “. Mais, l’enquête relève que les Maliens sont indécis quant à la meilleure voie à suivre pour la sortie de crise. 38% favorisent la guerre contre les groupes armés, dans le même temps deux fois plus de personnes privilégient une attaque en représailles dirigée par l’armée malienne plutôt que par la CEDEAO, aucune question ne portait sur le rôle de la France. D’autre part, 29% préférent ” le dialogue avec les groupes armés ” et 12% le retour à un ” Etat fort “. Concernant leur participation à la vie politique, 41% des Maliens se disent proches d’un parti politique sur lesquels 13% du côté de l’ADEMA, 6% vers le RPM et l’URD et 2% pour le PDES. Dans la même lignée, 75% des citoyens pensent que les partis d’opposition doivent aider le gouvernement à développer le pays au lieu de le critiquer. Aussi, 48% des Maliens pensent qu’il faut faire attention à ce que l’on dit en politique, preuve que ce que l’on dit peut vous poursuivre pendant votre carrière.
Les différentes personnalités présentes ont toute jugé pertinentes les conclusions de cette enquête qui doit amener les autorités à réfléchir sur la démocratie et les politiques à mettre en œuvre.
Youssouf CAMARA
Est-ce que la societe civile elle meme est patriote?D’ailleurs c’est quoi le concept definitionnel du patriotisme?Et quelles sont les conditions requises pour pretendre etre patriote?Certes les dirigeants doivent etre interpeles pour leur gestion catastrophique de l’Etat,mais on ne doit non plus la populace,qui a accepte de fermer les yeux sur pas mal de choses.Car c’est cette societe civile qui vehicule,qu’on est maudit quand on ne vole pas l’Etat,donc les dirigeants sachant bien cette maxime,vaut la mettre en pratique une fois au trone.
Par cet ordre idee,le redressement socio-politique du Mali,passe d’abord par une prise de conscience,cette prise de conscience est fortement liee a l’alphabetisation de nos enfants.
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