Rencontre Président de la République-Leaders religieux : Quand Mahmoud Dicko contraint IBK à redescendre sur terre !

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Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a rencontré en début de soirée du lundi 8 avril 2019, les chefs religieux pour, dit-on, tenter de décrisper le climat social qui a pris une nouvelle tounure le vendredi dernier avec l’organisation d’une grande marche patriotique sur initiative de l’imam Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali. Outre donc l’imam Dicko, on comptait parmi les hôtes du jour du Président de la République, le Cardinal Jean Zerbo, Archevêque de Bamako, le Révérend-Pasteur Nouhou Ag Infahi Yattara de l’Eglise Protestante du Mali, Cherif  Ousmane Madani Haidara, Président du Groupement des Leaders Religieux Musulmans du Mali.

Les échanges entre le Président de la République et ses hôtes ont essentiellement porté sur la situation sécuritaire actuelle dans notre pays et les récents événements survenus la semaine dernière. Le Chef de l’Etat a été salué par les visiteurs de marque  qui ont approuvé sa démarche participative et lui ont réaffirmé leur soutien et leur accompagnement à aller à la paix et à la réconciliation nationale, à l’union des cœurs et des esprits de tous les fils du pays.  Le Chef de l’Etat de son côté a remercié les confessions religieuses pour leur engagement, et a tenu à « rendre grâce à Dieu Tout Puissant Allahou Soubhana Wat’Allah pour la grâce qu’il nous fait de chaque fois qu’un écueil se présente et vient d’être surmonté…

Et rien ne sert de cacher que la semaine dernière a été une semaine d’angoisse pour les maliens, surtout avec toutes les annonces qui avaient été faites on avait craint un vendredi sombre, très sombre, il n’en fut pas grande chose heureusement. Ceux qui ont voulu marcher, ont marché dans la règle de l’art, nous avons eu également-là, la démonstration que nos forces de l’ordre ont fait leur travail correctement, avec professionnalisme. Je voudrais ici à votre micro les féliciter et féliciter aussi les organisateurs qui ont su encadrer leur marche, sauf quelques dérapages comme toujours en fin de manifestation. Donc rendre grâce à Allah pour cela. Également demander leur soutien bienveillant et leurs bénédictions pour les autres projets à venir, dont le référendum constitutionnel, dont nous avons reçu l’avant projet… Nous ferons tout cette semaine de le faire tenir par les horizons politiques maliens, toutes tendances confondues, pour qu’ils en connaissent le contenu et nous fassent retour de leurs suggestions diverses, et qu’ainsi nous puissions y aller de manière consensuelle avec un climat très apaisé ».

Ça c’est la face visible de l’iceberg, le côté officiel, car on est droit de penser que c’est parce que le peuple, sur invitation de l’imam Dicko, est massivement sorti le 05 avril dernier pour manifester son ras-le-bol face à la façon dont le pays est géré, que le Président IBK fut contraint d’organiser cette rencontre dare-dare avec les leaders religieux. Tel n’était pas, à tout point de vue, le premier reflexe du Président de la République qui, on se le rappelle, a reçu les responsables de la LIMAMA juste le lendemain de la marche du vendredi, pour dire tout le mal qu’il pouvait contre ses initiateurs, traités au passage d’ « alliés des terroristes » cherchant à tout prix de « subvertir le Mali ».

Morceaux choisis

« Je me réjouis d’abord que les imams du Mali aient souhaité me rencontrer, et surtout au lendemain d’une journée d’effervescence autour de laquelle beaucoup de choses ont été entendues parmi lesquelles certaines déclarations fortes, certains slogans et surtout des déclarations désobligeantes pour nos amis en soucis du Mali aujourd’hui, tous ceux-là qui sont aujourd’hui à nos côtés pour combattre le terrorisme au Mali. Et j’ai tenu donc à attirer l’attention des Maliens, à travers les imams sur ce fait très simple, qui est un principe de criminologie très simple, à qui profite le crime ? Qui est gêné par la présence de la Minusma et des troupes françaises ?

En tout cas en ce qui nous concerne nous, le Chef du Gouvernement et moi-même, nous sommes en gestion d’un pays indépendant, d’un pays souverain, d’un pays qui se débat aujourd’hui comme beaucoup de pays d’ailleurs du monde et dans des difficultés d’existence liées à l’environnement international, liées à l’évolution écologique qui est un défi climatique et également aussi qui fait face à l’agression terroriste d’un genre nouveau dont nous n’avons pas lieu d’ailleurs d’être rassurés jusqu’à présent parce que l’évolution dans un pays ami frère, la Libye, n’est pas rassurante. Alors quand on voit cela et qu’au dedans on veuille maintenant monter les forces nationales contre elles-mêmes, on se pose des questions.

J’appelle les maliens à la vigilance et à l’intelligence, je suis tranquille, très tranquille, c’est de ça qu’il s’agit. Il s’agit de détourner l’attention nationale mais à l’essentiel aujourd’hui l’union nationale en vue de bouter hors de notre pays le terrorisme. Et ce terrorisme-là qui a des alliés qu’on ne soupçonne pas, et cet allié-là est aujourd’hui quelque part en train de subvertir et de faire en sorte que de l’intérieur nous nous combattions nous-mêmes… ».

N’est-ce pas que vous comprenez là que l’imam Mahmoud Dicko a bien contraint le Président IBK à redescendre sur terre ? Tout le reste n’est que verbiages !

Fousseyni SISSOKO

Source: Notre Voie

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