La première journée a été marquée par la présentation de deux thématiques, à savoir les conditions de vie des Maliens et à la distribution des infrastructures et services sociaux dans notre pays et la seconde a abordé le déficit de gouvernance.
Rappelons qu’Afrobaromètre est un réseau de recherche non partisane qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et d’autres questions connexes dans 35 pays en Afrique, par le biais d’entretiens dans la langue du répondant, avec des échantillons représentatifs de 1 200 à 2 400 personnes.
Moussa Coulibaly, dans la première présentation, a indiqué que, selon l’enquête Afrobaromètre menée en 2014, neuf Maliens sur dix (94%) estiment vivre dans un mauvais cadre de vie et deux Maliens sur dix trouvent leurs conditions de vie identiques à celles des autres Maliens.
Toujours selon Moussa Coulibaly, 32% des Maliens voient le développement agricole comme la première priorité et préconisent que le gouvernement augmente ses dépenses d’investissement dans ce secteur. Pour l’approvisionnement en énergie, 3% seulement le voient comme première priorité, tandis que la santé se place comme la deuxième priorité, pour 23% des sondés.
Concernant la distribution des infrastructures et services sociaux de base, selon le second intervenant, François Koné, les plus fortes privations de réseau électrique sont ressenties à Tombouctou, 87%, et Mopti, 86%, tandis que la plus forte privation d’adduction d’eau concerne Koulikoro, 82%, puis Sikasso, 79%.
En outre, très peu de Maliens ne ressentent aucune privation, soit 5%. Par rapport à la solidarité, 6% reçoivent un transfert de l’extérieur au moins une fois par an, tandis que 70% ne reçoivent rien sous cette forme.
Boubacar Bougodogo, dans la présentation de la 3ème thématique, dira que des institutions internationales comme la Banque Mondiale et le FMI ont élaboré depuis quelques années des indices pour mesurer la gouvernance.
Toujours selon lui, les Maliens sont toujours insatisfait de l’offre de gouvernance, dont la demande se chiffre à 59%. La moyenne nationale en matière de citoyenneté se situe à 74%, avec des scores plus grands pour la région de Sikasso et un déficit à Bamako.
Boubacar Bougoudogo ajoutera que, malgré des progrès notables, le Mali demeure toujours en deçà des attentes de ses citoyens avec un déficit de gouvernance de 18 points d’écart. Les Maliens éduqués ne sont pas satisfaits à 56%.
Les régions du nord sont plus sévères avec la gouvernance à elles fournie par les pouvoirs publics. Ceux qui ont un niveau post secondaire sont plus exigeants en la matière que les non éduqués, avec un taux de 75% de déficit contre 54%.
Adama Bamba