Dans le cadre du programme de renforcement des capacités et de prévention des violences basées sur le genre (VBG), plusieurs initiatives ont été déployées dans les zones transfrontalières de Kangaba et Yanfolila au Mali. Ce programme, soutenu par des partenaires tels que le Pnud, le Fonds pour la Consolidation de la Paix et la Case des Associations, a pour objectif d’améliorer la gestion des conflits dans les communautés frontalières Mali-Guinée, tout en renforçant la cohabitation pacifique.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Appui à la prévention des conflits et renforcement de la résilience économique des communautés transfrontalières de la Guinée et du Mali, deux sessions de formation ont été organisées dans les localités de Kangaba et Yanfolila, réunissant au total 100 participants, dont 38 femmes et 62 hommes.
Ces sessions visaient à outiller les membres des groupements de femmes et des associations de jeunes en matière de gestion des conflits et de lutte contre les VBG dans les zones transfrontalières entre la Guinée et le Mali. Les participants ont exprimé une satisfaction générale à l’issue des formations, avec 90 % se déclarant “très satisfaits” des thèmes abordés, notamment ceux relatifs à la prévention des conflits transfrontaliers.
Message de cohésion sociale
Le 7 juin 2024, la Journée Africaine des Frontières a été célébrée à Dioulafoundo-Nafadji, en présence de plusieurs responsables maliens et guinéens. Placée sous le thème « Stabilité, prévention des fragilités et promotion de développement », cette journée a été l’occasion pour renforcer les liens entre les communautés des deux pays. Outre les discours officiels, des manifestations culturelles, ainsi qu’une visite des périmètres maraîchers gérés par des femmes ont rythmé cette journée symbolique.
Quatre rencontres villageoises ont également été tenues dans les villages de Kourémalé et Nafadji, au cours desquelles les participants ont discuté des questions liées à la sécurité, à la formation des jeunes et aux contrôles frontaliers. En parallèle, des campagnes de sensibilisation radiophoniques à Kangaba et Siguiri ont touché près de 25 000 personnes, contribuant à diffuser des messages de paix et de gestion pacifique des conflits.
Du 15 au 19 juin 2024, la Semaine Artistique, Culturelle et Sportive a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Kourémalé. Ce rendez-vous festif a été l’occasion de renforcer la cohésion sociale à travers des démonstrations artistiques, théâtrales et des compétitions sportives. Le football, en particulier, a réuni les jeunes des deux côtés de la frontière, symbolisant l’unité et le vivre-ensemble.
Des initiatives locales pour renforcer la sécurité et la cohésion sociale
Enfin, plusieurs initiatives locales ont été réalisées pour soutenir les collectivités dans l’intégration des questions de sécurité, de genre et de cohésion sociale. Parmi ces initiatives figurent la réhabilitation du siège Cscom du Groupements Locaux de Coopération Transfrontalière (Glct) Mandiana/Yanfolila et l’électrification des artères principales des villages de Diaférelakoro et Koflatiè avec l’installation des lampadaires solaires. La construction d’un bloc de quatre latrines à l’école public de Naréna, des actions concrètes pour améliorer le cadre de vie des communautés frontalières.
Dans son intervention, le président du Glctm, Oumar Traoré, a salué l’initiative des partenaires de continuer à sensibiliser les populations transfrontalières. Il a aussi encouragé les jeunes et les femmes à renforcer davantage les activités portant sur la cohésion sociale et le développement économique et social de la zone. Il a vivement remercié le Pnud-Mali et la Casa pour l’installation des lampadaires qui a permis d’améliorer la sécurité dans les villages frontaliers.
Dans le cadre de l’appui à la population, le projet a donnée des équipements et matériels médicaux au Cscom de Dioulafoundo à la frontière Mali-Guinée. Il s’agit des lits métalliques et des matelas, des tables d’accouchement, des armoires métalliques deux battants etc.
Halima Magassouba, membres de l’association des femmes de Dioulafoundo a laissé entendre qu’elles sont toutes conscientes de l’impact positif du projet et surtout de l’équipement du Cscom au profit de la population. Elle note : « Les femmes de Dioulafoundo accouchaient dans des conditions très difficiles, maintenant avec les équipements et matériels médicaux, les conditions sont améliorées ».
Le directeur technique du Cscom, M. Niamady Sissoko, s’est dit très satisfait de recevoir ce matériel de qualité qui va améliorer la qualité de leur travail. « Cela va nous permettre de prendre en charge plusieurs patients. Les lits vont augmenter notre capacité d’accueil », souligne-t-il.
Il poursuit que le Cscom va permettra de prendre en charger d’autres patients des villages environnants de Djoulafoundo qui sont de la Guinée. C’est un Cscom qui a une vocation transfrontalière et qui contribue au brasage. Et au directeur de poursuivre : « Nous demandons au Pnud-Mali de nous aider à avoir un appareil d’échographie. Jusqu’à présent les femmes enceintes vont à Kangaba pour faire l’échographie ».
Abou Daou, préfet de Kangaba, a souligné l’importance du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) dans la gestion des problèmes frontaliers. Pour lui, le Pnud joue un rôle crucial dans la préparation des populations à éviter les conflits inter-États. Même si ces deux communautés vivent généralement en paix, dit-il, mieux vaut prévenir que guérir. Il a demandé aux populations de bien prendre soin des équipements et matériels qui leur ont été donnés par le Pnud-Mali, à travers la Case des Associations.
Ces différentes activités démontrent l’engagement des acteurs locaux et régionaux à promouvoir la paix et le développement dans les zones transfrontalières, tout en s’attaquant aux défis majeurs tels que les conflits, les violences basées sur le genre et la marginalisation des jeunes.
Seydou DEMBELE