Att au colloque international des musulmans de l’espace francophone : «Aucun pays ne peut à lui seul venir à bout d’AQMI»

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Le président de la République Amadou Toumani Touré a profité de la tenue dans notre pays du colloque international des musulmans de l’espace francophone pour aborder la brûlante question de la présence de l’Aqmi dans la bande sahélo-saharienne en  précisant qu’aucun pays, à lui seul, ne peut venir à bout des islamistes et dont la menace est réelle dans la région. Cette déclaration du chef de l’Etat venue précipitamment de N’djamena où il suivait le sommet du CILSS, intervenait après un raid manqué sur notre territoire des forces armées françaises et mauritaniennes dans leur tentative de libérer l’otage français, d’Al-Qaeda Michel Germaneau. Qui plus est, constitue une atteinte grave à la souveraineté de notre pays.

Pour Amadou Toumani Touré, seule une action concertée et la mise en œuvre de toutes les intelligences pourront permettre aux Etats du Sahel de vaincre les terroristes de AQMI.

L’occasion était bonne pour le chef de l’Etat, lui, qui, de tout temps, a plaidé pour la tenue d’un sommet des Etats du sahel sur la paix et la sécurité depuis 2006, de réitérer, une fois de plus, son appel afin que toutes les synergies puissent se mobiliser autour de cette question.

La bande sahélo-saharienne, se plait-il à rappeler, est immense et extrêmement vaste de plus de 8 millions km2.

Une situation qui, dira t-il, exige de l’ensemble des Etats riverains une coopération internationale. Pourquoi donc les salafistes sont présents dans la bande sahélienne, s’interroge Amadou Toumani Touré ? "Ils y sont parce que nos Etats n’y sont pas et ils comblent le vide que nous leurs avons laissé" a-t-il  laissé entendre.

Très en verve en cet après-midi du 23 juillet devant un parterre de plus de 200 participants dont des leaders et responsables musulmans venus des Etats de l’espace francophone, Amadou Toumani Touré ne pouvait pas trouver mieux que d’attirer leur attention sur les intoxications, les chimères que des éléments d’aqmi  distillent dans la bande sahélo-saharienne en vue d’endoctriner sa population.

Toute chose qui lui fera dire que la bataille contre Aqmi doit être une bataille purement idéologique. Ce qui suppose, à le croire, que les leaders religieux, au cours de leurs prêches, doivent sensibiliser les populations sur les motivations d’Aqmi et en faisant le lien entre terrorisme et islam.

Là où la force de frappe des armes n’a pas pu, l’idéologie pourra t-elle venir à bout ? Ce n’est pas à exclure quand on sait que c’est au sein de nos populations qu’Aqmi recrute et endoctrine. Et le chef de l’Etat ne s’y est pas trompé, lorsqu’il affirme que "la meilleure arme est celle de la culture et tout dépendra de l’explication que vous religieux feront au cours de vos prêches".

Amadou Toumani Touré a aussi mis l’accent sur le développement des régions de la bande sahélo-saharienne. Développement sans lequel aucune stabilité n’est possible. Et face à la menace d’Aqmi dans la région, le chef de l’Etat dira que notre pays va se doter de tous les moyens pour la combattre chez nous.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a salué le choix de notre pays d’abriter une rencontre aussi capitale  que celle des musulmans de l’espace francophone. Et que le choix du Mali se justifie aisément au regard de notre civilisation qui doit largement son enrichissement à l’islam.

Il en veut pour preuve l’université Ahmed Baba de Tombouctou, la mosquée de Djenné et les foyers religieux d’Hamdallaye etc. Tarik Ramadan, éminent théologien et porte-parole des pays invités a salué le choix du thème "l’islam et les défis actuels" qui offrira l’occasion aux musulmans d’exprimer leur volonté de pacifier le monde.

Selon Tarik Ramadan, les musulmans doivent travailler avec l’Occident à une meilleure compréhension de l’islam, à lutter contre la peur que les occidentaux nourrissent vis-à-vis de l’islam. "Il faut que nous questionnions les principes pour mieux les comprendre et être capables d’assumer ce que nous sommes" a-t-il soutenu.

Le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, dira, dans son intervention, que les défis sont, aujourd’hui, nombreux et qu’il est légitime pour les musulmans les aborder de pareille occasion.

Ces défis ont pour noms la pauvreté, les guerres fratricides, la dégradation de l’écosystème, l’alphabétisation, la place de l’islam dans le concert des nations etc.

Le président de la Commission nationale d’organisation du colloque, Mamadou Diamoutené, a précisé que la rencontre de Bamako s’est élargie à des pays qui ne sont pas forcément de l’espace francophone. Il s’agit des pays comme l’Angleterre, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Le colloque de Bamako prend fin ce lundi.

Plusieurs personnalités ont pris part à la cérémonie d’ouverture. Outre le  Premier ministre et les membres de son gouvernement, on notait la présence du président de l’UEMOA, Soumaila Cissé, les anciens Premiers ministres Mohamed, Ahmed Ag Hamani et Ibrahim Boubacar Kéïta.

                        Abdoulaye DIARRA

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