Les fidèles musulmans ont eu droit à la traditionnelle séance de prêche marquant la célébration de la nuit du baptême du prophète Mohamed dans la nuit de dimanche 20 au lundi 21 février au stade omnisport Modibo Kéita. Encore une fois, les tares de notre société ont eu droit de cité au cours de l’intervention du guide spirituel de l’Ançardine, Chérif Ousmane Madani Haidara, devant un public clairsemé marqué par la présence de l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita, l’imam de la grande mosquée de Bamako, Koké Kallé, le représentant du Haut conseil islamique, pour ne citer que ceux-là.
Le porte-parole du Conseil supérieur des imams de la Côte d’Ivoire, s’exprimant au nom du président de cette institution, Ibrahima Fofana, qui n’a pu faire le déplacement en raison de la situation politique actuelle de son pays, a demandé au guide spirituel de l’Ançardine et à l’ensemble des musulmans du Mali de prier pour la paix en Côte d’Ivoire. Son intervention sera suivie de celle du représentant de Mahmoud Bandé, président du Conseil islamique du Burkina Faso. A leur tour, l’imam de la grande mosquée de Bamako et le représentant du Haut conseil islamique du Mali ont salué le public pour sa mobilisation pour la célébration du maouloud. Le président du RPM, connu pour son penchant islamique, a vite revêtu la tunique de prêcheur. Il n’a pas mâché ses mots : " Le Mali est une vieille terre d’islam, de grands hommes de Dieu sont passés par là et autant d’autres vivent sur cette terre. L’islam doit nous aider à demeurer des personnes justes et honnêtes " a clamé le député de la commune IV. Avant de jeter un regard froid, triste, sur notre société.
A le croire, la méchanceté et l’injustice gagnent les cœurs chez nous, une situation qui est à déplorer. Ibrahim Boubacar Kéita a invité les uns et les autres à revenir aux valeurs fondamentales qui ont fait la force de notre pays.La transition est vite trouvée par le guide spirituel Chérif Ousmane Madani Haidara, pour abonder dans le même sens. Il a mis l’accent sur la dépravation des moeurs, la perte de nos repères. Une situation qui, selon lui, est à l’origine de tous les travers de notre société.
Pour Chérif Ousmane Madani Haidara, une grande responsabilité incombe aux parents. Ils n’ont pas su inculquer aux enfants les valeurs cardinales de notre société pour parfaire leur éducation. Eux – mêmes n’ont jamais su être des modèles. Alors que, pour éduquer, a-t-il fait savoir, l’enseignant et le formateur doivent servir d’exemple.
Chérif Ousmane Madani Haidara a aussi fustigé le comportement de certains prêcheurs qui font preuve de complaisance et ne transmettent pas les prescriptions du Saint Coran, comme cela se devait. Le message de Dieu est un langage de vérité avec lequel on ne doit jamais transiger.Le prêcheur a tout de même émis l’avis que l’espoir est encore permis pour ce qui est de la pratique de l’islam, puisque les jeunes commencent à prendre conscience et à séparer le grain de l’ivraie.
Notons que plus de 45 000 participants sont venus de l’intérieur du Mali et de l’extérieur. Quelques 25 265 personnes ont fait le "baaya", c’est-à-dire le serment d’allégeance qui les lie à Dieu.
Abdoulaye DIARRA
El hadj Bandjougou Doumbia lors de la célébration du baptême du Prophète (PSL) :
"Le comportement actuel de la jeunesse est dû au laxisme des parents"
Le guide spirituel de ”Nouredine”, El hadj Bandjougou Doumbia lors de la célébration du baptême du Prophète Mahomet (PSL), en plus des messages sur la foi en Dieu, a décrié le mauvais comportement actuel de la jeunesse. Selon lui, cette situation est due au laxisme des parents.
Une semaine après la commémoration de la naissance du Prophète (PSL), El hadj Bandjougou Doumbia a donné, une fois de plus, rendez-vous aux fidèles pour une grande nuit de prière et de prêche, dans le cadre de la célébration du Baptême du Prophète de l’Islam. L’événement s’est déroulé dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 février 201, sur le terrain de Bamako Coura juste à côté de l’ex-Bar Mali. El hadj Bandjougou Doumbia, lors de son prêche, a exhorté les musulmans à avoir la foi en Allah, notre Créateur.
" Jusqu’à nos jours, nous constatons qu’Allah répond aux appels des gens qui L’implorent avec sincérité et remplissent les conditions d’acceptation des invocations. D’autre part, par les signes des prophètes que constituent les miracles auxquels les gens ont assistés. Ces miracles prouvent catégoriquement l’existence d’un "Envoyeur" de prophètes qui n’est autre qu’Allah. En effet, ces signes, qui sont des manifestations qui sortent du commun, sont suscités par Allah, afin de soutenir et de secourir Ses messagers" a -t-il déclaré. Avant d’ajouter que tous ces signes visibles, avec lesquels Allah a soutenu et donné la victoire à Ses messagers sont des preuves indiscutables de l’existence d’Allah. "C’est à dire croire qu’Il est Lui seul le Seigneur. Il n’a aucun associé et n’a besoin d’aucune aide extérieure. En effet, le Seigneur est Celui qui possède la création, le royaume et le pouvoir de décision. Donc, il n’y a de Créateur, de Possesseur et de Donneur d’ordres qu’Allah le Très Haut" a-t-il ajouté.
Par ailleurs, El hadj Bandjougou Doumbia a saisi l’occasion d’interpeller les musulmans face aux comportements actuels de la jeunesse plus particulièrement des jeunes filles. Aux dires du prêcheur : "Les parents ont failli à leur mission en donnant une mauvaise éducation de base aux enfants. Aujourd’hui, tout le monde est témoin des conséquences. Les enfants ne respectent plus les parents, les filles mènent une vie de débauche, chacun est laissé à lui-même".
Selon le prêcheur, malheureusement, si on observe autour de nous, on constate qu’il existe des lacunes relationnelles chez bon nombre d’entre nous: (le non-respect de l’enfant, la dissimulation des sentiments, le manque de communication, le non-respect à l’égard des parents et des éducateurs en général).
"C’est pourquoi, en qualité de parents, de frères et de sœurs aînés mais aussi d’éducateurs, instruisons-nous, imprégnons-nous correctement de notre Dîn (religion) et transmettons notre savoir à nos enfants, nos petits frères et sœurs, nos élèves. Faisons en sorte qu’il y ait communication, respect, ouverture entre nous, qu’il y ait une vraie transmission des savoirs, et qu’il y ait aussi du respect et de la gratitude envers nos aînés, qui sont nos parents, nos éducateurs. Ce sera là un signe d’un établissement de bonnes relations éducationnelles dans notre religion et notre société", a conclu El hadj Bandjougou Doumbia.
Bandiougou DIABATE
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