Ce vendredi 06 mars constitue sans nul doute une « journée historique » pour ces mauritaniens réfugiés à Kayes depuis plus de vingt (25) ans, mais surtout pour leurs enfants dépourvus de tout acte d’état civil. Situation dira le représentant de l’UNHCR, M. Ousséni Compaoré « qui d’une part n’a pas pu favoriser leur inscription à l’école et d’autre part leur faire courir le risque d’apatridie ».
Cette cérémonie a eu lieu en présence d’une forte délégation composée du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maïga, du directeur de cabinet du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux, des représentants d’agences des Nations Unies, le Représentant de l’UNHCR, M. Ousséni Compaoré etc.
Pour le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maïga, cette cérémonie est une première étape de cette intégration à laquelle le Gouvernement du Mali apporte tout son soutien à travers la commission Nationale des Réfugiés (CNCR) pour faciliter la mise en œuvre du programme. « Nous célébrons la remise des premières copies de ces actes d’état civil à ces enfants ; occasion pour moi de réaffirmer l’engagement du Gouvernement du Mali à mieux protéger et mieux intégrer les réfugiés mauritaniens qui ont opté pour l’intégration locale en choisissant le Mali comme terre d’asile » se réjouit le ministre Maiga.
La cérémonie à Kayes marque le début du processus qui doit conduire à la remise des extraits d’actes de naissance à 7.807 réfugiés mauritaniens nés sur le sol malien. Ces réfugiés mauritaniens nés au Mali recevront des extraits d’actes de naissance pour la première fois de leur vie. Nés en exil, leur naissance n’avait jamais été enregistrée à l’état civil. Or l’extrait d’acte de naissance est un élément essentiel pour établir l’identité d’une personne et lui permettre d’obtenir une nationalité. Leurs parents ont trouvé refuge dans le pays après avoir fui les incidents intercommunautaires qui eurent lieu en Mauritanie en 1989. Cette cérémonie a été également une étape importante vers l’intégration locale des réfugiés qui souhaitent rester au Mali. L’UNHCR est en discussion avec le Gouvernement du Mali pour trouver des solutions durables à cette longue situation de déplacement.
Boubacar Niane