Rentrée des classes 2017-2018 : Le casse-tête des fournitures scolaires

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Après la fête de Tabaski, les portes des classes s’ouvrent, le lundi 2 octobre prochain, pour  une année scolaire 2017-2018 de 9 mois. A une semaine du jour J, parents d’élèves et écoliers sont en plein dans les préparatifs.  Mais, l’atmosphère dans les magasins de fournitures  ne laisse pas sentir la fin des vacances tant l’affluence est faible, et même très morose.  Nous avons fait le tour de quelques marchés de la capitale pour comprendre. 

Youssouf  Coulibaly est photographe de profession à Hamdallaye. Mais, tous les ans à l’approche de la rentrée des classes, il se converti en vendeur de fournitures scolaires. Si ce métier de circonstance lui réussit depuis  5 ans au marché de Lafiabougou, cette année les dieux de la chance semblent l’oublier.  Car, à une semaine de l’ouverture des classes, son magasin est toujours rempli de fournitures scolaires qui attendent preneurs. Les clients se font très rares. « Les quelques personnes qui viennent nous visiter, repartent le plus souvent sans même acheter un crayon. La plupart des gens viennent seulement se faire une idée sur le prix des articles», se plaint le commerçant de circonstance  qui regrette déjà son option. « Je n’aurais pas dû fermer cette année mon studio, tant les clients manquent », regrette Coulibaly.

Le constat est le même  au grand marché  de Bamako.  L’affluence autour des kiosques de fournitures scolaires  est morose. Contrairement au marché de Lafiabougou, quelques clients se baladent entre les étals des commerçants. Mais là aussi, on constate vite qu’il y a plus de vendeurs d’articles d’écolier que de clients. L’affluence est en deçà des attentes des commerçants.

Devant la boutique de vente de fournitures scolaires de Fousseyni Sacko, on aperçoit  Moussa N’Diagne, un élevé de la 7ème année, avec un joli sac à dos, vide.  Il venait de l’acheter.  A la question de savoir, s’il avait déjà acquis les autres matériels scolaires, le jeune élève répond par la négative. « Ma mère m’a juste envoyé acheter le sac. Elle m’a dit qu’elle n’a pas assez d’argent  pour tout acheter en même temps. Elle le fera par séquence », explique le jeune homme avant de prendre le chemin de retour à la maison.

A Daoudabougou, sur la rive droite du fleuve Niger, l’entrée du marché donne l’impression d’une foire de vente de fournitures scolaires. Le marché brille de sacs d’écolier.  Là aussi, les commerçants ne sentent pas trop l’ouverture des classes dans l’attitude des parents d’élèves.

« A peine si j’ai trois clients par jour. Je me demande si les parents veulent envoyer leurs enfants, cette année, à l’école. Ils ne se pointent pas encore. Pourtant, le prix des fournitures scolaires est abordable cette année», s’inquiète Abdou Mallé.

Pour Aïcha Doumbia,  veuve et vendeuse de condiments au marché de Daoudabougou, il n’y a plus de chance pour doter ses six enfants en fournitures scolaires. « Les dépenses de la fête de Tabaski ont bouffé toutes mes économies », se résigne-t-elle. Elle confie le sort de ses six enfants aux bonnes volontés. « J’espère bénéficier des  dons de fournitures scolaires promis par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, lors de son adresse à la nation à l’occasion de son 4eme anniversaire au pouvoir », espère la veuve.

A l’entrée du marché de Torokorobougou, nous croisons Maïmouna Fofana  avec ses deux enfants les mains remplis de fournitures scolaires. Son souci pour la rentrée cette année n’est pas la dotation des enfants, mais plutôt  le transfert du Collège Horizon à l’Etat  turque. «  Je m’inquiète pour la qualité de leur formation. On ne sait pas trop ce qui nous attend avec  la Fondation Maarif », indique Maïmouna Fofana.

YZK

 

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