Fermeture de la grande mosquée de Badalabougou : La main invisible du chef du quartier

1

Badalabougou : Une mosquée, ‘’deux’’ imams et ‘’trois’’ autorités !Fermée depuis le 16 octobre 2014, la Grande mosquée de Badalabougou divise les fidèles du quartier. Les notabilités du quartier, lors d’une assemblée générale, tenue le vendredi ont accusé le chef de quartier par intérim d’être à l’origine de la crise.  

 

Pour des querelles byzantines autour du poste d’imam, la Grande mosquée de vendredi de Badalabougou a été fermée par le gouverneur du district, sur ordre du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. La décision de fermeture a été prise le 16 octobre 2014. Depuis ce jour, aucun compromis n’a été trouvé pour sa réouverture.

Des questions d’intérêts personnels liés à l’argent ont fait leur entrée dans ce lieu de culte de l’islam. En effet, deux camps s’affrontent. Le camp de l’imam décédé, Youssouf Diaby, dont le fils Soufiane Diaby, soutenu par le chef de quartier par intérim de Badalabougou, Adama Koné, veut prendre la relève en tant que deuxième imam et celui de Baya Gamby, le 3e adjoint à l’ex-imam depuis 1988.

Des notabilités de Badalabougou au cours d’une assemblée générale, tenue le vendredi 5 décembre dans la soirée, ont dénoncé une manœuvre du nommé Adama Koné qui a abouti à la fermeture de la mosquée.

“Cette guerre entre coreligionnaires a été savamment orchestrée par le chef de quartier Adama Koné et ses sbires dont un certain Drissa Soumano, qui n’habite même pas le quartier. Le chef de quartier n’a pas digéré son départ du poste de trésorier pour mauvaise gestion et dont il avait été hérité après le décès de Tidiane Tambadou de la commission de gestion de la mosquée. En 26 ans de gestion, M. Koné a rendu les clés avec une somme de 700 000 de F CFA dans la caisse. Son successeur installé aux affaires le 27 juillet 2014, a dans son compte de nos jours 1,650 millions de  F CFA. Sa pratique était de sous-louer les magasins de la Grande mosquée à 20 000 F CFA alors qu’il ne présentait que 7500 F CFA”, ont expliqué les notables fidèles à l’assemblée générale.

Adama Koné, qui n’a pas accepté sa destitution comme trésorier, a monté le fils de l’imam décédé pour être le 1er adjoint à l’imam principal, Sory Makadji. Toujours selon les notables du quartier, du vivant de Youssouf  Diaby, Sory Makadji était le 1er adjoint suivi de Baya Gamby et cela depuis 1988.

Selon un accord, M. Gamby, un érudit admiré par les fidèles à cause du timbre de sa voix, dirigeait les prières du crépuscule et Safo ainsi que les vendredis et les fêtes religieuses. Sory Makadji dirigeait les autres heures de prière et s’occupait du social (mariage, baptême, décès).

Le chef de quartier de Badalabougou, qui est sur un air de vengeance, a voulu bouleverser cet ordre pour avoir son compte. Il a installé de force Sofiane Diaby, fils de l’imam décédé qui n’a jamais figuré dans l’imamat de la Grande mosquée, à la place du deuxième imam, en lieu et place de Baya Gamby.

Le clash est survenu un jeudi, à la prière du crépuscule, lorsque le chef de quartier a organisé des badauds pour empêcher Baya Gamby de faire prier les fidèles. Son tapis de prière lui a été arraché sous les pieds avec des jets de gaz lacrymogène dans la mosquée. Aux dires du secrétaire à l’information du comité de gestion de la mosquée de Badalabougou et prêcheur, M. Diallo, “pour arriver à ses fins, le chef de quartier joue à la  xénophobie contre Baya Gamby en le traitant d’étranger et de Diawando”.

Un terrain d’entente avait pu être trouvé entre les différents protagonistes avec l’implication du gouverneur du district, de l’Amupi et du président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, du coordonnateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa Touré, le chef des griots de la Commune V. Ce consensus voulait que l’ordre de préséance qui prévalait depuis 1988 avec Baya Gamby comme deuxième imam après Sory Makadji soit maintenu. Le chef de quartier qui avait accepté ce principe s’est rétracté plus tard. La situation reste en l’état et les portes de la mosquée sont toujours cadenassées. La cour du lieu de culte est aujourd’hui à la merci des gens de mœurs légères.

Pour les notabilités de Badalabougou, un chef de quartier n’a pas vocation à installer un imam et cela ne s’était jamais passé dans leur quartier ni ailleurs. Pour rien au monde, ils n’entendent accepter le diktat d’Adama Koné qui veut installer son propre imam pour ses propres intérêts.

Pour un dénouement heureux de l’affaire, les populations de Badalabougou demandent aux autorités d’organiser un concours entre Baya Gamby, Sory Makadji et Sofiana Diaby pour les départager pour le poste d’imam. Des gens parient que Baya Gamby, qui possède une école coranique depuis plus de 30 ans à Badalabougou a formé au Saint Coran plus de 20 personnes devenus des imams dont une dizaine dirige aujourd’hui des prières à Badalabougou, a taille de l’emploi.

Maliki Diallo

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. On en trop de mosquees et il doit y avoir un moyen mis en palce par le gouvernement pour eviter des constructions anarchiques de mosquees aussi ou elles sont devenues dans lieux d’enrichissements illicites, de vols et de clanissisme par des imams malhonnetes et sans dessein.
    Mieux qu’on tranforme cette mosquee en centre de sante ou un centre de formation professionnel pour les jeunes ou meme un par parc de loisirs pourquoi pas? Les mosquees sont construites n’importe comment et poussent partout anarchiquement, il est que le gouvernement se penche sur ce cas aussi. 👿 .

Comments are closed.