Il est clair que les rapports ne sont plus bons entre certains hommes religieux et le pouvoir en place mais aussi entre les religieux eux-mêmes, la fissure est devenue claire et nette. Les derniers évènements qu’a connus notre pays témoignent que les deux camps sont à l’œuvre et chacun semble vouloir finir pour de bon avec l’autre.
D’une part le camp dirigé par Mahmoud Dicko, président en fin de mandat du Haut conseil islamique qui, sans aucune forme de diplomatie, veut mettre fin au pouvoir de l’actuel Premier ministre.
Dans un meeting gigantesque dimanche 10 février 2019, il a appelé de nouveau à la démission pure et simple de M. Maïga. Une pensée que partagent les partisans de ce camp parmi lesquels on peut citer le Chérif de Nioro Mohamed Bouyé Haidara. De l’autre côté, il y’a le tigre de Badala qui n’a pas mâché ses mots en clamant sa tigritude dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux.
Pour Soumeylou, il n’y a aucun doute le camp de Dicko est tout simplement en opposition politique mais qu’ils ne pourront rien contre leur pouvoir comme ils n’ont pas pu les empêcher de l’obtenir. Dans cette histoire, tout semble indiquer que l’ancien chef de la sécurité d’Etat compte sur le soutien de plusieurs religieux puissants acquis à sa cause. Ce bras de fer entre le temporel et le spirituel fait des émules des deux camps. Cette situation va malheureusement détruire davantage le tissu social déjà décousu.
Si Dicko risque sans nul doute de perdre son fauteuil au Haut conseil islamique, Boubèye, lui, risque d’échouer en faisant passer la révision constitutionnelle de mars 2019. Le bras de fer pourrait continuer sur la révision aussi, le camp de Dicko va, si rien n’est fait, s’arranger dans la partie du non et cela, pas par conviction, mais par position. Une issue qui va bouleverser la quiétude nationale et fera naître malheureusement une division plus profonde dans la société malienne.
La moralité doit cadrer toute action politique mais la religion ne doit pas être politisée. Comme aime le dire le locataire du palais de Sébénicoro, «il faut savoir raison garder».
Le Panaf