Avec l’appui de la MINUSMA, la Jeune Chambre Internationale (JCI) de Bandiagara s’est associée à l’Institut malien de recherche-action pour la paix (IMRAP) pour organiser une caravane de la paix. Elle a permis de sensibiliser, entre le 5 et le 27 avril dernier, environ 500 femmes et jeunes, ainsi que d’autres membres de la société civile issus d’une dizaine de communes de cette région du Centre.
C’est à travers son Bureau de la Communication et de l’information publique à Mopti que la MINUSMA a apporté son appui substantiel à cette initiative des jeunes de Bandiagara pour la promotion de la paix, la réconciliation, et le vivre ensemble dans leur région. Placées sous le sceau d’une « Caravane de la paix », ces activités ont ciblé les communes de Bandiagara, Bankass, Barasara, Diallassogou, Dimbal, Dourou, Kani Bonzon, Koro, Lessagou, Pignari Bana et Sangha.
« … des acteurs locaux s’engagent à promouvoir la paix et la réconciliation »
Plusieurs sessions distinctes réalisées sur trois semaines ont jalonné le déroulement de cette caravane, permettant aux organisateurs de la JCI et de l’IMRAP d’aller à la rencontre des communautés successivement à Bandiagara et Bankass. Ainsi, les 5, 6 et 7 avril, se sont tenues dans la salle de formation de renne plateau dogon à Bandiagara, les premières sessions marquant le lancement de cette campagne de sensibilisation. Trois ateliers consécutifs ont réuni respectivement des représentants des communes de Bandiagara, Dourou et Bara Sara, toutes situées dans le cercle de Bandiagara.
Une cinquantaine de personnes ont pris part à chaque atelier, dont plusieurs jeunes et femmes, en présence du Maire de Bandiagara et du préfet du Cercle de Bandiagara. Les participants ont échangé sur leurs rôles de promoteurs de la paix et de la cohésion sociale au sein de leurs communautés respectives. « C’est une très bonne chose que des acteurs locaux s’engagent à promouvoir la paix et la réconciliation. Il faudrait que ces actions se perpétuent pour sensibiliser toujours plus de personnes », a déclaré le Maire de Bandiagara, Youssouf T.
D’entrée de jeu, en amont de chaque journée de sensibilisation, les participants ont étudié ensemble le contexte socio-sécuritaire de leurs zones. Ils ont notamment déterminé ensemble que « la région de Bandiagara est l’un des grands foyers de conflits intercommunautaires, principalement en raison du partage et de l’accès aux ressources naturelles ». Ces tensions intercommunautaires ont affaibli le tissu social, mettant ainsi à mal la paix et la cohésion sociale. C’est donc las de ce climat de méfiance installé, poussant parfois des populations à se déplacer, pour fuir l’insécurité, que des groupements de jeunes de Bandiagara ont entrepris d’agiter les débats sur leur contribution à la renaissance du vivre-ensemble, en prônant le dialogue au sein de leurs communautés.
« La recherche de la paix concerne tout le monde »
Les représentants des communautés de Pignari Bana et Sangha, ont rejoint la caravane, respectivement les 12 et 13 avril derniers. À l’instar des autres communes représentées, lors des travaux en groupe, ils ont ensemble réfléchi sur les actions concrètes à mener pour contribuer à la réconciliation et au vivre-ensemble dans leurs communautés respectives, y compris la valorisation des bonnes pratiques et des initiatives locales. En ce qui concerne le rôle de la société civile, les participants ont proposé la mise sur pied d’initiatives visant à détourner les jeunes de l’extrémisme violent, à faciliter le travail des acteurs et des partenaires appuyant le processus de paix et de réconciliation, et éventuellement servir d’intermédiaire entre des parties en conflits, selon le cas.
Au cours d’une autre session tenue les 19, 20 et 21 avril, l’appui de la MINUSMA s’est étendu à trois séances de sensibilisation successives qui se sont déroulées à la maison des jeunes de la ville de Bankass. Ces séances ont successivement réuni les représentants des groupements de jeunes et de femmes issues des communes de Bankass, Diallassogou, Lessagou, autour de discussions similaires sur leur contribution à la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Pour Mamadou SAGARA, de l’IMRAP, agissant comme principal facilitateur de la série d’activités étalées sur une dizaine de jours, « la recherche de la paix concerne tout le monde. Donc, notre rôle a été de sensibiliser les participants sur leur rôle dans la promotion et la préservation de la cohésion sociale ».
« C’est pourquoi, il s’avère nécessaire que chacun à son niveau s’implique, là où il/elle se trouve dans sa communauté ou son quartier pour promouvoir la paix et le vivre-ensemble », a souhaité le Président de la JCI/Bandiagara, Ousmane Arame. Soulignant le rôle clé que peuvent jouer les autorités coutumières et traditionnelles, ce dernier a ajouté que les communautés ont toutefois besoin des partenaires du Mali, comme la MINUSMA, afin de parvenir à la réconciliation entre elles, gage d’une paix durable et d’un développement harmonieux.
Des jeunes déterminés à poursuivre les échanges sur la cohésion sociale
La caravane s’est poursuivie à Bankass, où lors de sa dernière étape, organisée les 26 et 27 avril, les sensibilisations ont pu toucher les représentants des groupements de jeunes et de femmes issus des communes de Kanibonzon et Dimbal. Présidés par le Maire de la Commune de Kanibonzon, représentant le préfet du cercle de Bankass, Ousmane T, ces ateliers ont rassemblé chacun une cinquantaine de personnes, en présence de l’adjoint au maire de Bankass, Hama S.
Se réjouissant du bon niveau de participation, Boureima Mamadou Guindo, président de la Jeune Chambre Internationale de Bankass, s’est dit satisfait de ces activités qui ont vu la participation de diverses couches de la population à Bankass. Selon des représentants de la Coordination des Associations et ONG féminines (CAFO) et du réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRAD) de ces localités, les communautés ont besoin de continuer à se retrouver ensemble pour dialoguer et par la même occasion, renforcer la cohésion sociale entre elles, à travers ces échanges sur le rôle qu’elles peuvent jouer pour favoriser un environnement de paix.
Ces séances ont également réuni les notabilités civiles et religieuses, les chefs de villages, les représentants des maires des communes, les membres des conseils communaux et locaux des jeunes, des communes ciblées. La plupart des participants ont estimé que ces ateliers ont offert un cadre idéal d’échanges et de réflexions sur la façon de tirer profit des mécanismes traditionnels pour renforcer la paix et la cohésion sociale entre les communautés.
Conformément à son mandat, la MINUSMA encourage les initiatives locales pouvant fédérer les communautés et favoriser leur participation dans le processus de paix et de réconciliation.
Source : Minusma