Les potins du mois de carême

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Sambè Sambè ou  rupture du jeûne ?

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A Bozola, on sait que c”est l”exécution normale du programme, avec les mêmes émissions, c”est-à-dire la grille normale, qui a cours en ce mois béni de Ramadan. Mais, le samedi  22 septembre, la télévision a fait une variante inédite de rupture de jeûne qui a mis nombre de fidèles musulmans en colère. C”est l”émission Sambé Sambé qui passait et qui a coïncidé avec la rupture.

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 La boîte à images nationale a donc fait une petite pause, puis a continué avec cette émission de musique, sans même donner le temps au muezzin d”en finir avec l”appel à la prière. C”est ce qui a choqué les fidèles.

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Quand les Honorables se justifient

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La cantine de l”Assemblée Nationale fonctionne tout à fait normalement en ce mois de carême. Lundi dernier, lors de la mise en place du Bureau de l”AN, ils étaient plus d”une trentaine de députés qui étaient en train de prendre leur repas de midi. Autour des mets divers, chacun essayait de donner les raisons pour lesquelles il n”avait pas jeûné.

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Certains parlaient d”ulcère, de diabète ou d”autres maladies. Les honorables de sexe féminin, quant à elles, n”ont fait  aucun commentaire. Elles se sont contentées de manger tout bonnement.

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"Je ne sais pas mentir. Tout ce que je sais, c”est que je suis en train de prendre mon plat. Mes raisons ne sont pas importantes, même si nous sommes au mois de carême" nous a fait savoir une députée. Selon les travailleurs de la cantine, cela a toujours été ainsi, mais cette année il y a plus de non jeûneurs que les autres.

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En tout cas les plats de cette cantine sont de qualité, mais pas à la portée de la bourse d”un journaliste malien!   

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 Les députés retardent  la rupture du jeûne

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Les élus de la nation n”ont pas observé, lundi dernier, de pause lors de la rupture du jeûne.

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 Au moment où ils élisaient le 7ème secrétaire parlementaire, la rupture est intervenue, mais aucun député, encore moins le Président de l”Assemblée, n”a demandé de pause.

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Les quelques rares députés qui étaient à jeun sont quand même sortis. C”est juste à la fin, c”est-à-dire après l”élection du 8ème secrétaire, que le Président a levé la séance. Les hôtesses avaient voulu distribuer de l”eau et des gâteaux en cours de séance, mais le Président Dioncounda leur a demandé d”arrêter.

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Ce n”est qu”à la fin que les députés jeûneurs et non jeûneurs se sont retrouvés dans la salle Mamadou Konaté pour faire la rupture avant de rentrer à la maison. La plupart d”entre eux ont préféré emporter leur collation.    

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Les mosquées de  l”Assemblée Nationale

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A l”Hémicycle de Bagadadji, il y a plusieurs mosquées. Les anciens députés prient au niveau de leurs groupes parlementaires et les " bleus ", les nouveaux, prient avec tout le monde. Il y aussi une mosquée pour les gardiens et les chauffeurs.

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Dans chacune de ces mosquées, l”imam est choisi en fonction de son ancienneté d”arrivée dans la mosquée et personne ne peut prétendre à être l”éternel imam. Ce sont de petits espaces qui servent de mosquée. Ils changent de fidèles d”une heure de prière à une autre. Selon les gardiens, d”ailleurs, ces mosquées disparaissent avec la fin du mois de carême.

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 Ce qui nous semble étonnant, c”est que l”Assemblée Nationale fait face à la Grande mosquée de Bamako mais que rares sont les députés qui vont là-bas faire leurs dévotions, en dehors du vendredi, pour la prière hebdomadaire.

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  Un nouvel abattoir  à Lafiabougou

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Depuis son élection à la tête des députés, comme Président de l”AN, Dioncounda Traoré ne cesse d”abattre des moutons et des bœufs. Selon des témoins, toute la semaine précédant son élection il y a eu des abattages.

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"Pour nous, c”est devenu le nouvel abattoir de Lafiabougou. Nous étions tous contents, parce que, chaque jour, il nous donnait de la viande" nous a déclaré un jeune mendiant que nous avons rencontré sur place. Pour lui et ses congénères, cela aurait dû continuer ainsi pendant le mois de carême, parce que c”est un mois de bénédictions et de dons. "On pensait que cela allait continuer mais, malheureusement, bien que nous venions tous les jours, on ne nous donne plus de viande".

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L”abattoir circonstanciel de Lafiabougou sera peut être rouvert lors du prochain renouvellement de l”Assemblée Nationale, Messieurs les mendiants. 

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Grande mosquée ou  Grand marché?

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Les abords de la Grande mosquée se sont transformés en marché. On y trouve tout ce qu”il faut au moment de la rupture du jeûne. Jus de gingembre, bissap, kinkéliba, takoula, glace, viande, riz, tô, tout est proposé à des prix abordables, qui varient de 25 à 150 f pour un plat de riz. Les passants en profitent donc pour faire la rupture et prier à la Grande mosquée. Le malheur est que l”endroit est aussi un nid de petits bandits et autres personnes mal intentionnées.

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Dès votre arrivée, on vous demande si vous êtes nouveau et on vous conseille de prendre soin de vos sacs et autres objets de valeur. Les vendeuses n”acceptent pas de garder les effets de quelqu”un, parce qu”elles ne peuvent pas faire les deux à la fois, vendre et garder les objets des clients. Outre les plats et autres jus, il  y a

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Le phénomène Diaby

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Zouroukara Nany, c”est le morceau-phare du jeune Mohamed Diaby, qui a été le chouchou du public de l”émission Case Sanga. Aujourd”hui, ce titre est sur toutes les radios privées de la capitale, sur les téléphones portables, dans les marchés, les discothèques et autres lieux public. Même l”Assemblée Nationale ne fait pas exception à la règle. Le phénomène Diaby  a atteint jusqu”aux ministres du gouvernement. Ainsi, lors de l”ouverture de la rencontre de la BAD, quand les téléphones portables de deux d”entre eux ont sonné, c”est la musique de Diaby qui a retenti. Zouroukara Nany fait aussi le bonheur des revendeurs de cassettes audio. On peut affirmer que c”est le hit de ce mois de carême, chacun veut l”avoir. La question que l”on se pose est de savoir ce que Mohamed Diaby gagne dans cette affaire.

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Des imams "rapides"

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Avec le mois de carême, après la rupture du jeûne, les gens vont à la prière. Mais, maintenant, certains préfèrent la faire le plus rapidement possible. Les imams qui récitent de longues sourates sont le plus souvent laissés seuls avec eux-mêmes, les gens leur préférant souvent des imams dits "rapides".

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Partout, dans les rues de Bamako et surtout dans les milieux de jeunes, la quête d”un imam "rapide" est le lot commun. Très généralement, ce sont des jeunes qui ne maîtrisent que quelques sourates qui sont les imams "rapides".

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Les gens préfèrent aller chercher des imams rapides loin de chez eux plutôt que de prier dernière un imam qui, selon eux est "lent ".

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Selon les imams érudits, cela n”est pas une bonne chose car la prière, au cours du mois de Ramadan, doit répondre à des critères bien précis, qui participent au charme de ce mois béni.

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Jeunes et femmes,  les piliers des mosquées

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Si la religion musulmane a cinq piliers, les piliers des mosquées de Bamako, pendant le mois de carême, ce sont les jeunes et les femmes.

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Les jeunes sont les ouvriers : tout ce qui est travail physique et technique, comme poser les nattes, nettoyer la mosquée, ranger les micros, ce sont eux qui le font. Quant aux femmes, elles sont là pour la partie restauration. Tout ce qui est repas, préparation de la rupture dans les mosquées, ce sont nos mamans qui s”en occupent.

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 Nous avons rencontré beaucoup d”imams qui ont apprécié le travail de ces femmes et de ces jeunes dans leurs mosquées. Pour eux, ils en sont les piliers.

rnRassemblés par  Kassim Traoré

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