La remise des cartes nationales d’identité biométrique sécurisée se poursuit partout dans le District de Bamako, depuis le 11 avril dernier. Notre rédaction s’est rendue dans l’un des centres de remise de la Commune I afin de s’enquérir de la situation et de relever les contraintes liées au retrait du précieux document. Notons que la circonscription concernée abrite plusieurs centres de retrait dont celui de la mairie de la Commune I sise à Korofina, que notre équipe a ciblée en vue de recueillir des informations sur le rythme et la fréquence des retraits ainsi que les difficultés auxquelles les agents se heurtent sur le terrain. Selon la plupart d’entre eux que nous avons interrogés, la population s’est massivement mobilisée et affichent une grande ferveur pour la fameuse carte nationale d’identité biométrique sécurisée.
Toutefois, nombreux sont les demandeurs qui retournent avec insatisfaction et le désarroi causé par les fausses indications sur la localisation de leurs cartes qu’ils ont reçues via le numéro vert par SMS. Orientés massivement vers ledit centre, les potentiels détenteurs constatent avec autant de déception que de surprises l’absence de leurs cartes ainsi que de leurs noms sur la liste des personnes affectées.
Une déconvenue qui inquiète autant la population que les agents chargés de la remise des cartes biométriques qui sont pris à partie à tort par les usagers. «Près de 200 personnes se trouvant dans cette situation» ont dû être renvoyées, a confié IsmaÏlou Ba, agent en charge de la remise de la carte biométrique. Notre interlocuteur demande par conséquent au Ministère de l’administration territorial de veille à la conformité entre les données disponibles sur SMS et les centres de retrait tel ait qu’indiqué dans le site de remise.
S’y ajoute que le Malien est naturellement impatient et s’énerve très vite, a-t-il poursuivi, en mentionnant des cas d’agressions verbales de la part de demandeurs frustrés de n’avoir pu disposer de leurs cartes biométriques. «Il va falloir trouver une solution à cette situation», a-t-il martelé au nom des autres agents en charge de la remise qui se plaignent par ailleurs de leurs conditions de travail. Ceux de Korofina affirment n’avoir reçu aucun payement «depuis le début de ce travail » ni signé contrat quelconque dans ce sens. «Nous ne savons même pas combien est notre salaire. Nous voulons avoir un aperçu du contrat afin d’avoir une idée sur le salaire et la durée du travail. Nous sommes des chefs de famille et nous aimons notre pays, mais nous passons la quasi-totalité de la journée ici sans rien percevoir pendant plus de 1 mois. Ce n’est pas du tout facile», fulmine l’agent Aly Nouhoum Traore en précisant que l’eau, la nourriture et le transport sont pour le moment à leurs charges. Et d’inviter en même temps les autorités à prendre en considération leurs difficultés et d’y trouver une solution le plus tôt que possible car il n’est pas facile pour un chef de famille de dépenser de l’argent sur deux fronts sans aucune assurance sur sachant les proportions de rémunération.
Aly Poudiougou