En vue de jouer leur partition dans la recherche de solution à la crise que traverse notre pays depuis 2012, des jeunes de différents horizons et de compétences diversifiées se sont regroupés au sein d’une association dénommée “Sauvons le Mali”. Ladite association a organisé, le samedi 02 août courant, au musée national, une conférence-débat sur le thème: “Sauvegarde de l’unité nationale dans la diversité religieuse et culturelle”. Elle était placée sous le haut patronnage du Premier ministre Moussa Mara. Les conférenciers étaient le Pr. Issa N’Diaye, M. Mohamed Almaouloud, Mlle Lala Wangara et Mme Doumbia Maman Koïté. La modération était assurée par Chirfi Moulaye Haidara. En plus du parrain, M. Youssouf Traoré, cette conférence débat a mobilisé la présence de plusieurs personnes ressources comme Seydou Badjan Kouyaté, Mamadou Fanta Simaga, Mohamed Ould Oumrani, l’imam Mahamoud Dicko.
A l’entame de la cérémonie, le président de l’association “Sauvons le Mali”, M. Amadou Baba Mariko, a placé la conférence dans son contexte. Selon M. Mariko, l’Association “Sauvons le Mali” est une initiative des jeunes appuyée par des hommes et des femmes d’expérience et ayant pour objectif de mener des réflexions en vue de mobiliser l’opinion comme un seul homme pour sauver la mère patrie.
Le Pr. Issa N’Diaye a exposé le thème sur le rôle des autorités dans la sauvegarde de l’unité nationale dans la diversité religieuse et culturelle. Le conférencier a commencé par souligner que le Mali ne pourra être sauvé que par les maliens eux-mêmes. A ses dires, ce devoir revient, au premier plan, aux hommes, femmes et jeunes du pays.
A en croire le Pr. N’Diaye, le Mali est aujourd’hui en déperdition parce que les maliens ont simplement rompu avec le passé. Aussi estime-t-il que pour renverser cette tendance, la jeunesse doit s’engager dans des débats constructifs et se placer dans une optique d’écoute des ainés. Le conférencier a déploré l’effitement de l’autorité morale dans notre pays, de la courtoisie à l’endroit des ainés.
LES ÉDUCATEURS ONT FAILLI
Toujours selon le conférencier, la triste réalité dans tout cela est que ce sont les pères de famille qui ont été les premiers à démissionner de leur mission d’éducation. “Les éducateurs ont failli à leur mission. Ils n’enseignent pas à la jeunesse ce qui y a lieu de faire. Il y a un problème de qualité des ressources humaines. Il faudrait que l’Etat prenne ses responsabilités mais pas dans la complaissance”, a souligné le conférencier.
Le Pr. Issa N’Diaye a souligné le rôle des médias dans l’effritement des valeurs pour n’avoir pas joué convenablement leurs missions. Il a fustigé le comportement des artistes qui sont généralement les plus mal habillés et les plus mal coiffés. Des comportements que la couche juvenile imite. Le Pr. Issa N’Diaye a déclaré que la richesse d’un pays est avant tout sa culture, c’est pourquoi il déplore l’abandon de nos cultures par les populations.
Le conférencier Mohamed Almaouloud a quant à lui focalisé son intervention sur la diversité culturelle et religieuse. Selon ce conférencier, la diversité culturelle de notre pays doit être transmise à la jeunesse à travers de vraies politiques éducatives. Il a préconisé de s’inspirer de la riche diversité culturelle pour faire émerger le Mali. Pour permettre à la jeunesse de pouvoir jouer son rôle, Mohamed Almaouloud propose à celle-ci de nourrir de véritables idéaux et de chercher les moyens de pouvoir les concrétiser. Enfin, il a demandé à l’Éta d’appuyer les projets des jeunes tout en prenant en compte la diversité religieuse et culturelle qui font la beauté de notre pays.
La présidente du Parlement national des Enfants, Mlle Lala Wangara, a exposé le rôle des enfants dans la sauvegarde de l’unité nationale. Elle a commencé par dire que le socle de tout est l’éducation et que le premier devoir des jeunes est d’étudier pour représenter et défendre le Mali partout. La présidente du Parlement national des Enfants estime que l’éducation dans notre pays n’est pas à hauteur de souhait et que le contenu de l’éducation doit être plutôt axé sur la connaissance du pays et de sa diversité culturelle. Pour elle, la culture est le principal facteur du développement.
Enfin, Mlle Lala Wangara a jugé nécessaire que les jeunes organisent régulièrement des discussions inter-générationnelles en saissisant la présence des aînés pour mieux connaitre le pays.
LA FEMME MALIENNE N’A JAMAIS ÉTÉ EN MARGE
La conférencière Mme Doumbia Maman Koïté a décritiqué le rôle des femmes dans la sauvegarde de l’unité nationale. Elle a tenu à souligner que la femme malienne n’a jamais été en marge quand il s’agit de bâtir le Mali. Pour elle, les femmes maliennes ont toujours contribué à la conStruction du Mali par des idées et des actions concrètes.
Par contre, Mme Doumbia Maman Koité a deploré les discriminations faites aux femmes et filles maliennes, bien que le Mali ait ratifié tous les textes visant à protéger les droits de celles-ci. Elle s’est dite convaincue que le pays ne peut se développer qu’avec les hommes et que les femmes ont un grand rôle à jouer. La conférencière a appelé les autorités maliennes à profiter de la résolution de cette crise pour apporter un changement mental et comportemental chez la population malienne.
Le parrain Youssou Traoré et les invités Seydou Badjan Kouyaré, Mamadou Fanta Simaga, Mohamed Ould Oumrani, Mohamed Dicko ainsi que tous les autres intervenants se sont beaucoup appesantis sur la culture de l’excellence au Mali. Les ainés ont beaucoup mis l’accent sur le retour à certaines valeurs de notre pays pour faire sortir le pays de l’ornière.
Le Premier ministre Moussa Mara a qualifié de “bonne chose” cette initiative de l’association “Sauvons le Mali” qui permet à la jeunesse d’aller à l’école des aînés. Il a jugé toutes les interventions de qualité et a souhaité que cela soit perpétuel. Aussi a-t-il rassuré les initiateurs de ce débat inter-générationnel de tout son soutien.
Modibo KONÉ