Sous représentativité des femmes dans les instances de décisions : Les enjeux et les défis examinés par les femmes leaders

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“La sous représentativité des femmes dans les instances de décision, defis pour les élections communales,” c’est le thème que les femmes leaders ont eu à décortiquer, le samedi 12 juillet 2014, dans le cadre de leur traditionnelle rencontre d’échange dénommée “cadre inter-génerationnel”. Cette conférence-débat initiée par la directrice nationale de la promotion de la femme s’est déroulée au Centre Aoua Kéita de Bamako.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Mme le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, en présence de la Directrice nationale de la promotion de la femme, Mme Kéita Fatoumata Kéita, des représentants du Ndi, de plusieurs personnes ressources et de plusieurs femmes leaders. Dans son mot, la directrice nationale de la promotion de la femme a expliqué que le caddre inter-générationnel est un espace d’échange mise en place en avril 2013 face à la nécessité d’échange entre les générations.
Selon Mme Kéita Fatoumata Kéita, ce cadre qui a pour objectif de mettre ensemble toutes les générations a vu le jour suite au constat qu’il y a un déphasage entre les générations. “Nous avons créé ce cadre pour qu’on se rapproche davantage, afin que les aînés puissent accompagner les jeunes dans leurs initiatives et que les jeunes aussi s’expriment et comprennent ce que les aînés ont eu à expérimenter pour éviter le conflit générationnel. Des thèmes comme genre, médiation et gestion communautaire des conflits, et le mariage précoce ont déjà été exposés par le cadre. Le moment oblige, d’où le présent thème porte sur les éléctions communales à venir. Nous lançons un cri de coeur par rapport à la participation et à la représentativité des femmes aux élections communales. Aussi nous examinons les enjeux et les defis par rapport à la participation des femmes à ces élections”, a affirmé Mme Kéita Fatoumata Kéita, directrice nationale de la promotion de la femme.
LES FEMMES REPRÉSENTENT PLUS DE LA MOITIÉ DE LA POPULATION
Dans son mot d’ouverture, Mme le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, a rappelé qu’au Mali les femmes représentent plus de la moitié de la population (50,4 % selon le Rgph 2009). Raison pour laquelle, dit-elle, la participation des femmes à la vie politique est une des conditoinnalités incontournables pour asseoir une démocratie forte et un État de droit comme le stipule la Constitution et les grandes orientations politiques du Mali.
Face à cette situation de faible représentativité comme en témoignent les données existantes (15 femmes à l’Assemblée Nationale sur 147 députés; 08 femmes maires sur 703; 06 femmes conseillers nationaux sur 73 au sein du Haut Conseil des Collectivités (Hcc); 927 femmes conseillers communaux sur 10.774), Mme le Ministre estime qu’il est donc nécessaire d’impulser une dynamique, une synergie d’actions afin que les femmes soient davantage représentées dans ces instances où les grandes décisions sont prises.
Au niveau des postes nominatifs, Mme le Ministre a noté que le Mali compte actuellement 05 femmes membres du gouvernement sur 31, 03 Ambassadrices sur 36 et 26,7% de femmes dans l’administration publique.
Pour ce qui est des postes électifs, Mme Sangaré Oumou Bah reconnaît que des progressions ont été constatées entre les deux dernières élections au Mali. Selon elle, les candidatures féminines sont passées de 12,15% en 2004 à 16,52% en 2009, soit une progression de 4,37%.
Elle affirme que sur l’ensemble du territoire national, 5% des femmes candidates ont été placées en première position et 24% aux cinq premières positions sur les listes des partis. “Grace à ces dispositions et aux actioons de sensibilisation entreprises, une augmentation des femmes élues a été constatée en 2009. Avec un bilan de 8,66% de femmes élues sur l’ensemble du territoire malien pour les élections communales de 2009, on constate une avancée de 1,71% par rapport au chiffre de 2004. L’examen des résultats montre que des efforts important restent encore à faire pour une acceptation sociale des femmes à des postes de commandement dans le pays”, a affirmé Mme Sangaré Oumou Bah.
LES EFFORT DU GOIUVERNEMENT POUR RÉDUIRE LES ÉCARTS
Mme le Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille reconnait que le Gouvernement fait des efforts considérables pour réduire les écarts entre les sexes au niveau des postes de décision. A titre d’exemple, elle a souligné le processus d’instauration d’un système de quota pour favoriser l’emergence féminine dans les postes électifs et nominatifs.
Aussi, Mme le Ministre a-t-elle souligné les nombreuses conventions et résolutions signées et ratifiées par le Mali et qui, selon elle, dénote une volonté politique pour une participation et une représentativité accrue des femmes dans le processus de développement à travers leurs présences dans les instances de prise de décisions. Toujours au titre des efforts du Gouvernement, Mme le Ministre a evoqué la politique nationale genre adoptée en novembre 2010 et qui met un accent particulier sur l’émergence politique des femmes dans son orientation 4.
DES FACTEURS À PRENDRE EN COMPTE
Mme le Ministre estime que pour assurer une représentativité effective des femmes plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Il s’agit, selon Mme Sangaré Oumou Bah, de l’adoption de mesures spécifiques genre, du positionnement stratégique sur les listes de candidature ainsi que l’exercice du droit de vote. Pour une application effective de ces facteurs favorables, a dit Mme le Ministre, il est important d’avoir l’adhésion des femmes elles-mêmes et corriger les insuffisances qui freinent la vie politique des femmes. Ces facteurs sont entre autres le manque d’accès aux ressources financières, le coût élevé pour mener une campagne électorale et la faible capacité en leadership de la majorité des femmes pour conduire une campagne électorale.
Mme le Ministre estime que l’image donnée à la femme par la société malienne est peu valorisante et que les pesanteurs socio-culturelles, toujours présentes, sont des facteurs de démobilisation des femmes aux postes électifs. Partant, elle estime que pour réussir en politique les femmes doivent beaucoup s’appuyer sur le soutien de la famille, la contribution du parti politique, le soutien des membres du groupement, les activités de formation, d’information des partenaires techniques.
Modibo KONÉ

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