Réparation des victimes de la crise au Mali : Les structures d’accompagnement se penchent sur les acquis, défis et perspectives

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La COMADDH (Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains) (photo archives)

Dans le cadre de la célébration de la déclaration universelle des droits de l’homme, la Coalition malienne des défenseurs des droits de l’homme (Comaddh) a organisé du 03 au 9 décembre la 3ème édition de la semaine des victimes de la crise du Mali. Jeudi 6 décembre à la Maison de la presse, elle a animé une conférence-débat sur les acquis, défis et  perspectives des structures d’accompagnement des victimes.

Les conférenciers étaient Dembélé Oulématou Sow, commissaire à la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr), Thierno Amadou Sissoko, membre de la Comaddh, Thésée Makaba, conseillère juridique du projet Justice prévention et réconciliation (Juprec) et non moins représentante des partenaires techniques et financiers.

Dans son mot introductif, le commissaire à la Cvjr, Dembélé Oulématou Sow, a rappelé que la question de réconciliation est au centre des préoccupations maliennes. Elle a ensuite énuméré les acquis en matière de réparation des victimes, entre autres, la mise en place de la Commission vérité justice et réconciliation (Cvjr) dans un contexte de crise ainsi que son institutionnalisation à travers l’installation de ses 5 antennes régionales.

Autres acquis, l’enregistrement à ce jour de 10.247 victimes par la Cvjr à travers le pays ; la prise en charge médicale et le transfert des centaines de victimes aux structures d’accompagnement.  Sans oublier l’implication des victimes dans l’élaboration d’une politique de réparation.

En ce qui concerne les défis, Dembélé Oulématou Sow a relevé ceux liés à l’insécurité résiduelle, aux insuffisances au niveau de la participation et l’inclusion des victimes, à la prise en charge des victimes par les organisations de défense des droits de l’homme et l’insuffisance  organisationnelle au niveau des victimes.

Au sujet des perspectives, elle a noté la finalisation dans les jours à venir  de l’élaboration de la politique de réparation et de la loi sur la réparation, la mise en place du comité qui va travailler sur les mémoires des victimes, l’organisation des audiences publiques pour identifier les victimes emblématiques et la poursuite des enregistrements des victimes au niveau des antennes régionales de la Cvjr.

Du côté de la Comaddh, son représentant Thierno Amadou Sissoko a expliqué  certains  acquis relatifs  au regroupement des victimes au sein d’une organisation, à la formation des victimes à la justice transitionnelle, à la prise en charge psychologique des victimes en cours, à la constitution d’une base de données des victimes. Il a aussi relevé comme avancées, l’adoption de la loi de protection des défenseurs des droits de l’homme.

Au nombre des  défis, M. Sissoko a cité l’accès des victimes à la justice. S’y ajoute la loi d’entente nationale d’autant que les victimes et les organisations de la société civile n’ont pas été consultées. Le degré d’application de la loi de protection des défenseurs des droits de l’homme, le manque de collaboration entre la Cvjr et les victimes, le problème de leadership au sein des organisations des victimes, constituent d’autres défis soulignés par M. Sissoko.

 

Et en termes de perspectives, il indique que la société civile entend ouvrir le dialogue avec le gouvernement pour le respect du projet de loi d’entente nationale et du projet de loi des victimes et des témoins. En plus d’une proposition dans les jours à venir visant le rapprochement de la base des données des victimes au niveau de la Cvjr de celle au niveau de la société civile.

 

Thésée Makaba, conseillère juridique à Juprec, a souligné l’appui technique et financier de son organisation à la CVJR et aux organisations de la société civile qui accompagnent les victimes. Avant d’assurer l’accompagnement de Juprec aux victimes dans la prise en charge juridique et psychologique. En outre, son organisation va continuer à travailler avec les organisations de la société civile pour lutter contre la corruption au Mali et accompagner les femmes victimes de violences.

Notons qu’un panel sur la situation des défenseurs des droits humains a eu lieu le samedi 8 décembre à la Maison de la presse. Cette conférence était animée par Mahamar Moctar, président de la Comaddh, Thierno Amadou Sissoko, membre de la Comaddh et Thésée Makaba, conseillère juridique de Juprec. Elle a mis fin aux activités de la 3ème édition de la semaine des victimes de la crise au Mali.

 

Diango COULIBALY

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