Plus d’une dizaine de femmes poissonnières du Sénégal étaient à Bamako dans le cadre d’une caravane commerciale des produits de la pêche. Elle a été initiée par le Réseau sur les politiques de pêche en Afrique de l’ouest (Repao) basé au Sénégal avec l’appui financier du Népad, de l’Union Africaine et de World fishcenter. Selon les organisateurs, ladite caravane a permis aux femmes d’écouler plus de 400 tonnes de produits de mer en deux jours.
La caravane était conduite par Mariama Samb Dieng du Repao, qui affirme que le coup d’essai a été un véritable coup de réussite, « les femmes ne s’attendaient pas à écouler leurs produits en si peu de temps » nous a-t-elle confié. Elle indiquera que la plupart des femmes poissonnières ne tirent pas assez de leur commerce de poisson, d’où l’organisation de la caravane.
Par ailleurs, Mariama Samb Dieng du Repao a rappelé que la pêche joue un rôle important dans la souveraineté alimentaire dans nos pays. C’est pourquoi, notera-t-elle que le Réseau a pour objectif de concilier la quête d’une bonne exportation de poisson et du produit de la pêche.
La présidente de l’Association des femmes depencum de Thiaroye, au Sénégal, Mbathio Niang n’a pas caché sa satisfaction face à l’écoulement rapide de leur produit sur le marché malien, « nous avons constaté que les produits de mer sont prisés au Mali et nous avons les potentialités pour fournir le marché malien en poisson fumé, salé séché, en filets de poisson transformé » a-t-elle signalé. Avant d’ajouter que leur association transforme 40 à 50 tonnes de poissons de mer par mois.
Les femmes poissonneuses du Sénégal comptent étendre la caravane à d’autres pays de la sous-région comme le Burkina, le Togo, le Bénin et les pays du Magreb.
D’après elle, les femmes de la pêche artisanale africaine savent cependant qu’elles devront aller à la conquête des marchés africains. « Pour ce faire nous avons juste besoin de coup de pouce » a estimé Mbathio Niang.
Le Repao est un réseau lancé en 2005 dans un esprit de décloisonnement et de rapprochement entre Enda Diapol et Enda Graf qui, tous deux, travaillaient sur la pêche, à des échelles différentes.
Ils ont donc choisi de cheminer ensemble et de se réunir au sein d’un même pôle de pêche, afin de rentabiliser leurs acquis et d’échanger sur leurs expériences respectives.
Ramata Tembely
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