Les femmes représentent, faut-il le rappeler, près de 52% de la population malienne. En dépit de cette importance démographique, elles restent faiblement représentées au niveau des instances de décisions politiques. Cette marginalisation des femmes dans la vie publique et politique traduit un certain déficit démocratique, tant au niveau des partis politiques qu’à l’échelle nationale. Cette situation est d’autant lamentable que les régimes qui se sont succédé depuis l’avènement de la démocratie au Mali, au début des années 1991, ont tous tenu de beaux discours en faveur de la promotion de la gent féminine. Cette volonté politique exprimée depuis des lustres a pourtant rarement été suivie d’actes concrets sur le terrain. A titre d’exemple, en 2006, un projet de loi, promouvant une répartition équilibrée des hommes et des femmes sur les listes de candidature aux élections, a été rejetée par l’Assemblée nationale. A jeter un coup d’œil au niveau des différentes institutions de la République, il n’est point besoin d’être un politologue pour comprendre que les femmes doivent encore batailler dur pour participer, en grand nombre, à l’exercice du pouvoir politique.
Au niveau du gouvernement actuel, elles sont seulement 4 sur 34 membres, au moment où l’Assemblée nationale ne compte que 12 députés sur 147 élus, contre 15 sous la quatrième législature. Elles ne sont que 8 femmes sur les 703 maires que compte le Mali. Sur 10.774 conseillers communaux, il y a 927 femmes. Sur les 75 conseillers nationaux, seulement 6 sont femmes. Au niveau régional, seulement 3 femmes sont présidentes de conseil de cercle. La cour constitutionnelle dispose de 4 femmes sur les 9 sages.
Le Conseil économique social et culturel enregistre 6 femmes sur 68 membres dont 10 associés. Cette faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision constitue un handicap pour notre démocratie. Cette situation interpelle à la fois les décideurs, la société civile, les partis politiques, les partenaires techniques, entre autres. Le tir pourrait être corrigé par l’adoption de mesures urgentes pour envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux institutions de la République et autres centres de décisions politiques ou administratives.
Les associations féminines doivent jouer un rôle de catalyseur, de pression, d’appui aux femmes candidates et un rôle de plaidoyer. La représentation politique des femmes constitue l’un des plus grands défis à relever dans notre pays. Un accent particulier doit être mis sur l’égalité des chances afin de reconnaître le rôle des femmes dans le renforcement de la démocratie et la culture de la paix.
Mariam Ben BARKA, Stagiaire
la place de la femme, c’est dans le foyer.
Ne confondez pas les réalités occidentales et celles africaines.
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