Temps de carême à Bamako : Une première semaine très difficile, voire insupportable !

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 Un rayonnement solaire très élevé et une situation économique difficile, le temps de carême de cette année, ne se présente pas sous de meilleurs auspices pour la communauté musulmane du Mali.  A Bamako, la température moyenne depuis quelques jours oscille entre 40 et  42°C. En plus de cette extrême canicule, les Bamakois font face à une flambée de prix des produits de première nécessité. Des facteurs, qui  découragent  bon nombre de  fidèles musulmans, à s’acquitter de leur devoir religieux.

Considéré comme l’un des 5 piliers de l’islam, le mois de ramadan, est un moment privilégié par les musulmans, de multiplier les actes de partage, de solidarité et de dévotion. Au Mali, ce mois a débuté le dimanche 5 mai.

Comparativement aux autres années, rarement un  mois de ramadan est tombé sur la période de grande chaleur au Mali comme celui-ci. Selon les statistiques  de la météo, Bamako, a enregistré en ces derniers jours son pic de température, 42°C.

Débuté il y’a juste  une semaine,  certains  fidèles musulmans ont presque du mal à poursuivre l’observation du  temps de carême.  Dans les quartiers ainsi que dans les administrations, les fidèles observent difficilement le jeûne. D’ailleurs, certains n’hésitent pas à se faire mouiller la tête par une serviette trempée à l’eau glacée afin de pouvoir supporter la canicule.

Le choix de poursuivre avec courage ou d’abandonner pour sa santé !

«  Je ne vais plus jeûner durant le reste du mois » a déclaré, Mariam Dramé, une commerçante au marché de Missira. La raison de cette commerçante est toute simple : l’insupportable canicule.

Maladive sur pied, Mariam est pourtant une pieuse musulmane qui ne s’amuse jamais avec les percepts du jeûne. Mais cette année, à cause des conditions climatiques effarantes, la commerçante ne s’est pas faire prier pour abdiquer.  « J’ai jeûnée  le 1er jour, mais je n’ai pas pu terminer mon jeûne du 2ème jour car je suis tombée malade » a-t-elle confié, avant de souligner qu’elle a été obligée de procéder à la rupture de son jeûne ce jour-là avant l’heure.

Pas très loin d’elle, un groupe de femmes parle du caractère exceptionnel du carême de cette année. Approchée par nos soins, Adiaratou, une expatriée, n’a pas tourné autour du pot pour nous partager ses calvaires quotidiens, plutôt son regret de ne pas observer le carême dans son pays de résidence. «  Cela fait plus de 30 ans, que je jeûne, mais je n’ai jamais éprouvée autant de difficulté » a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : «  je ne résigne pas, mais je suis en train de voir comment  négocier un billet retour pour terminer le reste du mois ailleurs, ou de jeuner séquentiellement, pas de façon régulière».

Mosquée comme cadre de refuge !

En quittant le marché de Missira, il était environ 13h30 mn. De passage devant la mosquée du même quartier, d’habitude bien animé, le constat laisse paraître une scène de deuil. Les traits des visages tirés, les lèvres asséchées, les pas de quelques fidèles qui se dirigent vers ce lieu saint, ne sont pas rapides. La fatigue sous les feux d’un soleil de plomb est bien perceptible.

A la descente de la prière, la plupart des fidèles ont préféré restés à l’abri, pour bénéficier de la fraicheur distillées par les ventilateurs qui tournaient à plein régime.

«  Vous n’aurez rien d’eux, ils sont fatigués et ils n’ont pas envie de parler »  lance un jeune, allongé sur le dos comme sur sa couchette. Comme lui, on pouvait dénombrer une trentaine d’autres jeuneurs dispersés sur les moindres espaces de prière. Mais curieusement, aucun d’entre eux n’a voulu admettre la vraie raison de ce refuge.

« Ce sont deux heures seulement qui séparent les deux temps de prière de l’après-midi, au lieu de faire un aller-retour, vaut mieux rester ici » se défend, un quinquagénaire sous anonymat. Dans la cour de la mosquée, la même scène s’offre au visiteur. Sous l’ombre des arbustes et du mur de clôture, des mendiants mêlés aux revendeurs ambulants prennent leur quartier au point de se jeter souvent dans les bras de Morphée.

Le marché aussi chaud que le reste de la ville !

Par ailleurs, la difficulté du mois de carême se sent également par la cherté des denrées alimentaires. Avec un pouvoir d’achat assez faible, les populations font face à l’augmentation des produits de 1ère nécessité.

Sur le marché de Médinacoura (Soukounicoura), la viande bovine avec os est toujours vendue au prix de 2200FCFA/kg et celle sans os est cédée à 2700FCFA/kg.  Sur ce même marché, le Kg du riz, dont le plus bas prix était 375FCFA, oscille depuis le début du temps de carême entre 400 à 450FCFA.

« Dès l’annonce du mois de ramadan, tous les produits sur le marché sont devenus chers » indique Salimata Traoré, une ménagère. Selon elle, cela n’est méconnu d’aucun Malien.

Elle ne sera pas du tout contredit pas Oumar Coulibaly, un pompiste. Par rapport à cette même cherté, M. Coulibaly, déclara : « certains font du mois de ramadan, une occasion de cherté ».

Après cette première semaine pénible de la cherté et de la canicule du mois de ramadan qui rend le jeûne plus ardu, espérons que la donne changera durant les 3 semaines à venir.

Par Mariam SISSOKO

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Cher Monsieur MA,
    Au Mali, on ne connait pas la précision.
    Ni dans le travail, ni dans le langage.
    Quand on demande l’heure, le Malien dit: midi moins à la place de 11h40.
    Tout est approximatif chez nous. La conséquence d’une paresse intellectuelle et physique.
    Sur ce article, on lit ” A la descente de la prière ” en lieu et place de la “Fin de la prière”. Une misère du vocabulaire.

  2. RAMADAN EST DIFFÉRENT DU CARÊME PENDANT LE CARÊME ON NE JEUNE PAS :alors monsieur le journaliste carême ne veux pas dire RAMADAN il faut vous renseigner par exemple pendant le carême on ne mange pas de la viande le vendredi seulement mais on peut manger du poisson. CARÊME C’EST CHRÉTIEN

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