Rencontre Ministre de l’Emploi et le Conseil national de la Jeunesse : La problématique de l’emploi des jeunes passé au peigne fin

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Mahamane Baby
Ministre de Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby

Pour réduire le taux de chômage dans notre pays, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta table sur la création de 200 000 emplois d’ici la fin de son premier mandat. Quelles sont les initiatives prises par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour concrétiser cette promesse présidentielle ? Ces emplois seront créés dans quel secteur d’activité ? Pour répondre à toutes ces interrogations qui préoccupent aujourd’hui la jeunesse malienne, Mahamane Baby, ministre  de l’Emploi et de la Formation professionnelle,  Porte parole du gouvernement, était le samedi 10 mai 2014 au Centre international de conférence de Bamako, l’invité de la tribune débat du  conseil national de la jeunesse (CNJ).

 

La rencontre, qui a mobilisé environ 300 participants, a permis à la jeunesse dans un franc débat de s’enquérir de tous les efforts consentis  par le gouvernement en vue de réduire le taux de chômage dans notre pays. Selon M. Baby, la problématique constitue aujourd’hui l’une des priorités du gouvernement.

 

A l’en croire la première étape de ce combat consiste  à répertorier tous les intervenants dans le domaine de la création d’emploi à travers le Programme décennal de la promotion d’emploi. Ce programme, indique-t-il, sera financé à coup de 300 milliards de F CFA. Selon lui, une partie de ce fonds a été déjà mobilisée. « Mais, il reste beaucoup à faire », précise le ministre qui a rassuré que les seuls bénéficiaires seraient les jeunes. Avant d’ajouter que les Français et d’autres partenaires appuient financièrement notre pays dans cette lutte. «  C’est un défi qui a été lancé par le Président de la République, nous trouverons les moyens pour le concrétiser si nous avons des jeunes qui veulent travailler à l’extérieur des bureaux étant donné que tout le monde ne peut pas travailler dans les bureaux », a expliqué le ministre Baby. Avant de préciser que l’essentiel des emplois qui seront créés sont orientés vers l’agriculture.

 

Par ailleurs, à titre de conseil, le ministre a demandé aux jeunes d’accepter de se former pour survivre face à la concurrence du marché de l’emploi. Selon lui, le marché de l’emploi malien est aujourd’hui envahi par des ressortissants de la sous-région pour la raison que ceux-ci mettent du sérieux dans leur travail.  Même son de cloche pour le Président du Conseil national de la jeunesse, Mohamed Salia Touré qui estime que la balle est dans le camp des jeunes qui n’ont plus d’autres alternatives pour décrocher un emploi que d’accepter de se former. « IBK a beau fourni de l’effort pour faire baisser le taux de chômage, il ne pourra rien pour ceux qui vont accepter la grâce matinale oubliant le soleil de midi », a-t-il indiqué.

Youssouf Z Kéïta   

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4 COMMENTAIRES

  1. La vraie raison du probleme du nord mali est le manque d’education et le chomage. Cette raison est semée depuis l’independance par le pouvoir de bamako et ses complices. Que Allah nous ramene la justice sur notre terre.

  2. Lutter contre le chomage signifie qu on doit retourner a la terre( l Agriculture)’que l offre de l emploie corresponde a la demande que toutes les universitees aient des fiillieres qui correspondent a l agriculture,les phosphates,l elevage,la peche ,la matrise de l eau,construction des dugues puisque 80 pourcent de notre population vive dans le mileu rural qui vivent uniquement de l agriculture,l elevage,peche alors en metrisant ces domaines nous eradiquons la pauvrette et maitriser le taux le taux de chomage.terre,la terre,la terre.

  3. Face à la panne de gouvernance: une proposition de solutions pour l’emploi au Mali

    Actuellement 4 jeunes sur 5 ne travaillent pas au Mali.

    Les écoles forment des diplômés que le marché de travail ne peut pas absorber.

    Normal car soit l’offre de l’emploi est au arrêt ou presque dans le pays, soit les produits des écoles ne correspondent pas aux offres emplois disponibles et les initiatives des dirigeants du pays sont en panne pour régler les dysfonctionnements et les imperfections du marché du travail au Mali.

    Le marché ne crée pas assez d’emplois car l’investissement productif (privé et public) n’est pas assez suffisant pour générer un nombre suffisant d’emplois.

    Avec une croissance forte d’une population majoritairement jeune, cela ne pardonne pas et se traduit par un stock de plus en plus élevé de chômage qui devient endémique et structurel.

    Les mesures conjoncturelles et les petits bricolages de stages façon Apej ou Anpe ne suffisent pas à résorber cet important stock de demandeurs d’emploi.

    L’emploi salarié bien rémunéré devient un luxe même pour les mieux formés nantis des meilleurs diplômes des universités occidentales.

    Il s’en suit donc un véritable marché noir autour de l’emploi au Mali fait de népotisme et d’affairisme qui broient les talents et tendent la main à la médiocrité ce qui fait plombe le rendement du travail et fait tomber la productivité du travail au Mali.

    Cette faiblesse de la productivité du travail, s’ajoute au déficit d’investissement pour saper la création de richesse dans le pays.

    Très peu d’investissement==>
    Peu d’emplois crées==>
    Marché noir du travail==>
    Médiocrité==>
    Travail très peu productif==>
    Peu de richesses créées==> Grande corruption autour du peu de richesses créées==>
    Peu d’investissement==> etc.

    C’est l’engrenage et le cercle vicieux du chômage endémique que les dirigeants du pays peinent à comprendre et à résoudre.

    Il y a une manière pourtant simple de redonner du travail aux maliens.

    Voilà la démarche à suivre:

    1. Constituer un fond national d’emploi logé dans une banque du pays et alimenter par tous les secteurs productifs du pays (administration, secteur privé, entreprises publiques, sociétés civiles, ménages, expatriés, etc) mais avec un contrôle financier strict de la Bceao et de l’État.

    Ce fond fonctionnera comme un emprunt national permanent non public (c’est à dire que l’état malien ne s’endette pas mais il facilitera la rencontre entre les apporteurs de fonds et les preneurs de risques donc des entrepreneurs agrées pour cela sur la base de compétences avérées).

    Mais ce fond doit être garanti.

    Les épargnants dans ce fond (qui peuvent être tout le monde: entreprises, particuliers, structures publiques comme privées) doivent avoir un revenu (intérêt) garanti et un capital investi garanti pour leurs inciter à placer leur argent dans ce fond d’emprunt national pour l’emploi.

    Ce fond servira à financer les FONDS PROPRES des projets (grâce à divers montages financiers) de créations de grandes, moyennes et petites d’entreprises mais bien structurées et bien contrôlées (dans l’industrie, les services, les exploitations agricoles, pastorales, etc).

    Les banques et les autres partenaires financeront la partie EMPRUNTS des projets dans les conditions normales du financement bancaire dans l’espace UEOMA.

    Ce fond sera ensuite coté en bourse à la BRVM d’Abidjan pour assurer sa liquidité et permettre aux épargnants de vendre à tout moment leurs titres de créance sur le fond.

    Les projets financés par le fond ne seront pas des projets AIDÉS mais des projets FACILITÉS qui auront toutes les chances de rentabilité économique et de solvabilité nécessaire à un financement bancaire classique.

    Un projet sera financé par le fond s’il est techniquement faisable et s’il est conduit par des hommes et des femmes capables de le réaliser avec l’appui financer du fond mais avec un strict contrôle public.

    C’est à dire si un projet est jugé faisable et rentable, son management jugé capable et compétent et s’il demande 10 milliards d’investissement par exemple:

    – Le fond financera le projet à hauteur de 2 milliards (c’est à dire 20% du coût total de l’investissement requis) et

    -Le fond œuvrera en sorte pour que le système bancaire classique, les marchés financiers, ou d’autres partenaires, financent les 80% restant.

    Les fonds propres du projet étant donc avancés par l’argent du fond, celui-ci se comportera comme le véritable propriétaire de l’entreprise créée jusqu’à ce qu’elle rembourse totalement l’argent du fond.

    Il y aura une sorte de nantissement du fond de commerce de la société créée par l’argent du fond voire plus, un gel de propriété des dirigeants réels de l’entreprise jusqu’à remboursement total de l’argent du fond.

    Donc il y aura une mutualisation des risques qui demande une forte implication de l’État pour encadrer fortement les projets financés en terme de qualité de la gestion et de garantie des capitaux investis.

    2. Transformer les structures actuelles en charge de l’emploi et de la formation professionnelle (apej, anpe, etc) en une Autorité de promotion des investissements.

    Cette autorité sera chargée de présenter annuellement des pools de projets fiables de créations d’entreprises dans tous les secteurs avec le nombre exact d’emplois à créer par secteur et par entreprise.

    Les entreprises créées seront soumises aux règles juridiques, sociales et fiscales strictes pour garantir leur pérennité et leur continuité d’exploitation.

    Par exemple elles doivent suivre une comptabilité régulière, elle doivent être régulièrement auditées, elles doivent avoir des conventions collectives (signées entre patronat et syndicats) et elles doivent déclarer à l’administration leurs résultats semestriels et annuels et le volume total des salaires et cotisations sociales annuels versés au personnel et aux organismes sociaux.

    Elles doivent suivre une planification financière et doivent présenter des budgets d’exploitation et d’investissements ainsi que des business plans dès leur première année d’exploitation.

    3. L’État doit s’engager à contrôler leur activité en terme de qualité des produits qu’elles mettent sur les marchés, en terme de conditions de recrutement, de travail et de formation du personnel, en terme de qualité de management, et de gouvernance d’entreprise.

    L’État doit s’engager aussi à accompagner ces entreprises en terme de protection de marchés contre la concurrence déloyale, la fraude et la contrefaçon.

    L’État doit œuvrer à garantir la promotion et la protection des propriétés intellectuelles (brevets, licences, marques).

    Il s’agit de développer un cadre favorable à l’investissement productif au Mali et au retour sur investissement (rentabilité financière) pour encourager les promoteurs privés à produire dans le cadre de l’économie formelle et légale dans tous les secteurs porteurs de croissance dans le pays.

    CONCLUSION:

    L’emploi ne tombe pas du ciel.

    On travaille parce qu’il y a un lieu de travail et non pas autrement.

    Il faudrait que quelqu’un crée ce lieu de travail et surtout qu’il soit capable de le tenir plusieurs années de suite.

    Cela suppose qu’il puisse faire des profits avec l’activité qu’il a crée.

    Le profit est réalisé si les gains tirés de l’activité sont supérieurs aux pertes occasionnées par elle.

    Seulement il faut que cela soit mesurable (comptabilité régulière) et piloté de manière sérieuse (gestion saine).

    Il faut que l’État accompagne les créateurs d’entreprises et leurs encadre pour que cela soit le cas.

    Et si cela est le cas, l’emploi coulera de source et le développement lui emboîtera le pas.

    Ce n’est pas sorcier et c’est ainsi que l’occident s’est enrichi depuis la première révolution industrielle et ça continue.

    Celui qui ne me croit pas n’a qu’à essayer.

    Wa salam!

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