Remise en cause des acquis démocratiques au Mali : Choguel décrié de toutes parts…

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Le Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga, décrié pour avoir osé foulé aux pieds les acquis démocratiques, aura du mal à refaire surface. Etant donné que parmi ses pourfendeurs, se trouvent ses alliés politiques d’hier, regroupés au sein du mouvement 5-RFP, qui l’ont propulsé au firmament de sa carrière politique. Le sort du PM est-il pour autant scellé ?

Les temps sont durs actuellement pour le Premier ministre de la transition, Choguel K. Maïga. Il se retrouve au cœur de l’actualité politique brûlante, et dont les torrents de plus en plus dévastateurs pourront lui coûter son fauteuil si, entretemps, aucune accalmie ne venait à calmer la tension.

En cause ? Les propos récents de l’homme, jugés anti-démocratiques par une grande proportion des acteurs politiques nationaux, y compris ceux qui sont considérés comme étant ses alliés politiques, du moins de circonstance. En fait, c’est au cours d’une rencontre officielle avec les notabilités traditionnelles que le Premier ministre de la transition a eu des mots durs contre la démocratie, soutenant que celle-ci n’a apporté qu’un nombre important d’associations et de partis politiques.

Des propos considérés comme des attaques en règle contre les acquis démocratiques. Si l’on voit que cette démocratie a été arrachée au prix du sacrifice ultime, on comprend alors mieux la réaction de nombreux acteurs nationaux, lesquels ont fustigé Choguel Kokalla Maïgade porter un tel coup contre la démocratie au Mali.

Le fait est trop flagrant pour passer inaperçu : des amis du Premier ministre, comme Jeamille Bittar, ancien président de la Cicm, lui ont emboité le pas en profanant le jeu démocratique dans le pays. Ce dernier, connu pour être un flagorneur agité de l’actuel Premier ministre, n’aurait pour rien au monde passé une telle occasion, où son mentor s’est illustré contre la démocratie, sans y ajouter son lot de déniet de négation.

Cette volonté de souiller le jeu démocratique dans le pays, les acteurs du mouvement démocratique, fer de lance du combat héroïque contre le régime dictatorial du général Moussa Traoré, ne pouvaient pas le laisser passer de la part d’un Choguel revanchard, qui a toujours publiquement défendu le lourd legs politique du régime honnis du parti unique.

Çà et là, des réactions virulentes ont surgi contre les propos jugés anti-démocratiques du Premier ministre de la transition qui, mine de rien, s’est retrouvé au cœur de cette violente et vive polémique politique, dont les contours lui dépassent aujourd’hui.

En fait, comme on devrait s’y attendre, plusieurs acteurs du mouvement démocratique, qui ont jugé les propos du Premier ministre inacceptables et totalement insultants pour la mémoire des martyrs tombés pour l’avènement de la démocratie, ont directement saisi le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, seul garant de la cohésion nationale. Ce, en vue de recadrer pareils manquements inqualifiables de la part d’un homme, décrié de toutes parts.

Siplusieurs courtisans de l’homme le soutiennent dans ces propos anti-démocratiques en affirmant que l’heure n’est pas la stigmatisation politique contre lui, en raison du fait que le pays a besoin de cohésion autour de la transition, en plein doute, il est évident qu’ils auront du mal à calmer la tension politique autour de Choguel K. Maïga. Un homme qui s’est lui-même mis dans la gueule du loup, lui qui est connu pour ses penchants anti-démocratiques, depuis belle lurette.

La polémique des propos anti-démocratiques est intervenue dans un contexte politique trouble pour le Premier ministre qui n’est pas manifestement parvenu à rassembler le plus grand nombre des acteurs nationaux sur les principales préoccupations de l’heure.

Et pour cause ? Ce n’est pas sur un coup de tête que le panel des personnalités en charge de l’organisation de ces assises nationales a décidé du report de l’événement qui vient d’être probablement renvoyé aux calendes grecques. Cela veut dire clairement que le Premier ministre a eu du mal à fédérer les énergies nationales autour de cet événement, comme cela est le souhait de tout le monde.

C’est donc au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, interpellé par nombre d’acteurs politiques nationaux, de mettre de l’ordre dans la démarche quelque peu désinvolte de son Premier ministre.Lequel n’est pas également au mieux de sa forme au plan diplomatique, frappé qu’il est par les dernières sanctions de la Cedeao.

A l’évidence, les choses se compliquent pour le Premier ministre, Choguel K. Maïga qui est présentement lâché par ses anciens camarades du M5-RFP, qui lui reprochent publiquement son manque d’ouverture politique. Les amis d’hier du Premier ministre, de plus en plus critiques sur la gestion de l’homme, affirment à qui veut l’entendre qu’il est loin d’être la solution de la situation explosive du pays, à l’exacerbation de laquelle il n’est pas d’ailleurs innocent, à leurs yeux.

Le colonel Assimi Goïta a récemment initié des rencontres  tous azimuts à l’endroit des chapelles politiques nationales ; lesquelles rencontres ont mis à l’écart le Premier ministre. On voit bien que l’homme, esseulé par la politique de division et de clivage dont il s’est rendu champion depuis qu’il au cœur des affaires, n’est pas bien embarqué ces derniers temps.

Oumar KONATE

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