Reportage : Fête de Tabaski : La cherté des moutons : les inquiétudes des vendeurs et clients

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La fête des moutons s’approche à grands pas. Les rues prises d’assaut par des vendeurs ambulants de moutons et quelques scènes de marchandages partout à Bamako, tout le monde semble entrer dans la danse de la vente des moutons.

Mercredi 17 juillet 2019 aux environs de 21H10, notre rédaction s’est rendue au grand marché de moutons « Garbale » de SANS-FIL de la commune II du District de Bamako pour mieux s’informer sur les réalités de vente.

En ce moment de la soirée, le calme régnait et beaucoup de vendeurs assis dans leur coin, attendaient impatiemment l’arrivée des clients. Nous avions abordé quelques vendeurs pour connaitre leurs impressions sur le marché. Tous se plaignaient de l’insécurité dans le pays surtout au centre cette année qui est la source de l’augmentation des prix de moutons. Et les prix élevés de moutons ont provoqué la rareté de clients.

Dans notre promenade, nous avions rencontré un client que nous avions interrogé. Il raconte : « Je suis inquiet cette année, le prix des moutons sont trop élevés. Est-ce qu’on pourra même acheter des moutons ? Mais, j’espère que les moutons viendront en quantité car il reste quelques jours encore, il y’a aussi l’insécurité qui perturbe le marché. »

Dans la même dynamique, nous avions abordé Hassane, un grand vendeur de moutons qui a accepté de nous accorder quelques mots. Voici son témoignage :« Mon travail est le commerce, je suis là depuis le mardi mais je n’ai pu vendre que 5 moutons alors que je compte des dizaines encore. Je dors peu à cause des moustiques et s’il pleut, on n’a pas d’abris. Je lance un appel aux autorités d’aménager un endroit pour nous car on paye chaque jour 50F CFA par mouton à la mairie, on ne voit pas ça ailleurs.  En Côte d’Ivoire, il y’a des endroits payants pour nous mais ils sont entretenus à tout moment. J’étais avec mon frère, il est tombé malade et je prie Dieu pour que je puisse vendre en bonne santé et rentrer chez moi ».Hassane poursuit : « L’insécurité nous a trop dérangés cette année.  On partait dans le centre pour acheter les bétails mais à cause de l’insécurité, on n’a pas pu acheter beaucoup et certains parmi nous ont été attaqués et ont tout perdu. D’autres ont même été assassinés ».

Aussi, aux alentours du « Garbale », se trouvent des vendeurs dans les rues qui déplorent l’immobilité du marché. Ils s’inquiètent énormément car il faudra retourner avec un peu d’argent au village or le séjour s’annonce mal.

Selon le conducteur de la moto tricycle, communément appelée KATAKATANI : « L’année passée, on a beaucoup gagné dans le transport des bétails mais pour le moment, le marché est lent. On garde l’espoir comme certains viennent tardivement chercher leurs moutons ».

Pour boucler notre mission, nous avions échangé avec un vendeur d’eau au « Garbale ». Celui-ci affirme que contrairement aux années précédentes, il a remarqué que les moutons coûtent extrêmement chers et que les clients se font rares. D’ici la fête, les choses peuvent changer, selon lui.

Idrissa TOLOBA

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