Dix jours après le début du jeûne de ramadan, les Maliens vivent dans leur chair les affres de la valse des prix des produits, en dépit des engagements pris par les commerçants, devant les autorités, de diminuer ou garder à l’état, pour certains, les prix des produits de première nécessité pendant le mois de ramadan.
A la veille du début du Ramadan, les autorités avaient convenu, de concert avec les syndicats des commerçants du pays, de plusieurs protocoles d’accords visant à réduire les prix de certains produits de première nécessité, en vue d’alléger les souffrances des consommateurs au cours de ce mois “béni”. A travers ces mesures, le gouvernement entendait faciliter davantage aux populations surtout les plus démunies l’accès aux produits de première nécessité en cette période de jeûne. Ces mesures de réduction concernent notamment les prix des céréales, de la viande et du sucre. Toutefois, la réalité est tout autre sur le terrain. Sur les différents marchés du pays, les populations vivent, impuissantes, la montée fulgurante des produits. Des commerçants ont profité de la forte demande pendant le carême, pour augmenter voire doubler les prix de certains produits de première nécessité, tels que les légumes, le sucre, la viande, les condiments, en violation flagrante de leur propre accord pour certains.
Chaque jour, la situation ne fait que se corser pour les populations, au nez et à la barbe des autorités, malgré les multiples interpellations et appels au civisme à l’endroit des commerçants.
Comme les croque-morts qui fabriquent des cercueils en attendant la mort de leurs prochains, certains commerçants Maliens véreux stockent et gardent secrets dans des magasins, des produits de première nécessité pour les revendre deux à trois fois plus chers pendant le mois béni de Ramadan. Malgré les tentatives et les discours politiques des autorités en charge de la question, l’équation reste sans solution.
Considéré comme musulman à 95%, le Mali est un pays qui s’éloigne de jour en jour des pratiques et comportements qu’exige cette religion pour ses fidèles.
Pendant cette période aussi, on voit réapparaître les légumes et fruits en grande quantité que les petits revendeurs ont un malin plaisir à proposer très cher aux jeûneurs. La volaille, le poisson, la viande de bœuf ou de mouton valent leur pesant d’or. Bref, tout devient subitement inabordable. Et dire que nous sommes dans un pays à 95% musulman. Nous devons un temps soit peu nous arrêter et réfléchir sur notre manière de nous conduire les uns envers les autres. La tolérance, le respect, la pitié, la compassion, l’amour du prochain, toutes ces vertus doivent constamment nous habiter.
A bon entendeur, salut !
Lamine Diallo