Du n’importe quoi, peut-on dire, dans la gestion des ressources humaines du pays. Les nominations aux postes à responsabilité dans l’administration publique et dans les institutions de l’État laissent à désirer depuis le coup d’État du 20 août 2020. Elles n’obéissent à aucun critère de compétence, de crédibilité, d’honnêteté et d’intégrité. Sauf à la volonté des princes du jour, dont le dessein serait de se faire une santé financière d’ici la fin de la transition.
Mal partie depuis la formation des gouvernements et la nomination des membres du Conseil national de transition (CNT), la transition malienne, dont on pensait être un rempart contre les dérives et les maux qui ont fait chuter les régimes précédents, mélange les pédales dans la gestion des femmes et des hommes. Depuis le départ précipité du président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), le 20 août 2020, on déshabille Paul et on habite Jean. Rien n’a pratiquement changé dans les nominations aux postes à responsabilité dans l’administration publique et dans les Institutions de l’État. Une situation qui joue dangereusement contre les intérêts fondamentaux du pays.
Acclamés comme des sauveurs pour réparer l’incroyable gâchis causé par les pseudos démocrates, depuis le 26 mars 1991, les militaires du 20 août 2020 passent par les mêmes méthodes utilisées par les démocrates prédateurs pour placer leurs proches dans la haute sphère de l’administration publique. Elles ont pour nom: népotisme, favoritisme, clientélisme politico-militaire et mafieux. Ces pratiques, en plus du comportement crapuleux des dirigeants de l’époque, qui devraient être rangées dans les oubliettes de l’histoire politique du Mali, reviennent avec force et mépris, brisant l’élan populaire et patriote dont les hommes en tenue ont plus besoin pour la conduite de la transition.
Deux (02) ans après le coup de force contre IBK, les réalités du pouvoir rattrapent les militaires qui avaient bénéficié d’un sursis pour se racheter dans la gestion des ressources humaines de l’État. Mais hélas ! Les autorités de la transition se sont installées dans de mauvaises habitudes qui ont la vie, piétinant du coup la bonne marche de l’État. Et rien ne semble arrêter les princes du jour dans les nominations hasardeuses aux postes à responsabilité dans les instances décisionnelles du pays. Elles jettent aujourd’hui le discrédit sur la capacité de la transition à transformer le slogan ‘‘Mali Kura’’ en un véritable projet de société pour notre pays qui cherche désespérément sa voie dans le concert des nations émergentes, depuis mars 1991.
Les dernières nominations ou désignations faites par les dirigeants de la transition font dormir debout. Elles ont été opérées non pas pour le Mali, mais pour faire plaisir à des personnalités ou organisations criminelles qui n’ont digéré leur mise à l’écart de la gestion des affaires du pays. On attend par ci et par là que telle personne nommée est proche de ce régime ou de telle organisation mafieuse. La gestion du pays ne saurait dépendre de la tête du client. Elle obéit à des normes et des règles dont l’application minimiserait les frustrations et le mécontentement du peuple.
Après la formation du gouvernement dont la majorité de ses membres apprennent toujours comment travailler, la nomination népotiste des membres du Conseil national d transition (CNT), des membres des cabinets ministériels, des directeurs nationaux et généraux sur fond de favoritisme, les autorités de la transition ne semblent pas tirer les leçons des échecs des régimes précédents dans la gestion des ressources humaines de l’État. Ce mauvais casting dans le choix des femmes et des hommes à conduire les affaires de l’État a été un ferment de la révolte du peuple contre les tenants du pouvoir qui se croyaient investis d’un pouvoir divin pour ne pas attendre le cri de détresse de leurs compatriotes.
L’heure est venue de faire appel aux compétences pour relever les défis auxquels notre pays fait face, depuis 2012. Sinon…
Yoro SOW