Elles représentent la frange la plus importante de la population mondiale. Que ce soit au Mali où ailleurs dans le monde, elles sont les premières victimes des conflits. Mais, que ce soit au Mali où ailleurs, elles jouent un rôle de second plan dans la gestion des conflits. C’est dans l’espoir de renverser cette tendance que le Réseau des femmes parlementaires (REFEP), avec l’appui technique du National Democratic Institute (NDI), a organisé le 10 novembre 2012, à l’Assemblée nationale, un atelier sur le rôle des femmes dans la résolution des conflits.
Une trentaine de personnes, pour la plupart des femmes députés et des femmes issues des organisations de la société civile maliennes, ont participé le 10 novembre 2012, à un atelier sur le rôle des femmes dans la résolution des conflits, organisé par le Réseau des femmes parlementaires. Houleymatou Tamboura, Présidente du Réseau, a rappelé que cet atelier entre dans le cadre du projet « Renforcer la participation de la femme malienne dans la vie publique et politique », financé par l’Ambassade Royale du Danemark et mise en œuvre par le NDI. Selon elle de façon globale, cet atelier vise à montrer l’importance du rôle que doit jouer la femme malienne dans la résolution de la crise que traverse le pays et d’améliorer les capacités des femmes députés pour une gestion des conflits plus efficaces. Pour sa part, Dr Badié Hima, Directeur résident du NDI au Mali, après avoir indiqué que les femmes sont les premières victimes des conflits, il s’est interrogé si on peut traiter les conflits sans elles. Il a estimé que les femmes constituant la moitié de la population, tout processus qui les exclurait, ne serait pas acceptable d’un point de vue démocratique. Selon, lui, il faut associer les femmes pour affirmer et maintenir la crédibilité et la légitimité des processus de résolution des conflits. Cependant, il a mis en exergue les obstacles, tels que : la faible représentation des femmes au sein des parlements, des tribunaux, des pouvoirs locaux, des gouvernements, et des institutions étatiques, des institutions judiciaires, en charge de ces questions. Mais, qu’à cela ne tienne, il a estimé que le parlement peut prendre diverses mesures pour remédier à l’exclusion des femmes dans les processus de paix et de médiation. Pour le compte de l’Assemblée nationale, Me Kassoum Tapo, 4ème vice président du bureau du Parlement, a rappelé que l’atelier a pour objectif d’expliquer aux participants les tenants et les aboutissements des instruments internationaux, régionaux et sous régionaux sur le rôle de la femme dans la résolution des conflits, la consolidation de la paix et la reconstruction post conflit, de leur montrer les meilleures pratiques et les mécanismes spécifiques qui permettront au REFEP d’apporter sa contribution à la consolidation de la paix, à la résolution de la crise que traverse le Mali et à la reconstruction post conflit du pays et de les aider à formuler des recommandations exprimant l’engagement des femmes députés et des participants à mettre en œuvre les mécanismes spécifiques élaborés durant l’atelier. « L’Assemblée nationale marque par ma voix son engagement à soutenir les femmes pour qu’elle joue leur rôle dans le processus de paix et de résolution de la crise actuelle au Mali ne fait l’ombre d’aucun doute », a-t-il conclu.
Assane Koné