Cette année, la commission d’observation de la lune et de fixation de la date des fêtes musulmanes a été installée en catimini et dans l’amateurisme. D’où de graves dysfonctionnements dans ses activités.
Car, après son installation, la commission se devait d’abord de faire un travail de préparation et d’anticipation du mois béni de ramadan. Ensuite, elle a la lourde responsabilité de communiquer aux structures en la matière, notamment les ministères et les mosquées les heures de prières et de rupture du jeûne.
Malheureusement, ni ces structures, ni les associations musulmanes encore moins l’opinion ne sont informés des activités de la commission. Et à quelques jours pour ne pas dire heures du début du mois du jeûne musulman, les choses trainent avec à la clé un travail solitaire que les autorités en charge du secteur ne maîtrisent plus.
A en croire nos sources, la commission d’observation de la lune a fait juste une apparition furtive à l’ORTM et depuis, c’est le silence radio. Illustration parfaite de cette léthargie autour d’une question qui mérite d’être traitée avec dextérité comme cela se passe sous d’autres cieux : l’abandon des deux départements. Plus grave, une grande confusion entoure la tutelle de cette de la commission.
Par le passé, c’est le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui coiffait ses activités, mais avec la création lors de la transition d’un ministère délégué chargé du Culte, la donne aurait dû changer. Avec l’avènement d’un département plein, cette charge aurait dû lui être concédée.
Il nous est revenu cependant que c’est tout le contraire, car les deux départements (Administration territoriale et Culte) n’ont pas accordé toute l’attention nécessaire à la commission d’où des dysfonctionnements enregistrés dans la conduite de la mission qui lui a été confiée. Le désintéressement de la tutelle s’explique, selon plusieurs observateurs, par le fait qu’il y a moins à manger et à boire dans l’animation de la commission.
En clair, la commission d’observation est entre les mains d’un groupe restreint de religieux qui semblent se donner des rôles mais manquent cruellement de résultats. Notre tentative d’avoir même un interlocuteur sur la question a été infructueuse. Ni le ministère de l’Administration territoriale ni celui des Affaires religieuses et du Culte n’a été en mesure de nous situer sur le travail de la commission.
A la limite, les chargés de communication ne sont même pas au parfum des activités en cours dans la structure. Dans un pays où la pratique religieuse est une réalité établie, le travail de la commission ne devait en aucun cas échapper aux autorités.
Malheureusement, c’est à un désengagement de l’Etat que l’on assiste dans la gestion de lune et des fêtes musulmanes dans notre pays.
Alpha Mahamane Cissé