A Tombouctou, la fête du Maouloud a été marquée par deux faits majeurs : La faible affluence des fideles autours de la mosquée de Djingarey ber et la présence de l’épouse du chef de l’Etat à Sankoré (deuxième mosquée).
La traditionnelle fête qui commémore la naissance et le baptême du prophète Mohamet communément appelée ‘‘la fête du Maouloud’’ a été célébrée avec faste cette année dans la Cité des 333 saints.
rnNéanmoins la bousculade de l’année dernière autour de Djingarey ber (grande mosquée) qui a coûté la vie à 28 personnes et plusieurs blessées était toujours dans les esprits. La preuve : la veillée (lors de laquelle les fideles font le tour de la mosquée Djingarey ber) a enregistré moins des fideles par rapport aux années passées.
Les habitants de Tombouctou pour la plus part ont tout simplement voulu rester à la maison.
rnIl faut rappeler que c’est lors de cette veillée qu’a eu lieu en 2010 la bousculade meurtrière qui a coûté la vie à 28 personnes, jeunes pour la plus part.
En tout état de cause, la fête fut belle. Dans la citée mystérieuse, la tradition veut qu’elle soit célébrée l’après midi à la mosquée de Sankoré. Ainsi ils étaient plusieurs centaines des fideles à converger ce lundi 21 février 2011, vers ce lieu de culte.
rnC’est là justement où s’est rendue l’épouse du chef de l’Etat Mme Touré Lobbo Traoré.
rnRappelons par ailleurs que le Maouloud est le seul événement à Tombouctou qui regroupe tous les membres de la famille. Ainsi, ils sont nombreux ces Tombouctiens venant du Niger, du Sénégal, de la Mauritanie et des autres grandes villes du Mali. Plus qu’une fête, le Maouloud est l’occasion des retrouvailles.
rnL’autre aspect culturel est surtout l’union des jeunes couples. Le Maouloud à Tombouctou est le moment choisi par les Tombouctiens pour célébrer les mariages. On enregistre une cinquantaine d’unions d’célébrées à l’occasion. Pas étonnant que ce soit la seule opportunité pour les célibataires, hommes et femmes, de trouver âme sœur.
rnBaba Ahmed
rn
rn
rnSeid Cherif Ousmane Manade Haidara à propos de la tragédie du Maouloud
rn« Nous n’avions pas le contrôle sur les 300 policiers déployés par les autorités »
L’accusation n’est pas feinte : à peine si le prêcheur Seid Cherif Ousmane Manade Haidara n’indique nommément ceux qu’ils pensent être les véritables responsables de la tragédie : « Durant huit ans, les agents de sécurité ançar dine ont assuré, sans faillir le maintien d’ordre lors du Maouloud… Cette année 300 policiers étaient déployés au stade par les autorités…Nous n’avons aucun contrôle sur ces agents ». C’est ce qui ressort de ses déclarations à la faveur de sa traditionnelle conférence de presse après chaque célébration du Maouloud, hier à son domicile à Banconi.
Cette précision fait suite à la question de la responsabilité des agents de sécurité des ançar et des agents de maintien de l’ordre de la police nationale dans la tragédie survenu le 21 février dernier au stade Modibo Kéita. C’était hier, dans l’après midi chez le guide spirituel des ançar dine à Banconi.
rnChaque année, après la célébration de la date d’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (PSL), Seid Cherif Ousmane Madane Haidara organise une conférence de presse pour faire le bilan de l’évènement. Pour cette année, les questions des journalistes étaient plus centrées sur la tragédie survenue à l’occasion des bénédictions du guide au stade. Faisant une quarantaine de morts et de nombreux blessés. Ainsi, Seid Cherif Ousmane Madane Haidara a précisé que les agents de sécurité des ançar assurent la sécurité lors de chaque célébration du Maouloud avec succès. Mais, cette année compte tenu de l’augmentation du nombre des participants, l’association des ançar a adressé une demande au ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile pour le déploiement d’agents de la police nationale. C’est ainsi que, selon le guide de l’Ançar dine, 300 policiers ont été envoyés pour diriger le maintien d’ordre. « Nous n’avons aucun contrôle sur ces agents de la police qui ne recevaient aucun ordre venant de notre sécurité », a-t-il précisé le grand prêcheur.
Par ailleurs, Seid Cherif Ousmane Madane Haidara a révélé que les agents de sécurité de son association n’ont jamais failli durant huit ans. Aussi, poursuit-il, l’association payait 100 policiers pour aider ses agents du maintien d’ordre. Ces policiers, selon notre prêcheur se conformaient jadis au dispositif du maintien d’ordre des ançar. Ce qui, déplore-t-il, ne fut pas le cas cette année.
L’enquête ne doit pas durer
Selon Seid Cherif Ousmane Madane Haidara, suite à la question relative à l’enquête, elle ne doit pas prendre de temps. Et pour cause ; il suffit d’approcher les témoins oculaires de la tragédie. Et surtout les blessés. « Si on demande les blessés, ils pourront éclairer sur les faits et causes de la tragédie », a-t-il dit. Quant à lui personnellement, il ne saurait témoigner dans la mesure où il s’état retiré avant que ne survienne le drame.
Oumar Diakité et Oumar Traoré
rn
“
