Responsabilité des tueries de juillet 2020 : Le rapport de la Minusma indexe les forces de sécurité maliennes

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Sans citer  les noms  des présumés auteurs, le rapport met à nu la responsabilité des forces de sécurité maliennes chargées du maintien d’ordre  des évènements du 10 au 13 juillet 2020 entraînant la mort de  quatorze manifestants, tous de sexe masculin, dont deux enfants .

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a publié, le lundi 28 décembre 2020, le rapport de l’enquête sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises dans le cadre des manifestations du 10 au 13 juillet 2020 au Mali.

Plus de quatre mois après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, la mise en place d’une transition, le  rapport de la Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP)  de la Minusma apporte plus de lisibilité et plus d’éclairage sur les  circonstances de la mort de 14 personnes dont 2 enfants lors des manifestations de mi-juillet à Bamako.

Des milliers de manifestants réclamaient la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Ainsi, le vendredi 10 juillet, à l’appel des leaders du M5 –RFP les manifestants descendent dans la rue avec le mot d’ordre de désobéissance civile.  « A 15h50, répondant à l’appel des leaders (du mouvement) une foule importante de manifestants, visiblement non armée, éclatée en plusieurs groupes, s’est dirigée vers l’Assemblée Nationale, à la Primature, la Cité Administrative, l’ORTM, ainsi que les premier et deuxième ponts, conformément aux instructions reçues »,  relate le rapport de la mission onusienne

L’enquête relève que « 14 personnes ont été formellement identifiées lors des interventions des forces de l’ordre, notamment de la gendarmerie, de la police, la garde nationale et la Forsat (force spéciale antiterroriste) ». Outre des arrestations, au moins 158 civils et militaires ont été blessés entre le 10 et le 13 juillet.

Ces incidents sont survenus à l’ORTM dont les locaux  ont été investis, mais aux environs de l’Assemble Nationale, dans le quartier de Badalabougou, ainsi qu’aux alentours de la résidence de l’imam Mahmoud Dicko qui faisait figure d’autorité morale du M5. Le rapport pointe un doigt sur les pillages, attribués aux manifestants, et les violences commises à l’encontre des forces de l’ordre, qui ont enregistré quelques blessés dans leurs rangs

La Minusma met en évidence le dispositif destiné à encadrer la manifestation, les enquêteurs ayant eu accès au plan de déploiement des forces de l’ordre. Mais aucun responsable n’est cité nommément.

Le 10 juillet « sous l’autorité des directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, de la protection civile et du chef d’Etat-major de la garde nationale, le directeur régional de la police du District était le superviseur du dispositif tactique. Il était assisté du commandant de région de la gendarmerie, du commandant GMO (groupement de maintien de l’ordre, du directeur régional de la protection civile, du commandant GMS (groupement mobile de sécurité) et des commandants GIGN (Rive droite-rive gauche » détaille le rapport.

L’implication de la Forsat dans l’encadrement des manifestations est l’un des points les plus contestés. Sur les ordres de qui ont-elles agi ?

Zie Coulibaly

Source: La Plume Libre

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