A l’audience publique des référés de ce jeudi, qui a démarré à midi, le délibéré n’avait pas été vidé durant une bonne partie de l’après-midi, arguant que le juge n’avait pas encore fini. C’est à 19 h 10, ce même jeudi, que le magistrat Dramane Diarra a envoyé des messages électroniques aux nombreux partenaires techniques et financiers du Réseau Apem, ainsi qu’à ses acolytes, pour les informer d’une décision de justice désignant la Coalition nationale de la Campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-Ciepa), sise à Hamdallaye ACI-2000, Téléphone : 20 29 34 79), comme administrateur séquestre du Réseau Apem. Un acte juridico-surréaliste quand on sait que l’objet du Réseau Apem est porté sur les élections, la gouvernance démocratique, tandis que la Coalition, elle, a tout autre objet.
Le hic de cette affaire, c’est que l’extrait du plumitif n’a pas été rédigé pendant que le magistrat requérant se rependait en messages triomphalistes sur les réseaux sociaux. La grosse pour exécuter la décision, elle, non plus. Le magistrat requérant est déjà à sa quatrième requête contre le Réseau Apem au niveau du Tribunal de la Commune IV.
Comment alors le magistrat Dramane Diarra, président du Tribunal de Ouéléssébougou, parvient à se transformer en juge et en greffier en chef du Tribunal de la Commune IV pour rédiger un acte de justice et le partager, sans le sceau de la justice et le cachet du greffier en chef ? Substitution au juge de la Commune IV ? A la greffière en chef ? Esprit de corps ou appartenance à une même mafia juridico-répressive ?
Il apparaît aisément que cette deuxième tentative d’enterrer le Réseau Apem est une défiance vis-à-vis de la Cour d’appel de Bamako qui, on s’en souvient, avait débouté le même requérant sur sa tentative de mettre sous scellés les bureaux du Réseau Apem. Il est aujourd’hui clair que l’intention de ce magistrat requérant est de rechercher à nuire au Réseau Apem par des actions en justice intempestives sur fond de pratiques dilatoires sordides en se basant uniquement sur la main invisible de son beau-père de président de Tribunal. Au mépris toutefois de l’orthodoxie judiciaire en la matière.
Parrain des parrains ?
Cet hold-up judiciaire est orchestré par Dramane Diarra, magistrat, membre de la Jeunesse Union africaine (JUA), président de la Fédération nationale des associations panafricanistes du Mali (Fnap-Mali), président de l’Amicale de la promotion Tiémoko Diatigui Diarra (APTDD), 2e secrétaire à l’organisation du bureau du Syndicat autonome de la magistrature (Sam), juge de paix à compétence étendue de Ouéléssébougou (président de Tribunal) et président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (ADGM). Il se sert de tous ces titres pompeux pour assouvir ses desseins malveillants dans le but de déstabiliser le réseau Apem.
Il est aidé dans ce coup de force par des hommes de droit, tous guidés autant qu’ils sont par le trafic d’influence. Il s’agit de : Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), avocat de son état, Ibrahima Berthé, magistrat, membre du Syndicat autonome de la magistrature (Sam), Cheick Mohamed Chérif Koné, avocat général près la Cour suprême, membre du Syndicat autonome de la magistrature (Sam). Une autre marraine de taille : la très insatiable Oumou Touré, présidente de la Coordination des associations et ONG féminines (Cafo), membre de la très respectable Commission dialogue et réconciliation et vice-présidente de la très respectable Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ironie du sort : il y a un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité du nom de Mamadou Touré.
Les ramifications sont dans la presse malienne à travers des journalistes, autant controversés qu’ils sont dans ce genre de machination médiatique outrancière pour des espèces sonnantes et trébuchantes, connus de tous comme la pègre de la presse.
Mais, il nous est revenu qu’il y a le parrain des parrains en la personne du président du Syndicat autonome de la magistrature, Issa Traoré, pour instrumentaliser la justice au profit de desseins sordides dans le but certain de faire renaître une réputation syndicaliste, ô combien ternie par tant de casseroles. C’est lui qui aurait décidé d’envoyer les deux membres du Sam, un certain 15 janvier 2014, à l’assemblée générale illégale du magistrat Dramane Diarra.
Et tout ce beau monde a pénétré par effraction dans les locaux du Réseau Apem, sans aucune convocation régulière ; certains d’entre eux y pénétraient pour la première fois de leur vie. Comme quoi des magistrats, mus par des intérêts sordides, peuvent se comporter comme de vrais hooligans, dignes de caïds de la camorra sicilienne.
L’histoire retiendra que le président du Sam a agi suite à un simple appel téléphonique, sans vérifier au préalable si le Sam fait oui ou non partie des structures membres du Réseau Apem. C’est lui qui, au détriment du comité directeur du Sam, est en train de cautionner les agissements de ces magistrats indélicats, ce qu’il a eu à reconnaître en ces termes dans son interview parue dans le journal Procès-Verbal du 11 février 2014 : « … Nous reconnaissons qu’il y a de la mauvaise graine chez nous… »
Mais, entre nous, le président du Sam est-il vraiment la personne habilitée, pour parler et agir au nom des dignes magistrats de ce pays ? Est-il finalement le parrain des parrains sur lequel repose entièrement cette entreprise de démolition du Réseau Apem, planifiée de main de maître ? Est-il encore digne de la confiance des magistrats qu’il est censé représenter et défendre au sein d’une corporation syndicale qui a jadis montré toute sa maturité ?
Les dignes et loyaux magistrats du Mali, que ces basses personnes sont en train de salir, ne méritent-ils pas qu’on dégage loin d’eux cette puanteur corporative digne d’une autre époque ?
Samba Cissé