Le bureau actuel du Conseil patronal de Ségou serait-il dans l’illégalité ? A cette question, la majorité des membres répondrait par l’affirmative. Et pour cause, cela fait environ 15 ans que le même bureau est sur place, malgré l’expiration de leur mandat depuis trois ans. Des sources proches du dossier révèlent que le président actuel du Conseil patronal de la région de Ségou, Aliou Kane, n’est pas candidat à sa propre succession et serait même pressé de partir. Cependant, le premier président de cette organisation au plan national, Mamadou Sinsy Coulibaly, et certains membres de son bureau, ne sont pas dans cette dynamique. La raison, à en croire les mêmes sources, c’est que Bamako veut imposer à Ségou ses hommes de main à la tête du conseil régional.
“Sinon, nous ne pouvons pas comprendre que la date de l’assemblée soit fixée à deux reprises et à chaque fois à la dernière minute on trouve un prétexte pour la reporter. Comme ce fut le cas le 26 janvier, où les noms des différents délégués par organisations avaient été envoyés et les frais par organisations payés. Mais à la dernière minute, on nous dit qu’un projet Danois Pacepep qui soutient les chambres régionales doit prendre fin. Et qu’en conséquence, il faut repousser l’assemblée. Nous, nous pensons que la fin d’un projet d’un partenaire n’a rien à voir avec la tenue d’une assemblée” regrette un chef d’entreprise de la région de Ségou, sous couvert de l’anonymat.
Selon lui, “c’est juste après avoir vu la liste des délégués qui devaient participer à l’assemblée de Ségou que certains membres du bureau national ont compris que leurs protégés ne pourront pas passer.
C’est pourquoi, ils ont pris l’organisation de l’assemblée générale de Ségou et de Sikasso en otage, ce qui n’est pas le cas de celles de Kayes, Koulikoro, Mopti “.
En somme, pour les opérateurs économiques et les chefs d’entreprises, c’est aujourd’hui la paralysie au niveau du Conseil patronal de la région de Ségou. “Tout est à l’arrêt, nous n’avons pas d’interlocuteur au sein de cette faitière pour plaider nos causes, au Trésor, à la douane, aux impôts. C’est pourquoi nous demandons l’organisation le plus tôt possible de notre assemblée et que le choix des différents organisations régionales soit respecté par rapport à leurs candidats et non imposés depuis Bamako” a conclu notre interlocuteur.
Kassoum THERA