Le ramadan est déjà là. Mais les prix des denrées de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse. Cette situation crée la panique au sein de la population qui ne sait plus quoi faire en temps de jeûne où les dépenses familiales sont doublées.
Sur le marché malien le constat est amer surtout en cette période sacrée du ramadan. La flambée est telle qu’on s’interroge si les commerçants n’attendaient que cette période pour doubler ou tripler les prix des denrées de première nécessité fortement consommées en cette période de jeûne. Au cours de notre passage au marché de Torokorobougou et celui de Sabalibougou, l’on a constaté que les prix de l’huile, du sucre, du lait en poudre et du riz ont grimpé considérablement. Le bidon de 20 litres d’huile qui était vendu à 16 000 FCFA est cédé aujourd’hui à 17 000 F CFA soit 1000F d’augmentation. Pour le sac de sucre, malgré les efforts du gouvernement, les prix restent toujours inchangés.
Le sac de 50kg sucre est vendu entre 30 500F et 31 000F par endroit. D’ailleurs en raison de la cherté du sucre, certains boutiquiers refusent catégoriquement de vendre le kilo préférant le vendre en détail pour pouvoir s’en sortir. S’agissant du lait, consommé fortement en ce temps de ramadan, le prix s’est envolé. Le sac de lait de 25 kg qui était vendu à 11 000 F s’est retrouvé à 15 000F soit 4000 F d’augmentation. Le sac de riz aussi n’échappe pas à cette montée en flèche des prix.
Pour l’instant seul les légumes et tubercules (pomme de terre, oignon, patate…) connaissent une diminution parce que c’est la période de forte récolte.
Cependant, les Maliens ne comprennent pas pourquoi à l’approche de chaque ramadan les prix des denrées alimentaires de forte consommation connaissent une telle augmentation alors que ce mois est censé être un mois de solidarité, communion et de partage. “Le ramadan doit être un mois de charité mais c’est tout à fait le contraire. On constate que les commerçants font une rétention des produits pour attendre le ramadan pour ensuite augmenter les prix afin d’avoir plus de bénéfice”, regrettent certains clients.
Au-delà du constat de certains clients, les commerçants (grossistes et petits détaillants) rejettent toute responsabilité arguant qu’ils ne sont pas à la base de cette flambée. “On est étonné de constater cette situation. Il faut aussi qu’on gagne un peu pour pouvoir survivre. Par exemple, on me vend le riz Ganbyaka à 23000 donc moi aussi j’ajoute un peu pour m’en sortir “, a affirmé un commerçant de Baco-djicoroni.
Korotoumou Konaté
(Stagiaire)