Religions, laïcité et la politique : Moussa Mara balise les pistes d’une cohabitation profitable à la nation

3
Moussa Mara, président Parti Yelema
Moussa Mara

Les leaders religieux maliens commencent à trop s’immiscer dans la sphère politique. Une situation  très préoccupante est abordée par des panélistes du Colloque sur la religion et la laïcité au Mali. Une initiative du Centre d’Etude et de Réflexion du Mali(CERM).

Pour l’ancien Premier ministre Moussa Mara, l’un des panelistes, les questions de laïcité sont centrales et le seront de plus en plus au Mali car la religion, notamment sa version politique, est centrale. A le croire, il est nécessaire de mettre en évidence les enjeux et questionnements autour de la laïcité afin de présenter un dispositif de «laïcité intelligente» pour notre pays.

«Les leaders politiques en mal de popularité et de crédibilité peuvent tenter d’instrumentaliser la religion. Les leaders religieux en quête de pouvoir peuvent utiliser les hommes politiques pour arriver à leur fin», craint le leader de Yèlèma.

Selon M. Mara, il est plus que nécessaire d’aller vers une «laïcité adaptée». Et cela d’autant plus que, explique l’ancien Premier ministre, «la société malienne est laïque, mais elle a des valeurs fondamentales qu’il faut savoir préserver et travailler avec cette réalité».

Et d’ajouter, «la religion n’est pas mortifère, elle est hautement bénéfique si on la comprend, elle permet de lutter contre l’intégrisme… Il faut savoir se mettre en marge des combats qui ne sont pas les nôtres et orienter nos actions en fonction de nos intérêts, de nos réalités, de nos ambitions collectives et informer suffisamment nos populations pour qu’elles y prennent part».

Pour avoir des rapports productifs entre la politique et la religion, le président du parti Yèlèma propose, entre autres, de définir une politique nationale des cultes pour fixer le cadre du culte, son organisation, ses rapports avec la société et les autorités, les limites de son expression, les incompatibilités qui frappent ses leaders ; l’organisation du clergé et la définition d’un cadre formel de coopération avec lui à tous les niveaux de l’Etat.

Tout comme il sera utile d’expliquer la religion et de mieux organiser son enseignement, son encadrement, son organisation et le fonctionnement des organisations religieuses ; de savoir organiser et faciliter les débats vers une bonne compréhension des religions ; de soutenir la religion productive et contributive…

Il sera aussi nécessaire de fixer une bonne limite entre le domaine public et le domaine privé en maintenant un cadre de dialogue et de discussion pour évacuer tous les domaines de tension.

En ce qui concerne les rapports entre le politique et le religieux, le président Mara pense qu’il est primordial de définir le religieux, de lui donner un statut, de faciliter son accès à la fonction, les droits et devoirs, les obligations de réserve, l’encadrement de son implication politique.

Il souhaite aussi que soit inséré dans les jeux politiques un dispositif qui balise le rapport qu’un homme politique devrait avoir avec un religieux avant et pendant les campagnes ainsi que pendant l’exercice des responsabilités.

Selon lui, les leaders vertueux, consciencieux et exemplaires, travailleront toujours dans l’intérêt collectif.

De l’avis de Moussa Mara, l’Etat s’organise, fonctionne, se déploie et rend service aux citoyens selon des règles qui lui sont propres et qui sont prises à travers des processus clairement définis.

A la religion, la sphère privée et quelques fois les rapports familiaux et sociaux ; à l’Etat l’organisation de la vie publique et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Toutefois, rappelle Moussa Mara, les points d’intersection seront nombreux (Etat civil, statut de la femme, pratiques sociales comme l’excision…) et doivent faire l’objet de suivi à travers un cadre de concertation et de collaboration, un observatoire de la laïcité…

Pour le jeune leader politique, il est nécessaire de  renforcer la liberté de culte au Mali. En conclusion, Moussa Mara pense qu’il faut permettre à «chaque citoyen de pratiquer le culte de son choix. Et cela à travers la disponibilité de lieux de culte, l’organisation de cultes minoritaires, encadrement de cultes majoritaires susceptibles de créer des confrontations. Responsabilisation des collectivités locales dans le maintien de cet équilibre en collaboration avec le clergé». De très bonnes suggestions en perspective !

 

                          A.Touré

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. DE QUI SE MOQUE MARA ? LUI QUI SILLONNE MOSQUEES SUR MOSQUEES, S’IMPROVISE A L’OCCASION PRECHEUR. IL FAIT TOUT POUR SEDUIRE L’ELECTORAT MUSULMAN, ALLANT JUSQU’A LAISSER POUSSER LA BARBE, ET S’HABILLANT EN CONSEQUENCE. DE QUI SE MOQUE T’IL LORSQU’IL AFFIRME “«Les leaders politiques en mal de popularité et de crédibilité peuvent tenter d’instrumentaliser la religion. Les leaders religieux en quête de pouvoir peuvent utiliser les hommes politiques pour arriver à leur fin», N’EST CE PAS DE LUI MÊME QU’IL PARLE ?!

  2. Monsieur Mara comme je l’ai toujours affirmé, vous êtes une référence dans ce pays et pour le changement.

  3. comme je l’ai toujours dit, bravo à vous Monsieur Mara, vous avez une vision des choses qui demain pourra servir ce pays. continuez à vous investir dans de tel débat pour le bien du Mali.

Comments are closed.