Depuis 2012, le Mali traverse une crise tentaculaire qui l’affecte et déstabilise les principaux fondements sur lesquels il repose. Pour sortir de cette crise historique et multidimensionnelle, tout le peuple malien doit apporter sa part de contribution, surtout la société civile qui doit impérativement jouer un certain nombre de rôles prépondérants pour changer la donne.
Un rôle primordial
Dans la résolution de la crise malienne, la société civile doit jouer un rôle de premier plan. Elle doit se mobiliser et mobiliser quotidiennement les citoyens, les inciter à faire des sacrifices, à apporter leur pierre à l’édifice national. Elle doit montrer l’exemple parfait en se mettant aux premières loges de toutes les batailles pour la reconstruction du pays. Elle doit également se placer au centre des réflexions et proposer de meilleures solutions pouvant aider le Mali à traverser cette crise.
Un rôle de conciliateur
Les conflits internes générés par la convoitise, l’adversité politique, le souci de se faire une place au soleil, et tant d’autres futilités, constituent des problèmes qui empuantissent la crise malienne. Tantôt c’est l’opposition qui met les bâtons dans les roues du pouvoir, tantôt c’est l’inverse. Pour en finir avec ces discordes aussi frivoles que honteuses, la société civile doit jouer un rôle essentiel de conciliateur. Elle doit s’époumoner pour ramener les antagonistes à la raison en leur rappelant que la patrie est au-dessus de tout.
Quid au conflit interethnique qui déchire le centre du pays, la société civile doit jouer le premier rôle de médiateur. En tant que la couche la plus proche des citoyens, des populations, sa voie est sans doute plus audible que celle du gouvernement ou des autorités. Et puisque sa bouche se trouve plus proche des oreilles des citoyens, c’est donc à elle d’y chuchoter le message de la paix, de la réconciliation, du pardon et de la fraternité afin qu’ils puissent enterrer leurs haches de guerre.
Un rôle d’impartialité
Pour circonscrire les conflits intercommunautaires, l’adversité politique et d’autres formes de désunion qui prennent l’avenir du pays en otage, la société civile doit faire montre d’impartialité dans son combat. Elle doit incarner un médiateur, un conciliateur absolument neutre dont le souci n’est ni d’avoir de l’argent, ni d’avoir un quelconque avantage. En d’autres termes, elle ne doit jamais prendre parti et son seul souci doit être l’entente entre tous les maliens.
Un rôle de revendicateur
En tant qu’entité supposée être totalement indépendante des autorités et très éloignée de l’univers politique très insidieux, la société civile doit être le porte-parole des citoyens ; elle doit être leur voix qui ne cesse de tympaniser les dirigeants. Il vrai que le peuple se fait représenter par des élus qui doivent parler à sa place, défendre ses intérêts. Mais nous constatons avec beaucoup de déception que ces élus se laissent très facilement appâter par l’odeur de l’argent ou par des promesses très alléchantes. Et puisque ces élus du peuple oublient très souvent leurs missions, c’est donc à la société civile de les surveiller de près pour ne pas manquer de les remettre sur les rails chaque fois que l’envie leur prend de dérouter.
Pour terminer, il faut quand même rappeler qu’une partie de la société civile malienne déshonore l’autre partie par des attitudes qui la décrédibilisent, contredisent carrément ses principes et l’empêchent de remplir pleinement et honnêtement les missions qui lui incombent en tant que société civile.
Souleymane TANGARA