Les protestants au Mali : De l’origine à nos jours

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Comme toutes les religions au Mali, le protestantisme évangélique est important. Ce sont des missions occidentales qui l’ont apporté au Mali. L’Association des Groupements d’Églises et Missions Protestantes Évangéliques au Mali (Agempem) est une fédération qui regroupe 38 dénominations d’églises protestantes évangéliques au Mali. Elle a été officiellement reconnue par le gouvernement malien, le 20 novembre 1964.  Elle est affiliée à l’Association des Évangéliques d’Afrique (AEA) et l’Alliance Évangélique Mondiale.

Chacune des dénominations membres de l’Agempem a son organisation, son statut et son règlement. Elle regroupe les églises et la dénomination fait le lien représentatif avec l’Agempem. Le comité de l’église dépend du comité du district et le comité district dépend du comité national. Et ce sont les comités nationaux qui deviennent membres d’une organisation, chaque faîtière reçoit les demandes d’adhésion. Suivant l’origine, sa dénomination, chacun travaille de sa manière pour glorifier le nom de Dieu.

L’organisation des Églises protestantes évangéliques est toute simple. Les dénominations étrangères comme missions protestantes évangéliques sont venues et on fait leur évangélisation et chacune a fondé une église et a porté son nom. Toutes les dénominations travaillent ensemble. Malgré la division des protestants évangéliques avec leur église, leur dénomination, et leur organisation, il n’y a pas de problème. Elles se côtoient, font des activités de prières ensemble. La représentation de l’Église protestante évangélique au Mali se fait par l’Agempem.

Le dialogue islamo-chrétien, il n’y a pas de problème sur ce point, le Dialogue est là !

AGEMPEM

Promouvoir l’unité du corps de Christ

L’Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes Evangéliques au Mali fut officiellement reconnue par le gouvernement, le 20 novembre 1964. Elle ne comptait que 4 composantes à l’époque, notamment la CMA/Eglise chrétienne, GMU/Eglise Evangélique, Mission Baptiste/Eglise Evangélique Baptiste, Mission Unie Mondiale/ Eglise Protestante de la région de Kayes. Aujourd’hui, elle compte 38 dénominations membres.

Les Délégués généraux qui se sont succédé sont : M. Se Dembélé de 1963 à 1975, Révérend Dr. Kassoum Kéita de 1975 à 2002, M. Daniel Coulibaly de 2002 à 2013, Révérend Dr. Youssouf Dembélé de 2013 à 2017, Dr. Nouh Ag Infa Yattara de 2017 à nos jours.

La succession des Délégués généraux se fait par élection. Le mandat du délégué général est de 5 ans. La vision de l’Agempem découle dès sa création de cette exhortation que les pères fondateurs ont tirée du verset Philippiens 2 : 2 “Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée”, “Une Eglise unie et forte, engagée dans l’accomplissement de l’Ordre Suprême de Jésus Christ et assumant toutes ses responsabilités spirituelles et sociales dans le pays”.

La mission de l’Agempem est de promouvoir l’unité du corps de Christ, de rendre service à ses membres, de les représenter auprès des autorités du pays et du public et de prendre des initiatives pour l’édification de l’ensemble du corps du Christ et l’accomplissement de l’Ordre Suprême.

L’Agempem a pour objectifs entre autres : la manifestation et la promotion de l’unité du corps du Christ ; les services aux membres et à toute la communauté chrétienne ; la promotion du témoignage de Christ ; le développement de divers ministères chrétiens ; l’aide et le développement holistique et social du Mali et la représentation de la communauté protestante à tous les niveaux d’autorité dans le pays.

Avant l’indépendance du Mali, le gouvernement colonial français avait imposé aux Organisations chrétiennes protestantes, un regroupement, une sorte de fédération dont les responsables étaient des officiers aumôniers militaires auprès du Gouverneur général de l’AOF, avec le titre de Délégué général. M. Keller en fut un. C’est aussi pour cela que le Président de notre association est appelé Délégué général ; ce titre a été conservé. Parmi ces aumôniers, le plus connu chez nous a été George Mabille, spécialement nommé par le Gouverneur comme représentant de la plus grande mission des colonies, la mission CMA. Avec l’indépendance du Mali en 1960, cette tutelle française était donc appelée à disparaitre. Il fallait alors que chaque pays prenne son destin en main en matière d’organisation et de fonctionnement de l’Église. C’est ainsi que les premiers pasteurs soutenus par l’élite intellectuelle malienne notamment les instituteurs des écoles chrétiennes, et certains missionnaires étrangers ont eu l’initiative de réunir le leadership des grandes églises à différents moments à Sanékuy, à San, et finalement à Bamako pour aboutir à un accord pour la création d’une association nationale à laquelle ils ont donné le nom “Association des Groupements d’Églises et Missions Protestantes Évangéliques au Mali”.

Il est très important de comprendre deux facteurs qui ont conduit à la création de l’Agempem.

L’Église Protestante dans ses origines est un mouvement né à partir d’une réforme au sein de l’Église Catholique par des hommes comme Martin Luther en Allemagne, Ulrich Zwingli en Suisse et Jean Calvin en France, aux XVème et XVIème siècles. Cela a donné lieu à divers courants doctrinaux comme ceux de l’Église Luthérienne, l’Église Baptiste, l’Église Pentecôtiste sans nécessairement un rapport étroit de collaboration les uns avec les autres. Lorsque les missions de ces divers courants protestants se retrouvent dans le même pays, ils cherchent à se connaitre et collaborer sur la base du dénominateur commun de la foi évangélique. Cela justifiait la formation d’une association protestante au Mali.

L’Agempem a œuvré dans la collaboration avec les autres grandes dénominations religieuses à la recherche de la paix et la convivialité entre les confessions religieuses et la collaboration pour la paix et le développement du pays.

Avec l’Église Catholique, des liens étroits ont été tissés avec l’Archevêque Mgr. Luc Sangaré, puis avec Mgr. Jean Zerbo

L’Agempem est affiliée à deux organisations chrétiennes évangéliques en Afrique et dans le monde : il s’agit de l’Association des Évangéliques d’Afrique (AEA) dont le siège est à Nairobi au Kenya, et l’Alliance Mondiale Évangélique (World Evangelical Alliance) dont le siège est à New York aux USA. L’Alliance Évangélique Mondiale a une voix consultative auprès du Conseil des Nations Unies.

Naturellement, l’organisation s’est structurée et s’est dotée de statuts et d’un règlement intérieur. Le Bureau exécutif a été constitué avec à sa tête un Délégué général. A cet effet, des départements ont été établis pour accomplir les œuvres d’aide d’urgence et de développement économique et social. Une vingtaine de commissions permanentes ou ad hoc ont été mises en place pour répondre aux sollicitations des départements du gouvernement et de la société civile. Le département des femmes a été particulièrement très dynamique dans les relations avec les organisations féminines et la prière pour la nation.

L’implantation de l’Église au Mali n’est pas une initiative humaine, mais c’est la mission donnée par le Seigneur Jésus qui dit à ses disciples : “Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-les à observer tout ce que je vous ai prescris”. Pour accomplir cette mission, Dieu a suscité des hommes et des femmes de différents continents vers l’Afrique. Cette œuvre a été accomplie au prix de sacrifices énormes qui a été prédit par le fondateur de l’Église, Jésus Christ, quand il a dit : “Je bâtirai mon église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle”.

En ce qui concerne le Mali, l’Évangile proclamé par l’Église Protestante évangélique est arrivé seulement à partir de 1919, donc moins d’un siècle grâce aux deux grandes missions que sont l’Alliance Chrétienne et Missionnaire appelée CMA, et la Mission Évangélique Protestante anciennement appelée GMU. C’est au prix d’un sacrifice énorme que l’évangile est entré au Mali, à cause de l’opposition féroce de l’ennemi qui tenait les Africains de l’Ouest en otage dans l’obscurantisme religieux de l’adoration des idoles, et des maladies graves et contagieuses pour lesquelles il n’y avait pas encore de médicaments efficaces. La pénétration de l’Évangile s’est faite à partir de la côte occidentale, notamment en Sierra Leone. Beaucoup de missionnaires dont la destination était le Mali jusqu’à Tombouctou y ont perdu la vie, massacrés par la population, terrassés par des maladies mortelles ou interdits de séjour par les autorités coloniales. Un site particulier en Sierra Leone est connu sous le nom de “cimetière des hommes blancs”. Mais chaque fois qu’un contingent de missionnaires a été décimé, l’Esprit de Dieu a suscité un autre contingent et l’a envoyé vers le Mali. L’Esprit de Dieu, l’Évangéliste par excellence, a eu raison de l’opposition de Satan par la démonstration de l’amour des missionnaires pour les populations, et la puissance de transformation des vies par le nom de Jésus Christ.

C’est en 1919 que la CMA arrivait à s’installer en Guinée Conakry, ce qui facilitait énormément son avancée vers le Soudan. De son côté, la mission GMU avait entrepris des missions exploratoires depuis 1913, ce qui va aboutir à son établissement à Bamako en septembre 1919 comme première Mission Protestante au Mali.

Deux autres missions feront leur entrée au Mali une trentaine d’années plus tard. Il s’agit de : La Mission Évangélique Baptiste qui est arrivée en 1951, et s’est installée à Gao, puis elle a établi des stations à Tombouctou, Niafunké, Diré, Goundam et d’autres localités et de la Mission Unie Mondiale qui est entrée au Mali en 1954 et s’est installée dans la région de Kayes, notamment à Kéniéba et à Kayes ville.

Ce sont ces quatre missions pionnières que Dieu a envoyé au Mali et qui ont œuvré jusqu’aux années 1970.

Les quatre premières missions protestantes évangéliques avaient à offrir au peuple malien la mission de l’Église envers le monde est essentiellement une mission d’offre de l’amour de Dieu. Elle se traduit dans les faits par deux dimensions essentielles : D’abord, la guérison spirituelle. Jésus Christ est venu délivrer l’homme de l’esclavage des fétiches, des idoles, de l’affliction des esprits démoniaques, des sacrifices humains, des maladies et de toutes sortes de souffrances. C’est le plus grand bienfait que la mission est venue apporter au pays. Ensuite, la guérison physique, car Jésus Christ était plein de compassion pour les besoins physiques des hommes, en plus de se préoccuper de leur salut.

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