En ce mois de ramadan, chacun fait ce qu’il peut pour avoir le maximum de bénédictions en donnant aux nécessiteux de la nourriture, des habits et même de l’argent. Mais le plus souvent, dans les mosquées, c’est la rupture du jeûne en commun qui est de mise. Cela permet aux fidèles non seulement d’échanger, de prier et de faire ensemble des bénédictions, mais aussi et surtout d’affiner le sens du partage. C’est ainsi que nous avons fait un crochet à Banconi, chez le prêcheur international Cherif Ousmane Madani Haïdara, encore appelé Bani, pour assister à une de ces séances de rupture collective de jeûne.
Là-bas, la rupture du jeûne est précédée de lecture et du commentaire du coran en plus des causeries religieuses pendant l’après-midi. Le jour de notre passage a coïncide avec des échanges sur le thème " les femmes et le ramadan ". Un thème développé par Bani, lui-même, devant un monde des grands jours.
Dès notre arrivée à Banconi, à 15 heures 45 minutes, nous avons fait les ablutions comme les autres fidèles. Au même moment, un homme, tout de blanc vêtu, est venu demander aux travailleurs du chantier d’arrêter le travail parce que c’est l’heure de la descente. En effet, la mosquée est en chantier. Elle est encore en finition, mais elle était remplie de monde. Nous y avons effectué la prière de 16 heures. Après le salut final, personne n’a bougé. Nous qui pensions que c’était la fin, n’avions rien compris. Les jeunes disciples ont fait sortir des exemplaires du coran et il a été demandé à ceux peuvent lire de prendre chacun un exemplaire pour suivre. Après la lecture du Coran, le prêcheur international a pris la parole pour parler du thème du jour : " femmes et ramadan ". Bani a salué les efforts consentis par les femmes pendant ce mois béni. Il les a exhortées à continuer sur cette lancée. Selon le prêcheur, aucun homme, seul, ne peut se suffire : " Il faut une femme, un homme n’est jamais parfait s’il n’a pas une femme, donc les femmes un rôle important. Que ça soit le mois de ramadan ou pas, derrière tout homme bon, il y a une bonne femme ". En clair, la femme est le complément de l’homme dans le foyer et la vie. Il fera savoir que c’est la femme qui doit s’occuper de son mari, de l’éducation des enfants et de l’entretien de la famille. " Le Prophète Mohamed ( PSL) a dit que la femme a une place importante dans le développement de la famille, car ce que le père ne voit pas , c’est ce que la maman voit. Un homme n’est jamais tranquille s’il n’a pas une bonne femme. Le Prophète (PSL) a dit que pour voir le paradis, il faut certaines conditions. Mais une bonne épouse est le paradis sur terre pour les hommes qui en ont. Tout le monde sait maintenant que la femme occupe une place importante dans la religion de Dieu ".
Un bon mois de ramadan, c’est aussi les femmes, car ce sont elles qui font le gros du travail : préparer la nuit, le jour à l’aube, etc. D’après le prêcheur, seul Dieu connaît le prix de leur travail pendant ce mois. " Une femme qui accueille très bien son mari en colère, a plus de bénédictions que quelqu’un fait 1000 prières, c’est le Prophète (PSL) qui le dit. C’est plus que jeûner pendant tout le mois pour une femme. Faire plaisir à son mari, c’est une source de paradis pour toutes les bonnes femmes, surtout en ce mois de ramadan. Une femme qui prie régulièrement, jeûne, fait ce que Dieu a dit, le Prophète (PSL) a ajouté le respect du mari, aura le paradis de son choix le jour du jugement dernier ". Ousmane Chérif Madani Haïdara a demandé beaucoup de tolérance aux femmes et de travailler correctement pour leur mari, car même si le mari n’est pas reconnaissant, Dieu va les récompenser. Il a aussi remercié les femmes qui, à travers le pays, consacrent leur vie à l’entretien des mosquées pendant toute l’année. Il les a encouragées à continuer dans cette voie car la première personne qui s’est sacrifieé pour la religion est une femme. Elle a versé son sang pour l’épanouissement de cette religion. Pour Bani, celle-ci est et doit être un exemple pour les autres femmes.
Pour ce qui est des filles, qui en cette période commencent à déserter les lieux de prière pour préparer la fête. Le prêcheur de Banconi en a dit ceci : " Elles doivent savoir qu’il n’y a pas un moment uniquement pour adorer. L’adoration de Dieu, c’est toute une vie. Tant qu’on vit, on ne fait qu’adorer Dieu. Dire que la fête s’approche c’est fini, cela n’est pas bon. Choisir des moments pour adorer Dieu n’est pas une bonne chose, ce sont des pratiques sataniques à bannir ". A la suite de ce prêche sur " les femmes et le ramadan ", Haïdara a fait des bénédictions, avant la rupture du jeûne avec des dattes, du quinquéliba et de la bouillie. Nous avons tous prié, après la rupture, avant de bénéficier encore des bénédictions de Chérif.
Kassim TRAORE