Rencontre Haïdara-plateforme « an te a bana » : Ce qui a été dit…

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Ousmane Chérif Haidara

Dans la nuit du vendredi à samedi derniers, une délégation de la plateforme « An Tè, A Bana, Touche pas à ma constitution » a été reçue au domicile du chérif Madani Haïdara, pour rencontrer les membres groupement des leaders religieux. Cette rencontre faite à la demande du guide religieux a duré de 19 heures à 22 heures 30. Qu’est-ce qu’ils se sont dit ? Réponse.

A la demande du Chérif Madani Haïdara, une forte délégation de la plateforme « An Tè, A Bana, Touche pas à ma constitution » a été reçue, le vendredi dernier, par le groupement des leaders religieux du Mali.

Prenant la parole, Madame Sy a expliqué que la plateforme qui mène une lutte farouche contre la révision constitutionnelle est composée d’une centaine d’associations de la société civile (à l’intérieur et à l’extérieur) et d’une quarantaine de partis politiques de tous bords. Eux tous se sont « spontanément retrouvés pour défendre la loi fondamentale du Mali » et mettre un frein aux dérives autocratiques du régime en place.

Ensuite la présidente de la plateforme a affirmé que la constitution actuelle (celle du 25 février 1991) est « le fruit d’un consensus national ». Cette constitution a été écrite avec le sang des Maliens et « nous ne saurons accepter qu’elle soit déchirée pour être remplacée par une feuille de choux écrite en France et par des Français. Aussi, nous n’accepterons pas que la nouvelle constitution soit taillée sur mesure pour faire d’IBK un monarque ». Madame Sy a également exposé les points de divergence entre le Mouvement « An Tè, A Bana » et le pouvoir en place. Selon elle, les partisans du NON ne sont nullement  des apatrides, encore moins des « ennemis de la nation » contrairement à ce que les tenants du pouvoir IBK tentent de véhiculer.

« Nous ne sommes pas contre une révision, mais… ».

La présidente du Mouvement a profité de l’occasion pour apporter une précision de taille : « Nous ne sommes pas contre la révision constitutionnelle, mais nous avons des préalables. Il s’agit notamment du retour de l’administration dans les localités du nord, la mise en œuvre des dispositions de l’Accord et surtout le retour effectif de la paix ».

Cependant, Madame Sy Kadiatou Sow a solennellement demandé aux leaders religieux de « mettre en garde le président IBK et certains membres de son gouvernement sur les écarts de langage, les menaces et autres brimades dont nous sommes victimes ».

A la suite de Madame Sy, le représentant de la Cstm (Confédération syndicale des travailleurs du Mali), M. Kalapo, membre de la plateforme, a exprimé sa profonde inquiétude sur « l’implication de certains religieux dans le champ politique ».

Avant d’ajouter ceci : « Les membres du groupement de leaders religieux doivent prendre l’exemple sur les Moro Naba au Burkina Faso ou le chef des Mourides au Sénégal. Ils doivent être les derniers recours en cas de mésentente ou de problèmes sociaux-politiques dans le pays ». M. Kalapo  a ensuite invité les religieux à « mériter le respect du peuple et accepter ce rôle… ».

« Personne n’intérêt à une guerre civile… ».

A propos du Sénat (prévu dans le projet de constitution), le syndicaliste a indiqué que le régime d’IBK est en train de leur « vendre un rêve ». Car, nulle part dans la constitution (projetée), il n’est dit qu’un quota au sein du Sénat est réservé aux religieux, a martelé M. Kalapo.

Pour sa part, le chérif Madani Haïdara, a remercié les membres de la plateforme pour avoir bien voulu répondre à son invitation. Ensuite, il dira que Mahamoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique était chez lui la veille (le jeudi dernier) pour donner sa position sur la révision.

Après cette précision, le leader religieux d’un ton ferme dira : « Le Mali n’appartient pas aux politiciens, ni à IBK ». « Je veux que cela soit clair pour tous… », a martelé Haïdara.

Dans sa lancée, le chérif du mouvement Ansar Dine a exprimé toute son inquiétude face à la situation qui prévaut actuellement. Avant d’ajouter : « Personne n’a intérêt qu’il y ait une guerre civile dans le pays. Et le Mali est un bien commun. Nous ne laisserons sombrer ce pays… ». Aussi, Haïdara s’est dit surpris par les explications de Madame Sy concernant certains points de la révision.

Aussi, le guide religieux a reconnu qu’avant la délégation de la plateforme, il avait eu des entretiens avec le ministre Kassoum Tapo et son cabinet ainsi que des députés du RPM (Rassemblement pour le Mali), le parti présidentiel.

Mais, le groupement des leaders religieux a mis en place une commission composée d’experts qui est en train d’étudier le projet de révision. « Au moment de nous prononcer, nous allons le faire. Et nous allons faire ce qui est bon pour le Mali », a dit Haïdara.

En outre, le chérif a évoqué différentes actions qu’il a personnellement entreprise depuis des années dans le sens de l’apaisement du climat socio-politique. « J’ai toujours agi à chaque fois qu’il a été question de l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il précisé.

C’est sur des vœux d’espoir que la délégation de la plateforme « An Tè, A Bana », a quitté le domicile du chérif Madani Haïdara aux environs de 22 h 30…

Sambou Diarra 

Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. Le Mali dans la tourmente, manque de vision, pauvreté, médiocrité et corruption. On ne va rien réussir avec ces maux. On peut toujours continuer à se leurrer et le monde ne fera plus de cadeaux aux incompétents. L’école, la santé, l’armée,;…entre autres, rien ne marche plus au Mali. C’est le seul pays que je connaîs où les plus influents sont quasiment des analphabètes et des hommes sans vergognes.

  2. Qu’est ce que des intellectuels comme KADIATOU SOW cherchent chez les religieux et les apprentis talibés même si ces derniers constituent une masse d’électeurs potentiels?.Les intellectuels doivent discuter et dire ce qui est bon pour le pays. Nous constatons que l’égoïsme a pris le dessus et ces cadres ne sont plus capables de raisonner.Aider le président ,c’est tout simplement aider le MALI et doit se faire la loyauté et la franchise.

  3. eN DROIT IL Y A NOUVEAUTE DANS UN CAS ON UTILISE LA JURISPRUDENCE POUR TRANCHER LE CAS .CE QUI ARRIVE AU MALI ACTUELLEMENT ON A VU CA AU SENEGAL ET AU BURKINA FASO ET LA COMME LE MORO NABA ET le chef des Mourides POUR L’UN ET L’AUTRE LE CHERIF HAIDARA DOIT JOUER SA PART DANS CE DEFFIREND ENTRE LES MALIENS .IL A L’OBLIGATION D’ETRE DU COTE DU PEUPLE CAR C’EST JUSTEMENT CETTE POPULATION ET LE LE POUVOIR QUI L’ECOUTE DS SES PRECHES .
    ON N’EST CONTRE UNE REVISION CONSTITUTIONNELLE MASI PAS EN LA MANIERE ACTUELLE .LE PAYS EST MEMANCE ET CA TOUCHE TOUS LES ACTIONS DE LA POPULATION MALIENNE .
    IL NE FAUT FAIRE UNE REVISION DS LA CATIMINIE ET APRES RETROUVER SUR NOTRE TETE UN ROI .NON IL NOUS LA PAIX VERITABLE AVANT ET APRES ENSEMBLE COMME UN HOMME NOUS ALLONS FAIRE UNE REVISION CONSTITUTIONNELLE .LA PAIX AVANT TOUT .

  4. Moi ce que je ne cautionne pas c’est la propension qu’ont nos politiques à se précipiter chez les religieux. Que peuvent nous dire des quasis analphabètes(pour rester poli) sur une loi fondamentale. Nous ne nous en sortirons jamais avec de tels comportements POPULISTE.

    • “Moi ce que je ne cautionne pas c’est la propension qu’ont nos politiques à se précipiter chez les religieux. ”

      Cela fait des années que je demande qu’on modernise la nation.
      C’est à dire qu’il faut absolument sortir des schémas archaïques des chefs religieux, des chefs de tribus, etc…

      Même les japonais ont mis fin aux samouraïs et autres shoguns, sous l’empereur Meigi!
      Pareil les américains, les éthiopiens, les allemands etc… ont mis fin aux prestiges de rang ou de sang, pour ne récompenser que le mérite!

      Je ne veux pas du sénat, car c’est juste une perte d’argent.
      C’est de l’investissement à perte dans de vieux monsieur qui vont s’asseoir dans des salons climatisés, payés des millions, à ne rien produire, seulement à flatuler sous leurs grands habits blancs.
      Au lieu de ça, il faut investir dans la jeunesse: des centres de formations techniques: informatique, électricité, mécanique…

      Le mali est archaïque. On ne peut pas diriger une nation moderne avec des tribus…
      Avec le sénat ibcon veut nommer les chefs religieux, les chefs de groupes armés… C’est le modèle libyen: ça ne marche pas!!!!
      C’est le modèle Japonais ou rwandais qu’il faut suivre: où ils ont mis fin aux tribus pour renforcer la nation!

    • Que voulez vous les électeurs potentiels sont du côté des religieux .Si en 26 ans de démocratie les politiques ont bouffé 0,25 %de nos impots payés annuellement sans penser à former des vrais électeurs l,es religieux eux ont gagné du terrain.
      Nos hommes politiques n ‘ont utilisé que notre propre argent pour corrompre leurs électeurs.
      Combien parmi les hommes politiques avaient villas 4×4 avant la chute de Moussa Traoré?
      Et combien sont-ils aujourd’hui à posséder des millions et des milliards en biens materiels ou en liquide.
      Un tunisien a confié que les maliens sont les plus nombreux à se soigner à grand frais chez eux. Que voulez-vous ? ça crève les yeux ce qui se passe

      • Ce pays va très mal… Le pire est que les électeurs risquent de laisser ibcon pour cissé ou sidibe… encore un autre de ces vieux vautours…

        L’afrique francofolle est maudite!

        Ceux qui sortent de la mafia franceafric ont tout compris: algerie, vietnam, rwanda…

  5. Actuellement dans le monde, il y a que trump (et la quasi-totalité des présidents lâches soumis francofous) qui fait pire que ibcon!!!

  6. Le gouvernement publie chaque mercredi le rapport du conseil des ministre à la télé nationale
    Mais pourquoi ne pas faire une publication à la télé et à la radio les différents points concernant cette révision de la constitution si c’est dans l’intérêt de la nation.
    COMMENT PEUT ON ALLER VOTER OUI POUR QUELQUE CHOSE QUE L’ON NE CONNAIT MEME PAS LE CONTENU???

  7. salam a tout les maliens, Ma lecture par rapport au projet de révision constitutionnelle est juste un seul point qui est le suivent:
    Pour les décideurs de ce pays ne traduisent pas les contenus de cette révision constitutionnelle, un pays ou 90% des populations sont alphabets pour facilité d’abord la compréhension des un et autres,
    je vous parle en connaissance de cause la majeur partie de la population ne connaissent pas réellement les contenus de cette révision constitutionnelle .
    Par ailleurs ce projet de révision a été a adopter depuis l’élaboration de dit document de l’accord de paix ,mai malheureusement beaucoup ne savent pas .
    Message à lancé :
    Chers décideurs ,politiciens du Mali (Soit dissent intellectuelles), les occidentaux il est temps maintenant de rendre a CÉSAR ce qui appartient a CÉSAR , ont doit dévoilé maintenant les vérités au peuple malien.
    Merci

  8. Notre pays n’irait pas en contre sens d’une guerre civile, seul fait qui grandirait ce pays un jour, cela est sans équivoque, il faut retenir la chanson des griots maliens qui disent “kèlè de ye mandé dio kèlè de ye mandé ti” dont la traduction française est “c’est la guerre qui a construit le mandé, et c’est la guerre qui a cassé le mandé”. Ce refrain n’est pas négligeable dans l’évolution de la vie de notre très cher Mali. La vie de notre pays suit l’entropie très forte pour évoluer vers une néguentropie, c’est à dire un désordre dans la thermodynamique qui conduit à l’ordre. Nous sommes arrivés à la fin d’un désordre qui nous conduirait vers un ordre obligatoire, de toutes les façons aucun pays ne disparaitra avec une ONU forte actuelle. Après le chaos ce serait la phase de construction, c’est ce processus que le Mali suit comme ce fut les cas multiples dont les plus connus sont les chaos sous Soumagourou KANTE au 13ième siècle et celui du 26 mars 1991 au 20ième siècle. Aujourd’hui l’histoire étant un processus connu, la fin de la crise semble sonnée avec cette révision constitutionnelle. Le gong final de la fin du désordre semble sonner. Une nouvelle ère pointe à l’horizon et qui aboutirait sur une véritable ère de démocratie sans l’emprise d’un seul homme et de sa famille dans l’exercice du pouvoir comme c’est le cas aujourd’hui avec IBK. Pourtant ça ne devrait pas être le cas avec des hommes comme IBK et son entourage qui ont vu naitre cette démocratie malienne en mars 1991 dans la douleur et dans le sang de centaines de maliens. D’autres maliens ont purement disparu car totalement consumés dans des incendies de certains entrepôts à travers le pays. Notre pays suit sa route, cela est indéniable.

  9. Tout ca c’est de la mascarade et moi j’em.mer.de tous ces gars là!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Combien de fois les politiciens et le peuple se sont mobilisés pour des problèmes un milliard de fois plus important que cette pauvre constitution, baffouée depuis sa création?????? On n’a jamais assisté à des contestations pareilles pour résoudre le problème de l’éducation au Mali, ni les problèmes de santé, ni la corruption généralisée, ni pour soutenir les FAMa engagés dans une guerre sans merci………….. Pourtant ces fléaux font plus de mal à ce pays que tout autre chose………….. Depuis 2012 une bonne partie du pays échappe au contrôle de l’Etat central, jamais on n’a organisé des débats d’aussi grande ampleur sur la question, comme si tout le monde semble trouver cela normal!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Lorsque IBK a signé l’accord d’Alger, personne n’a bronché alors que tout le monde se disait contre……. Et maintenant on s’agite comme si le pays était notre première préoccupation, alors qu’on l’a tous abandonné depuis des années!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Tout ce que vous venez de cité est du ressort du chef de l’Etat et de son gouvernement il doivent travaillé pour ca. La constitution est le socle si elle est changé comme telle tous ce que vous craignez s’amplifiera.

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