L’islam & nous : A propos du verset qui fâche""

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C”est avec amertume et désolation que nous avons lu dans le journal "JEUNE AFRIQUE" n°2418 de Mai 2007 une rubrique blasphématoire et incendiaire contre le verset 34 de la sourate 4. Avec un titre accrocheur et provocateur " LE VERSET QUI FACHE", l”auteur exige une nouvelle traduction du Coran en nous proposant une reinterprétation radicale du passage autorisant un homme à frapper son épouse en cas de rébellion. L”auteur de cette traduction s”appelle LALEH BAKHTIAR, une Américaine d”origine iranienne, âgée de 68 ans.

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Cette rubrique nous fait vivre dans un univers onirique ; car bien que nous soyons régulièrement confrontés à des cas de blasphème et d”attaques frontales, nous en avons rarement rencontré un aussi flagrant pour ne pas dire scandaleux. Cette dame qui n”est pas d”abord une spécialiste de l”islam dans sa nouvelle traduction méprisait superbement quiconque n”avait pas la même conception sur l”interprétation de ce verset que la sienne, et pour cela elle a fait montre d”une indifférence ostentatoire à toutes les autres traductions coraniques antérieures.

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Déjà en 1989 Muhammad Hamidulah en plus de sa traduction dénombrait cent soixante quinze en Anglais”, soixante dix en Français, et soixante en Allemand. Le terme "DARABA" signifiant "frapper" qu”elle réfute est encore repris dans les traductions les plus fidèles. Pour cela voici quelques références ou "DARABA" signifie "FRAPPER" :la traduction de KASIMIRSKI (disponible chez GF? Flammarion 1970),de MUHAMMAD HAMMIDULAH(Club français du livre, 1959),de Denise Masson(Gallimard,1970),de Jean Gros Jean(Philippe Lebeau,1988),de René Khawam (Maisonneuve & La Rose, 1999 ).Cela suppose qu”il y a unanimité sur la question.

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En plus de toutes ces preuves, nous sommes en droit de nous demander au nom de quelle logique ou de quel impératif d”urgence s”imposait cette reinterpretation radicale de ce passage coranique. Cette action d”excès de zèle ne nous a paru ni objective ni conséquente.

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Que les gens rabaissent leur coefficient répulsif à l”égard de l”islam. Car cette religion n”est pas un monstre planétaire. Il n”est ni un péril vert, ni un ennemi mortel. Pourquoi donc tous ces fronts contre une seule religion en s”attaquant jusqu”à ses fondements.Souvenons nous des versets sataniques de Sahmm Rujffl, de la honte de Nostine Taslima, les Enfants de notre quartier de Negaib Makfouz,des chaussures et robes coraniques des boites de nuit anglaises avec des écritures dorées et argentées des termes:  LAILA ILLALAH, MOHAMED RASSOULILAH, la représentation satirique et caricaturale du prophète de l”islam, la prière de vendredi dirigée par une femme dans une église aux USA, et la coalition internationale contre l”application de la peine de mort dans les pays musulmans.

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Un imam en France a été expulsé pour avoir évoqué ce verset au cours d”un sermon de vendredi. Avant de vous donner un commentaire du verset proprement dit je renvoie madame à la sourate 33 verset 36 ou Dieu Tout Puissant l”interpelle en ceci : "Et ce n”est pas à un croyant ni à une croyante quand Dieu et son Prophète décident d”une affaire, de se donner le choix sur cette affaire. Quiconque désobéit à Dieu et à son Messager s”égare alors, certes, d”un égarement manifeste". Donc placer par conséquent ses opinion, sentiments, ou inclination personnelle au dessus des commandements d”ALLAH est le paroxysme de la fierté.

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Maintenant, il nous semble indispensable de vous faire un petit commentaire dudit passage. Venons en au verset proprement dit "Et quant à celles dont vous craignez l”infidélité, exhortez-les  abandonnez-les  dans leurs lits, et battez-les. Si elles viennent à vous obéir; alors ne cherchez plus de voie contre elle. Dieu demeure haut, grand, vraiment"

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Et quant à celles dont vous craignez l”infidélité parle de l”épouse insoumise. Quand le mari remarque l”insoumission chez sa femme, il doit d”abord la conseiller, puis lui rappeler le devoir d”obéissance à l”époux que Dieu lui a assigné. Le prophète (PSL), rapporte?t?on, a dit : "si j”avais à ordonner de se prosterner à quelqu”un, j”aurais ordonné à la femme de se prosterner à son mari, en raison de la grandeur du droit qu”il a sur elle" ; "Si l”homme appelle son épouse à venir dans sa couche, et qu”elle refuse, les anges la maudissent jusqu”à ce qu ”elle se lève au petit jour". Et c”est pourquoi Dieu dit celle de qui vous craignez l”insoumission, faites leur la morale.

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Désertez leur couche : la désertion est de ne pas avoir de rapports amoureux avec sa femme insoumise (Ibn Abass). Des exégètes ajoutent ceci : L”époux ne doit pas aussi lui parler ni lui adresser la parole.

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Ibn Abass l”époux lui fait la morale. Si elle accepte,(tant mieux), sinon il déserte sa couche et ne lui parle pas, sans pour autant résilier le mariage. Car cela est insupportable pour elle. En outre, et à une question concernant le droit de l”épouse sur son époux, le Prophète (PSL) a dit : "Nourris la quand tu te nourris ; habille la quand tu t”habilles ; ne frappe pas au visage ; ne dénigre pas; et ne déserte que dans la maison"

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Et si elles ne sont pas réceptives à la morale que vous leur faites, ou à la désertion, corrigez les (frapper les), mais sans redoubler le coup, et sans que cela soit violent. Le Prophète (PSL), a dit lors du pèlerinage d”adieu " Prémunissez vous envers Dieu, à propos des femmes. Elles sont auprès de vous comme des captives. Sur elles vous avez (droit) qu”elles ne permettent pas de laisser mettre le pied sur vos couches à quelqu”un que vous défëstez. Si elles font cela, vous les corrigez mais sans redoubler le coup. Pour elles, elles ont droit à la subsistance et au vêtement selon la convenance"

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D”après Ibn Abass, l”époux la déserte dans la couche. Si elle vient à lui, (tant mieux), sinon Dieu te permet de la corriger mais sans redoubler le coup. Ne lui casse pas d”os ; sinon Dieu rend licite que tu verses une rançon.

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Mais une fois ramenées à l”obéissance ne leur cherchez pas prétexte: Si l”épouse obéit à son mari dans tout ce que Dieu permet, alors le mari n”a pas le droit de chercher prétexte, querelle, d”autant plus qu”il n a pas à la frapper ou à déserter la couche.

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Dieu est Auguste et Grand est une menace à l”adresse des hommes qui oppriment leurs femmes. Dans ce cas, Dieu est Auguste et Grand, ainsi que le Protecteur des femmes opprimées Dieu se vengera d”eux.

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Que la bonne dame comprenne qu”on ne peut observer le Coran à la lettre en le détachant de son contexte historique sans en assassiner et en violer l”esprit fondamental. L”amalgame médiatique entre l”islam et la violence (frapper sa femme) va avoir raison sur le bon sens d”honnêtes gens si nous ne réagissons pas à ces informations aussi tronquées soutenues délibérément par certaines affirmations gratuites comme : "Quand Mohamed avait des difficultés avec ses épouses que croyez vous qu”il faisait ? Il ne frappait personne alors pourquoi un musulman ferait ce que le prophète ne faisait pas", "Mohamed, qui ne pouvait être que son meilleur interprète n”a d”ailleurs jamais failli dans sa condamnation des violences faites aux femmes".

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La désinformation orchestrée autour de notre religion nous oblige aujourd”hui à informer sainement l”opinion sur le sens réel de certains versets coraniques interprétés comme une violation du droit de la femme. L”islam éveille en nous la vérité de l”unité ontologique de l”homme et de la femme qui ont diverses fonctions mais reste égaux en dignité. Espérant, par cette lettre, avoir contribué à la réflexion sur cette affaire dite "le verset qui fâche", nous restons à la disposition de tous les lecteurs de votre journal pour tous éclaircissements complémentaires.

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Mohamed Kimbiri

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