Les Leçons du Ramadan : Les bienfaits du Jeûne

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Le mois de Ramadan est un mois béni au cours duquel DIEU a fait descendre le Saint Coran sur le Prophète Mouhamad (PSL) comme guide à l’Humanité (sourate2, verset 183, 185). Et quand on sait que le premier verset du livre Saint est une injonction de « Lire » on se dit que ce mois béni est aussi celui de la lecture. C’est du moins ce que nous faisons pour nous rappeler nos années de madrasa chez l’Imam Ba-Ali de la grande Mosquée de Sikasso, mais aussi notre long séjour à  la madrasa de la grande Mosquée de Ouagadougou de 1978 à 1982 où nous apprîmes par cœur  sous la menace du fouet beaucoup de sourates du Coran. L’habit ne fait pas le moine et notre fonction circonstancielle de journaliste et de porteur de veste à l’occidental  ne nous a jamais fait oublier la culture islamique dans laquelle nous avons été élevé et éduqué. Chaque Vendredi saint pendant ce mois de carême nous nous imposerons donc le sacerdoce de rappeler à nos frères de la Oumah quelques enseignements tirés de cette éducation scolaire coranique que nous avons reçue, mais aussi et surtout les leçons à partager de nos lectures récentes sur la religion. Sans aucune prétention, nous rappellerons, ces leçons qu’avons apprises du comportement exemplaire du Prophète de paix que fut Mouhamad (PSL), ainsi que de ses quatre Khalifes les plus célèbres que furent Aboubacar, Oumar, Ousmane et Ali. A chaque fois nous essayerons autant que nous le pourrons de faire le lien avec la situation actuelle du Mali. Nous voulons par cette audace rappeler que l’Islam n’est la propriété privée de personne ni d’aucune famille particulière,  ni d’aucun groupe, pas plus qu’il ne saurait être l’apanage de nos seuls chefs religieux et imams qui  revendiquent tant ce titre et ce respect comme d’un héritage.  C’est une façon pour nous de montrer que chacun devrait rester dans son rôle. Si des chefs religieux au lieu d’appeler les hommes à Dieu  se mêlent de la politique,  l’intellectuel érudit en qui sommeille des graines de chef religieux fera aussi de la religion sa chose.  Dans un Etat laïque, la religion ne peut s’accommoder de la politique politicienne. C’est pourquoi il est bon que chacun reste dans son rôle de façon à ne pas brouiller les pistes. Que le religieux qui veut faire de la politique la fasse à visage découvert en ôtant le voile de la religion. Mais se servir de la religion en  monnayant son soutien pour faire élire des politiques qui n’apportent pas de bonheur à leur Peuple est tout aussi un crime  que tuer délibérément son prochain sans raison.

 

Pour revenir au jeûne, il faut dire que s’il y a une lecture à conseiller pendant ce mois béni en plus du Coran, c’est bien le livre de Ali Budak, « Le Jeûne en Islam et le  Mois de Ramadan »,  un guide complet, Edition, the Light, juin 2006, Izmir Turquie. Il y présente le Jeûne dans tous ses aspects en Islam, dans le Judaïsme, le Christianisme et l’Indouisme. Juste qu’il oublie de dire comment les Bambaras dans leur cosmogonie voyaient le Jeûne, probablement qu’ils jeûnaient eux aussi !

 

Dieu nous  a rendu obligatoire le jeûne. Pris comme tel le sens usuel du Jeûne  dans le Coran  et la Sounna, c’est le fait « d’assujettir son moi charnel en s’abstenant, dans un but précis et de façon consciente, de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles de l’aube jusqu’au coucher du soleil, afin de maintenir  une maitrise de soi et une discipline spirituelle ».  Comme beaucoup de préceptes religieux, le jeûne  a été rendu obligatoire, non pas dès les premières années de l’Islam, mais durant la période médinoise, au mois de Chaban de l’an 2 de l’Hégire. La pratique du jeûne pendant le Ramadan se fait le 9ième mois du calendrier lunaire islamique. Mais les mois lunaires commençant 11 jours avant par rapport à l’année précédente, ainsi, chaque année, le Ramadan commence 11 jours avant la date du Ramadan de l’année précédente. La durée du jeûne  quotidienne varie de 12 heures à 19 heures selon la région du monde où l’on est et la saison à laquelle le Ramadan coïncide.  Le jeûne est notre meilleur  médecin, il renforce le système immunitaire du corps. Et dans un pays insécurisé comme le nôtre  où on peut être pris en otage à tout moment il est bon de bien préparer sa monture en apprenant à moins manger surtout quand on voyage fréquemment au nord. Dommage à ceux qui inventent des maladies pour se soustraire des bienfaits du jeûne purificateur.  Muhammad Ibn Al-Yaman explique ainsi l’importance qu’il accorde au jeûne : « J’ai demandé à six personnes, mais elles ont toutes donné la même réponse à mes six questions. J’ai demandé aux médecins quel était le médicament le plus curatif et ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas. J’ai demandé aux philosophes quel était le meilleur moyen de rechercher la sagesse et la vérité, ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas. J’ai demandé aux dévots ce qui était le moyen le plus efficace pour adorer Dieu, et ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas. J’ai demandé aux savants ce qui était le plus utile pour garder en mémoire le savoir, et ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas. J’ai demandé aux souverains quels étaient les meilleurs repas, ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas.  J’ai demandé aux saints ce qui faisait parvenir à l’être aimé, ils m’ont répondu : la faim et un maigre repas ».

 

En conclusion, ajoutons à tout cela, cette parole de sagesse du poète, Abou Talib-i-Makkî : « le croyant est tel une flûte, il émet de beaux sons que s’il est vide à l’intérieur ».

 

O’BAMBA

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