L’Institut pour la Démocratie et l’Éducation au Mali, (Idem), en collaboration avec l’Ipao, Oxfam Novib et plusieurs Associations et organisations féminines, a organisé hier mercredi 17 décembre 2014 un atelier de validation de la charte pour le respect de l’image et des droits des femmes à l’information et à l’expression. C’était à la maison de la presse. La cérémonie d’ouverture de cet atelier dont les participants sont venus de Bamako et des régions était présidée par M. Dramane Aliou KOné, le président de la Maison de la presse, en présence du coordinateur de l’Association Idem, M. Sadou Yattara, et de plusieurs femmes journalistes.
Les inégalités politiques, économiques, professionnelles et culturelles persistent entre hommes et femmes au Mali. Elles sont le résultat de constructions sociales qui se fondent sur les nombreux stéréotypes présents dans la famille, l’éducation, la culture, les médias, le monde du travail, l’organisation de la société… L’égalité des femmes et des hommes est un droit fondamental pour tous et toutes et constitue une valeur capitale pour la démocratie. Afin d’etre pleinement accompli, ce droit ne doit pas être seulement reconnu légalement, il doit aussi être effectivement exercé et concerne tous les aspects de la vie.
Les inégalités entre femmes et hommes dans le domaine de l’information et de la communication se manifestent sous plusieurs aspects : faible accès aux plus hautes responsabilités ou aux moyens de production; présence limitée et contrastée selon les rôles joués ou les positions occupées dans les médias; écarts et rémunérations ou reconnaissance professionnelle inégale…
Pour les inventeurs de cette charte, les médias sont les mieux placés pour combattre la persistance et la reproduction des inégalités et pour promouvoir une société véritablement équitable. Selon eux, pour l’instauration d’une information objective fondée sur une véritable égalité des femmes et des hommes, il est impérieux que les médias intègrent la dimension genre dans leur politique éditoriale, leur organisation et leurs pratiques. Ladite charte pour le respect de l’image et des droits des femmes à l’information et à l’expression est destinée aux organes et associations professionnelles de médias du Mali et ceux de la société civile qui sont invités à la signer, à prendre publiquement position sur le principe de l’égalité des femmes et des hommes, et à mettre en oeuvre dans leur rédaction.
Le coordinateur de l’association Idem, M. Sadou Yattara a noté que plusieurs études sérieuses rapportent que la marginalisation des femmes au Mali demeure une réalité, au point que beaucoup d’acteurs de la société civile notamment s’interrogent quant à la perspective d’un rééquilibrage du genre tant dans les colonnes des journaux que sur les ondes, les écrans et au sein même des rédactions.
Selon M. Yattara, l’association Idem et ses partenaires, notamment l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (Ipao) et Oxfam Novib et la maison de la presse à travers le projet “promouvoir les droits des femmes maliennes, particulièrement les marginalisées à s’exprimer et à être entendues sur leurs droits civils”, ont décidé ensemble d’appuyer la volonté des médias maliens à relever ce défi.
Il estime que l’atteinte de cet objectif passe nécessairement par la mise en place d’un cadre de coordination multi-acteurs sur les droits des femmes à informer et à être informées, à identifier les besoins des femmes à accéder à l’information et les conditions dans lesquelles elles exercent leurs droits à s’informer et à s’exprimer.
“Une charte pour le respect de l’image des femmes dans les médias, devant servir de référence pour les différents acteurs du secteur des médias et les défenseurs des droits de la femmes, c’est ce que nous avons fait en élaborant la charte à vous soumettre pour validation, mais nous sommes aussi convaincus qu’il faut aller loin par la définition d’un plan d’action visant à renforcer politiquement, juridiquement, institutionnellement et professionnellement les droits des femmes à l’information et à l’expression”, a affirmé Sadou Yattara.
Modibo KONÉ