Le mardi 25 mars 2014, au moment où toute la nation malienne s’apprêtait à commémorer les martyrs du 26 mars 1991, Missabougou faisait face à des exactions commanditées par son chef de quartier parachuté, Seydou Sangaré et exécutées à la lettre par le chef d’unité Siriman Tangara, commissaire principal chargé du 13e arrondissement.
Maisons et motos de paisibles habitants brûlées par des grenades lacrymogènes, femmes battues à sang et violées, argent et or volés dans les armoires, 41 interpellations dont cinq jeunes femmes mères de petits enfants de moins d’un an, enfants de 13 à 16 ans bastonnés et écroués dans des conditions les plus exécrables au 13ème Arrondissement, plus d’une vingtaine de personnes sous mandat de dépôt, voilà le très triste bilan de l’expédition punitive des éléments de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale, le mardi 25 mars passé à Missabougou.
Les faits
Depuis un certain temps, la mairie de la commune VI du district de Bamako, pilotée par le maire Souleymane Dagnon, s’est mise dans la logique de la réhabilitation du marché de Missabougou. Le marché réhabilité devrait donner un nouveau visage au quartier, puisque situé juste à la descente du pont de l’amitié sino-malienne. Des magasins seraient construits et les hangars bien faits en dur et en tôle. Quoi de plus beau et de plus normal ?
Mais les promesses tenues aux jeunes et aux femmes du marché n’ont pas été tenues, d’où la colère de ceux-ci.
Que réclament-ils alors ?
Pour les femmes, le recensement effectué par la mairie et la commission du marché n’a pas pris en compte toutes leurs doléances. Et pourtant, il y a de cela deux semaines, lors d’une rencontre avec le maire Souleymane Dagnon, promesse avait été faite que toutes leurs préoccupations allaient être prises en compte par la commission. Elle s’est révélée fausse et archi-fausse. Les femmes voulaient s’assurer si le nombre de hangars se trouvant sur le plan pourraient leur recaser toutes. Faut-il le signaler, il y a de cela une dizaine d’année, les mêmes braves femmes ont été truandées, bernées et arnaquées par un conseiller du soi-disant chef de quartier Seydou Sangaré. Le conseiller dont nous tairons pour le moment le nom, avait ramassé des millions de F.CFA sous prétexte d’installer des hangars. Ce mauvais souvenir est resté inculqué dans la tête des uns et des autres, rendant sceptique par rapport à toute réussite d’un tel projet pourtant novateur.
Les jeunes aussi…
Les jeunes du quartier, quant à eux, demandaient de réaménager le terrain de foot submersible à eux attribué par la mairie, parce qu’installé dans le lit du marigot. C’était la condition sine qua non pour ces jeunes de quitter l’unique terrain de foot qu’ils ont depuis plus de 40 ans.
Où est la guerre ? Parce qu’il, il faut nécessairement remblayer le nouveau terrain de foot, pour leur permettre de pratiquer leur sport favori. Doléance légitime qui aurait dû être accompagnée par toute mairie responsable, sérieuse et soucieuse de l’avenir de sa jeunesse.
3 millions pour « bombarder » Missabougou
Dans notre pays, malgré la venue au pouvoir d’IBK, le Kankélétigui, certaines pratiques du régime d’ATT restent et resteront toujours. C’est ce qui explique certainement le comportement honteux du plus jeune commissaire principal du District de Bamako. Siriman Tangara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a perçu selon un inspecteur de police du 13e Arrondissement, très proche du commissaire Tangara, une bagatelle de 3 millions CFA pour mater à sang et violenter les femmes de Missabougou. Sinon, comment comprendre qu’un commissaire qui, au début des travaux de recensement, avait proposé à la mairie de chercher des solutions pacifiques aux éventuels problèmes liés au marché, puisse faire volte-face en s’acharnant contre la population, en disant qu’il est un instrument de la mairie et qu’il exécute les ordres venant, non pas de sa hiérarchie, mais de Seydou Sangaré et la mairie ? « Que la population de Missabougou le veuille ou pas, les travaux continueront demain mercredi 26 mars 2014 sur le terrain. Même s’il faut tuer toute la population, je le ferai », voilà la déclaration satanique du jeune commissaire Siriman Tangara faite devant les représentants de l’Imam de Missabougou, Lassana Traoré et la presse dans son bureau, le mardi 25 mars 2014 à 19h34.
Oui Siriman Tangara pourrait faire voir l’enfer à la paisible population de Missabougou cette semaine encore, à la demande de son complice « Abou Djahel » qui promet un nouveau bain de sang d’ici ce dimanche.
Les ministres de l’administration territoriale et la sécurité intérieure sont vivement interpellés.
Bassidiki Touré